Orage

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"Rien ne s'arrête, même si l'on regrette le temps lui continue son vol"

{mettez la musique- média- si voulu}

Pdv: Livaï:             

On est jeudi soir, l'orage gronde dehors. Dehors, il pleut. J'aime penser que le ciel à besoin de relâcher toute cette pression. J'en suis presque admiratif car c'est une chose dont je suis incapable. Je suis étalé sur mon canapé, à regarder les gens courir pour tenter de s'abriter de la pluie. Je ne veux plus dormir dans ma chambre. C'est très con, mais les draps se sont imprégnés de l'odeur d'Eren et sans lui à côté de moi, je ne veux pas aller dans cette chambre. Depuis quatre jours, c'est à dire depuis que je l'ai repoussé et qu'il s'est barré en pleine nuit, mon appartement semble si vide. La bonne humeur d'Eren me manque cruellement.

Je me retourne pour faire face au dossier et je serre un cousin contre mon torse. Les souvenirs de ces derniers jours me reviennent en mémoire, m'arrachant un soupir nostalgique. Mais celui de son sourire est la pensée qui revient le plus souvent. Je le revois avec son sourire étincelant. Celui qui plus d'une fois a fait bondir mon coeur sans que je comprenne pourquoi.

Une tristesse passagère m'emporte et m'entraîne sans pour autant que je lutte. C'est une sensation si étrange, à la fois horriblement irritante, mais étrangement enivrante. C'est pas la première fois que ça m'arrive, alors je sais bien que ça passera dans quelques jours, tout au plus une semaine. J'aimerais parfois être quelqu'un d'autre, juste quelques instants, pour oublier cette mélancolie qui me prend.

Eren.

Rien d'autre n'occupe ma pensée. Juste lui et ma putain de stupidité de ce soir là. J'entends encore ses pleurs suite à ma réaction incompréhensible. J'y ai cherché une explication, mais je n'ai rien trouvé. Rien qui justifie ce soudain écart de distance entre nous. Enfin peut-être que j'ai juste eu peur. J'ai peur d'aimer, j'ai déjà aimé et ça n'a fait que me détruire plus qu'autre chose.

J'aimais ma mère tellement fort.

J'enfonce ma tête dans le cousin que je presse contre moi, et je ramène mes genoux à mon torse. C'est étrange, je pense à elle de plus en plus souvent en ce moment. Je dois avoir de la fièvre. Peut-être bien, c'est souvent comme ça quand je suis un peu malade. Je passe ma main sur mon front pour voir s'il chauffe. Immédiatement je sens mon front brulant. C'est pour ça alors. Le passé ressurgit dans mes moments de faiblesse.

Je me suis rarement senti aussi impuissant. J'ai pour habitude de vouloir tout contrôler, de ne rien laisser au hasard. Sauf qu'Eren est arrivé. Il a débarqué dans ma vie, s'y est installé et m'a bousculé dans mes repères. Je soupire en esquissant un léger sourire. Même quand il n'est pas là, il me fait sourire. Il est fort.

La pluie s'est alourdie, j'entends le bruit agréable des gouttes qui s'éclatent avec violence sur le béton. Puis il y a un éclair, s'en suit le tonnerre. J'aime l'orage, j'adore ça. J'ai l'impression qu'il m'a compris, qu'il gronde pour moi.

Je ferme les yeux. Je me sens mal, je ne sais pas pourquoi. Non, en fait je sais très bien mais je ne veux juste pas accepter cette réalité, qui pourtant n'est pas si horrible. Mais je ne veux plus jamais aimer quelqu'un comme je l'aimais. Mon amour aveugle pour elle m'a brisé le jour où la réalité m'a rattrapé. Et le temps que je m'en rende compte elle était déjà partie.

La sonnerie de mon appart retentit me faisant sursauter. C'est vrai il m'avait dit qu'il passerait pour me donner la chose dont il m'a parlé. Mais à vrai dire je pensais qu'il ne viendrait pas avec cet orage dehors. Je me lève sans grande conviction, pour me traîner jusqu'à la porte comme un zombi sous sédatifs.

UnintendedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant