la peine est jalouse /02.11.18

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J'ai laissé couler les larmes, de mes joues à mon cœur. Elles sont venues me traverser la gorge, m'étouffer pour retenir les mots qui menaçaient de s'échapper.

Car la peine est jalouse ; elle ne veut d'attention que pour elle. Elle ne veut te quitter. Elle s'attache à toi, ne s'en va jamais. Elle prend place qu'elle souhaite, vient noyer ton cœur qui, sans air, sans pouvoir et aveuglé, ne peut plus agir. Lutter impossible, amour condamné.

Un cœur si plein de peine est un poids plus lourd à porter, un organe qui renouvelle quatre vingt fois par minutes ton sang, pour que l'ensemble de ton corps, jusqu'au plus profond de tes pensées, reçoive son lot de chagrin et d'obscurité.

La peine est une femme vicieuse, un alcoolique qui rentre tard.
Quitte là, et elle reviendra te frapper,
Repousse là, et tu te feras étrangler.
Chasse là, et elle reviendra te frapper, sans fin.

C'est si simple, si cruel et si incontrôlable.

Oh triste peine, bourreau de mes boyaux et affamée de mes tripes, je ne sais que faire de toi...

CapharnaümOù les histoires vivent. Découvrez maintenant