Magie chinoise

31 4 4
                                    

La masse avachie sur le sol se releva difficilement, des douleurs parcouraient le long de son dos, de ses bras, de ses jambes. Il se redressa en position assise pour observer les lieux atour de lui, une sorte de gymnase abandonné, complètement délabrée, où de nombreux matelas, draps, oreillers traînaient à même le sol sale. De nombreuses personnes étaient allongées, par ci, par là, dans un autre monde, complètement ailleurs, certaines dormaient, d'autres étaient dans cet état de demi-conscience qu'offre la poudre blanche. Le jeune homme se leva difficilement, il ne savait pas exactement quel jour c'était, tout comme l'heure. Il avait perdu toute notion du temps depuis qu'il était arrivé ici. Une fois debout, il se déplaça méthodiquement, passant entre les matelas, les individus, c'était une tâche très compliquée, d'autant plus qu'il essayait de ne rien écraser sur son passage. Il arriva enfin au bout de la salle et décida de sortir entièrement de l'établissement, pour essayer de comprendre où il se trouvait. Il arriva sur le seuil de la porte et regarda l'extérieur, il remarqua que la ville n'était pas très loin, de nombreux bus passaient sur la route qui longeait le bâtiment. Le garçon prit le temps d'observer l'établissement, c'était une ancienne usine abandonnée, il la connaissait particulièrement bien, la faillite de cette entreprise avait fait polémique et était devenu le sujet principal des journaux de la ville pendant quelques mois, il y avait trois ans de ça, et maintenant elle était devenue un repère de junkies. Les parents interdisaient leurs enfants de s'en approcher, leur disant que c'est un lieu dangereux, et qu'on y trouve des personnes peu recommandables. En y réfléchissant, le jeune homme se dit qu'ils avaient raison. Il reprit sa contemplation, appréciant le calme de la bordure de ville, il n'y avait pas trop de passages, et une forêt longeait l'établissement. Il expira longuement, avant de s'asseoir en tailleur sur le gravier et de se sortir une cigarette.
Une clope ? Ce n'est pas assez fort pour toi. Reprends une petite piqûre.
Il secoua la tête vainement.
Je sais que tu en as envie.
Et il avait raison, il ne pouvait pas savoir à quel point il avait raison. Le jeune homme se leva retourna à l'intérieur, s'installa sur son lit de fortune et prépara son matériel. Une fois prêt, il serra la ceinture qu'il avait entouré autour de son bras pour faire ressortir une veine avant d'enfoncer l'aiguille dedans. Il la retira, enleva la ceinture et resta assis, les yeux fixants le vide, attendant les effets.

Quelques heures plus tard il se réveilla de nouveau, une fois de plus perdu, mais les souvenirs remontaient vite, bien qu'il ne savait toujours pas depuis combien de temps il était dans cet endroit. Il se releva difficilement et sortit complètement du bâtiment avant de marcher tel un zombi le long de la route pour rejoindre la ville.

Et voilà la fin du douzième chapitre, je sais il ne se passe pas grand chose dedans, je suis désolée.

SuffoquerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant