L'impitoyable et Ridiculeusement Longue Guerre de Troie

Chapitre quatre : Justice pour Hésione

Résumé des chapitres précédents : trois déesses se disputent, un prince troyen doit trancher, elles essayent de le corrompre, il choisit Aphrodite car elle lui promet la plus belle femme du monde, Hélène, qui elle-même est la fille de Zeus transformé en cygne et mariée au deuxième plus puissant roi de Grèce.

-C'est Aphrodite, dit Pâris, sans oser regarder personne.

Il y eut quelques secondes de blanc pendant lesquelles personne ne parla. Puis Aphrodite lança : 

-Bim, c'est qui les deux thons ? 

-Cela ne représente pas ta beauté, tu l'as achetée, cette pomme… répliqua Athéna d'un ton compatissant.

-Oh, merci d'essayer de vouloir me ménager, Athéna, en vrai t'es moche mais gentille !

-Comment oses-tu lui manquer de respect, sale chienne ?! s'énerva Héra, avant de se tourner vers Paris. Et toi, qu'as-tu à dire pour ta défense ? 

Pâris balbutia quelques mots incompréhensibles puis se tourna vers Aphrodite.

-Et donc, Dame Aphrodite, comment s'appelle mon cadeau ? 

-Athéna, retiens-moi, je vais le réduire en cendres ! 

-Ne te gènes pas, marmonna l'intéressée, vexée par la remarque d’Aphrodite.

-Athéna, Héra, commença Pâris, je suis sincèrement désolé, mais l’attrait de l’amour a été le plus fort…

-L’attrait de la baise, oui ! rugit Athéna.

Veuillez excuser mon vocabulaire. J’ai découvert une série audio avec un donjon et des personnages extrêmement grossiers, ils déteignent sur moi.

-Houlà, elle est vulgaire, la sainte-nitouche, s’étonne Aphrodite avec sarcasme.

-Taisez-vous ! criai-je (quel bel emploi du passé simple !). Vous deux, cassez-vous, pour qu’on puisse s’arranger avec la gagnante !

-Quel affront ! re-rugit Héra (soit elle crie soit elle rugit cette déesse). Comment oses-tu parler d’une telle manière à la femme du dieu le plus puissant que le monde n’a…

-Laisse, Héra. Ma sagesse me conseille de partir, nous n’avons plus rien à faire ici. 

-Sage décision, approuva Aphrodite. Perdante.

-Et toi, continua Athéna, ignorant Aphrodite et tournant la tête vers Pâris, saches que tu viens de signer ton arrêt de mort, et celle de ta cité entière. N’oublie jamais cette journée, n’oublie jamais ce choix que tu as fait, et n'oublie jamais qu'un jour, notre vengeance s'abattra sur toi. 

-Bien dit, Athéna ! la soutient Héra. Quelle sortie exceptionnelle ! 

-Et tu as tout gâché, idiote… Viens, on se casse.

Elles disparurent toutes les deux avec un bruit de tonnerre. Pâris, pâle comme un mort, se tourna vers Aphrodite et moi.

-Elles… Qu'est-ce qu'elles vont faire ? 

-Oh, juste te maudire, et potentiellement détruire tout ce qui t'est cher. Rien de bien méchant.

Le visage de Pâris pâlit d'un coup. Dites, vous ne trouvez pas ça très débile, de dire que le visage d'un personnage "pâlit" carrément sous l'effet de la peur ? Je veux dire, tu ne deviens pas blanc comme un mort en trois secondes ! Bon, reprenons notre histoire.

-Vous devez me protéger, seigneur Hermès ! balbutia Pâris. Et vous, Dame Aphrodite, je vous ai choisie, allez-vous me protéger ?? 

Aphrodite sourit tendrement vers l'homme qui mourra dans d'atroces souffrances parce qu'il a choisi de se taper la plus belle femme du monde.