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CINQUANTE
DEUXIÈME
JOURNAL

parc

❝Des fois, je me dis que j'aurais juste préféré ne pas être humaine. Exister sous une autre forme, comme le plus cons des lapins ou le plus simplet des chiens. Des fois, j'me dis juste que j'ai vraiment pas besoin de ressentir tout ça. Que j'ai pas envie de me mettre à regretter, à bégayer, à tenter de réparer mes erreurs alors que je sais très bien que y'a rien à faire.

Ce serait tellement de ne rien ressentir. D'oublier un peu l'adolescence, de finalement s'arrêter à un étage et mettre à point final aux montées et aux descentes de ton ascenseur.

Mais bien sûr, j'ai des pensées du genre que quand j'suis triste. Je pense que j'suis triste en ce moment, voir Charlie dans cet état me démembre de l'intérieur. Sachant que j'ai peut-être envoyé une fille à plusieurs années d'agonies, ça me fout un peu mal aussi. Je sais que j'mérite pas le prix Nobel de la paix, mais j'espérais ne pas finir aussi vicieuse qu'un serpentard, quand même.

Des fois, j'me dis que j'aurais vraiment kiffé être un monstre. Un vrai, avec une sale gueule, un cri inhumain, et des pattes avec trois articulations qu'on comprend pas.

Et pourtant, y'a cette petite voix dans ma tête qui me clame : « Oh t'inquiète poulette, tu veux être un monstre ? Regarde-toi dans le miroir, t'en es déjà un. »❞

― extrait du journal
d'emma sacramento

Emma main dans ta gueule ⌲ POUDLARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant