CHAPITRE VI : LA QUESTION LATTENTE

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MUETS D'ENTRAILLES


I


La nuit recherche en filature des années

De cet       autre que                     je ne vois plus

L'angoisse mord       vorace          mes entrailles

Le monde entier à l'écoute                              mes appels

                                                                                           Restent               sans foi ni voix


Irrémédiablement loin il n'est plus

               Et cela sans sens

Tourne à l'obsession

Je veux qu'il dise non

                                         Décoller sa peau                       arracher son sourire                                    trop beau

Trop sûr l'espace        d'un instant

Le voir pâlir

 Fléchir frémir sous le poids

              De l'inéluctable profession de foi


Depuis tant d'années où j'attends

     Le tranchant qui évidera le lien

                                                   Et le tuera

Enfin


L'émotion secoue          le corps           que je veux fuir

Pulsions électriques œil ferrugineux

                                       Entrailles en manège

                                                                                                                                        Pourquoi encore

La conscience fait projection

                De ce qu'il n'en est pas de même pour lui


                               Réparer

Allié à l'envie d'en finir

Couler dans le soleil un envol

De la tour de l'ange d'or jusqu'au fond des étoiles

Lui ou ce trou gigantesque           qui ouvre

Mon abdomen   d'où jaillissent des bouillonnements

De cascades poisseuses           épaisses         pourpres

D'autres rives         autre univers pour moi

Les plaines arides et les vertiges tirent mes pas


Bientôt la métamorphose en pâle figure errante

Penserais-je toujours à lui

Dès que le corps reposera

      La ronde des pensées tournera             aussi


L'extérieur est un équilibre figé

Quelles terreurs au fond

Chapelet de refoulements litres de mensonges

Deux pics traumatiques et mutiques

Je veux couper mes yeux

Que les mâles s'entre-dévorent

Déchirer leur chair et boire leur sang

Déjà ils  pourrissent sordides

                                                   En partance pour les cases


Plus personne dans le cœur sauvage 

On répète il vient d'une autre planète

Asociabilité mensonge du manque d'autrui attachement compliqué écartèlement de la conscience

                                   Plus difficile encore

Comment la chair abrite-t-elle alors

Cet être sans regret

Dont le définitif départ est en suspension

Dans des ères abstraites refusant la raison


II


                           Il s'en fout je crois qu'il se fout de moi et l'angoisse dévore

Des lambeaux de chairs entre les dents

Sur le menton de la bile et du sang

               Toujours une chose brise             retient

L'aspiration à revenir

 

Du premier amour je fus étrangère

                 Il aima sincèrement quand je croyais au rôle

                 Pour protéger ses lâchetés de pervers

                Une honte gifle l'orgueil face aux illusions

Je sombre dans un songe sans sommeil et sans lueur


Retour sur soi je pulvérisais les douleurs

                                          En arabesques évanescentes          sur la peau

Quand il roucoulait déjà

C'est elle qui le quitta

             Il se plia à genoux pour le vide trop lourd

Et rampa comme un serpent

                              Je suis tant stupide moi

Avec ces grands rêves de petite tragédie

                    Ridicule dans le costume de drame

En larme quant se joue                                                une comédie

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⏰ Last updated: Sep 06, 2018 ⏰

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