Juste une différence

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Mika:

Bordel, Eren qu'est ce que t'as ?

Moi:
T'inquiète pas Mika, tu sais comment c'est avec papa...

Mika:

Oui je sais bien, faudrait que vous arrêtiez de tout le temps vous disputer. Maman et moi on est inquiètes pour toi.

Moi:
Je suis désolé. Dis Mikasa, je peux te poser une question?

Mika:

Oui vas-y?

Moi:

T'as déjà été amoureuse?

Mika:

C'est où Moureuse ?

Moi:

Fait pas la conne s'il te plaît (même si j'avoue c'était drôle), répond moi.

Mika:

Enfin tu reconnais mon humour!! Eh bien non je ne pense pas, j'ai déjà eu un crush peut-être, mais c'était pas de l'amour.

Moi:
C'était d'un gars?

Mika:

Oui mais accouche merde !

Moi:

C'est justement là la différence, j'aurais beau expliquer aux parents, même si maman ne poserait pas tant de problèmes, papa lui ne me comprendrait juste pas.

Je verrouille mon tel et le mets dans ma poche sans attendre sa réponse qui ne devrait pourtant pas tarder. Je soupire, encore une fois je me suis emporté avec mon père. C'est compliqué de se contrôler quand on a l'impression que la personne qu'on a en face de nous se fout de tout, surtout de son propre fils.  La relation que j'ai avec mon père dégrade celle que j'ai avec ma mère et ma soeur et c'est ce qui me fait le plus chier. Je me suis énervé car tout à l'heure, mes parents tenaient une discussion animée sur les homosexuels. Et bien que ma mère n'en ai pas grand chose à faire mon père est reste fermé d'esprit. Je déteste ça, il porte un jugement sur un sujet qu'il ne maîtrise pas. Je ne comprends pas ce genre de propos, surtout maintenant que j'ai réalisé que les filles, c'est pas ce qui m'intéresse le plus. C'est déprimant. Heureusement qu'ils ne le savent pas encore, et que Mikasa garde le secret.

Et bordel, réaliser ça à 17ans, avec un père comme le mien, c'est juste bien trop dur à accepter. En soit, c'est pas le fait de préférer les mecs qui me dérange. C'est juste l'avis des gens... J'ai jamais su passer outre. On nous dit souvent qu'il faut s'en foutre que tant qu'on est heureux, c'est le principal. Il faut vivre sans se soucier des préjugés... Mais généralement ceux qui disent ça font partis des majorités. Tout le monde fait plus qu'attention à ce que les autres pensent. Tout n'est qu'une question de faux semblants. Ça donne même l'impression de vivre dans une société gelée par les restrictions et par les murs sociaux. Et voilà que je déprime.

C'est pas très joyeux tout ça. Peut-être que je me prends trop la tête? Mais pour moi, rien ne parait plus réel, plus profond, plus violent que le regard de mépris que je vois dans les yeux de certaines personnes, quand elles espionnent du coin de l'oeil un couple homosexuel s'embrasser avec tendresse. D'ailleurs, ce contraste m'a toujours fait marrer : d'un côté t'as des vieux imbéciles qui se terrent dans leur débilité et leur colère, de l'autre, l'amour d'un couple qui essaie de se foutre de tous ces chuchotements.

UnintendedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant