MUETS D'ENTRAILLES
I
La nuit recherche en filature des années
De cet autre que je ne vois plus
L'angoisse mord vorace mes entrailles
Le monde entier à l'écoute mes appels
Restent sans foi ni voix
Irrémédiablement loin il n'est plus
Et cela sans sens
Tourne à l'obsession
Je veux qu'il dise non
Décoller sa peau arracher son sourire trop beau
Trop sûr l'espace d'un instant
Le voir pâlir
Fléchir frémir sous le poids
De l'inéluctable profession de foi
Depuis tant d'années où j'attends
Le tranchant qui évidera le lien
Et le tuera
Enfin
L'émotion secoue le corps que je veux fuir
Pulsions électriques œil ferrugineux
Entrailles en manège
Pourquoi encore
La conscience fait projection
De ce qu'il n'en est pas de même pour lui
Réparer
Allié à l'envie d'en finir
Couler dans le soleil un envol
De la tour de l'ange d'or jusqu'au fond des étoiles
Lui ou ce trou gigantesque qui ouvre
Mon abdomen d'où jaillissent des bouillonnements
De cascades poisseuses épaisses pourpres
D'autres rives autre univers pour moi
Les plaines arides et les vertiges tirent mes pas
Bientôt la métamorphose en pâle figure errante
Penserais-je toujours à lui
Dès que le corps reposera
La ronde des pensées tournera aussi
L'extérieur est un équilibre figé
Quelles terreurs au fond
Chapelet de refoulements litres de mensonges
Deux pics traumatiques et mutiques
Je veux couper mes yeux
Que les mâles s'entre-dévorent
Déchirer leur chair et boire leur sang
Déjà ils pourrissent sordides
En partance pour les cases
Plus personne dans le cœur sauvage
On répète il vient d'une autre planète
Asociabilité mensonge du manque d'autrui attachement compliqué écartèlement de la conscience
Plus difficile encore
Comment la chair abrite-t-elle alors
Cet être sans regret
Dont le définitif départ est en suspension
Dans des ères abstraites refusant la raison
II
Il s'en fout je crois qu'il se fout de moi et l'angoisse dévore
Des lambeaux de chairs entre les dents
Sur le menton de la bile et du sang
Toujours une chose brise retient
L'aspiration à revenir
Du premier amour je fus étrangère
Il aima sincèrement quand je croyais au rôle
Pour protéger ses lâchetés de pervers
Une honte gifle l'orgueil face aux illusions
Je sombre dans un songe sans sommeil et sans lueur
Retour sur soi je pulvérisais les douleurs
En arabesques évanescentes sur la peau
Quand il roucoulait déjà
C'est elle qui le quitta
Il se plia à genoux pour le vide trop lourd
Et rampa comme un serpent
Je suis tant stupide moi
Avec ces grands rêves de petite tragédie
Ridicule dans le costume de drame
En larme quant se joue une comédie
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CONTRÔLIENS
PoetryRecueil poussiéreux et que quelques lutins m'ont incité à exposer à la lumière. En mon point de vue, il suit la structure d'un récit amoureux de la genèse où la rencontre est ellipsée jusqu'aux chutes successives conduisant à la montée d'un espoir p...