Partie 1

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— Alors ?

Gagnée par l'impatience, je plie les genoux et je me retrouve accroupie devant ma voiture. Je ne vois que les jambes et les pieds de mon frère occupé depuis trop longtemps à mon goût à examiner l'état de ce vieux tacot qui me sert de voiture. La planche à roulettes recule et me laisse apparaître le haut du corps de mon mécanicien personnel. Tout en s'essuyant les mains dans un vieux torchon, il m'annonce.

— C'est mort Ém, cette fois, je ne peux rien faire. Ou alors en changeant tout le moteur et...

Je le laisse déblatérer son charabia technique sans y prêter plus d'attention. Mon esprit est déjà plongé dans les maigres chiffres présents sur mon compte en banque.

Comment vais-je faire ? Ce n'est vraiment pas le moment ! Ça n'est jamais le moment de toute façon ! Je continue de réfléchir et de retourner toutes les éventualités qui s'offrent à moi. Un scooter ? Je n'aime pas ces engins et ce n'est vraiment pas féminin ! Prendre les transports en commun ? Humm... faisable mais encore faudrait-il que j'arrive à me lever à l'heure tous les matins pour ne pas louper ma correspondance, j'ai trop de risque d'arriver en retard au boulot. Le covoiturage ? Je ne fais pas confiance aux inconnus... Il ne me reste plus qu'à racheter une voiture mais avec mes maigres économies, je ne vais pas changer de catégorie : tacos rutilants, me voilà !

— Oh ! Tu m'écoutes ?

La voix de mon frère me rappelle à l'ordre. Il me dévisage durement. Il est celui qui me connait le plus, alors mes absences sont devenues habituelles pour lui, même si cela l'agace toujours autant.

Il est déjà sur sa tablette en pleine étude d'un site de vente entre particuliers.

— Je m'occupe de te la trouver ta voiture !

— Oui mais tu sais que je n'ai plus beaucoup d'argent de côté depuis mon dernier déménagement.

J'ai emménagé dans un petit appartement il y a à peine deux mois, après avoir claqué la porte du logement que j'occupais depuis un an avec celui-ci que j'appelais mon petit ami.

Une histoire ordinaire. Pas de zone d'ombres, pas de tromperie, ni de cris, ni de larmes... Juste l'histoire banale d'une femme qui se trompe, qui croyait être amoureuse. Et quand enfin la vérité lui est apparue, elle se retrouve avec le sentiment d'être coincée là prise dans un étau.

Les jours passaient, les semaines, puis les mois et je ne faisais rien. Je me laissais couler dans cette vie fade. Je m'enlisais pour ne pas affronter mon erreur, ni le blesser lui. Au final, c'est cette attitude qui l'a blessé. Une seule dispute, si on peut appeler cela comme ça. Il parlait, m'interrogeait, cherchait à comprendre mon changement de comportement, et moi, je restais cloîtrée dans un profond mutisme. A peine quelques mots ont finis par franchir mes lèvres, « Je ne peux plus, désolée ».

Pathétique, lâche, qui ne sert à rien. C'était, malgré tout, bien mieux que tout ce qui tournait dans ma tête, enfin je crois. Je ne me voyais vraiment pas lui annoncer « T'es un homme bien, je n'ai rien à te reprocher, tu sauras trouver une femme qui t'aimera à la hauteur de ce que tu es... » Je n'ai jamais aimé ces phrases toutes faites. Je ne supporterais pas de les entendre, alors les prononcer...

Après ces cinq mots, j'ai fourré des affaires dans un sac à la va vite et je suis partie en le plantant là. En arrivant sur le trottoir, c'est comme si le poids sur ma poitrine se levait. J'avais la sensation de respirer à nouveau, de ressentir les odeurs de la ville, d'entendre les klaxons, les conversations, les rires... Ma bulle éclatait et je me sentais redevenir moi !

Sans grande surprise, mon frère m'a hébergée le temps que je retrouve un logement. Une fois que ce fût chose faite, nous sommes allés chercher le reste de mes affaires, un soir, avant que Mathieu ne rentre du travail. Lâcheté quand tu nous tiens ! Je me suis quand même expliquée, plus tard. Je l'ai retrouvé un samedi en ville, dans un lieu neutre. Il m'a assuré avoir compris mais son regard me disait l'inverse.

Mes maigres économies ayant donc fondu comme neige au soleil dans mon ré-ameublement..., je ne vois pas comment je pourrais m'offrir une voiture digne de ce que mon frère a en tête ! Je le laisse malgré tout chercher sur son site internet. Il fait défiler les pages tout en grognant continuellement. Trop cher, pas assez bien entretenue, pas belle... Je finis par m'agenouiller et à patienter en m'égarant, une fois encore, dans mes songes.

— Yes ! C'est celle-là qu'il te faut !

Je relève la tête et découvre un tout autre homme, il n'est pas content ni fier de lui, il est euphorique !

— Faut vraiment pas qu'elle nous passe sous le nez ! C'est une super occas'.

Je n'ai pas le temps de l'interroger sur le modèle... qu'il est déjà en train de composer le numéro de téléphone.

D'où je me trouve, j'entends les sonneries retentirent, puis un « Allo ? ». Merde ! Il a réussi à avoir quelqu'un ! Je suis subitement plus intéressée, je me relève et écoute attentivement le déroulement de leur conversation.

En quelques secondes, je le vois s'activer autour de moi et il finit par me faire signer de sortir du garage. Je le suis docilement jusqu'à son véhicule. Je suis déjà installée et attachée lorsqu'il raccroche enfin et m'informe de la situation.

— Il a eu des appels mais rien de concret. C'est à dix minutes d'ici alors on y va tout de suite, comme ça, si elle convient, on la réserve le temps de faire les papiers, le virement...

— C'est bien que tu sois tout feux tout flamme mais je ne sais même pas si elle va me plaire à moi !

Je reconnais que je fais un peu ma petite fille capricieuse, mais c'est quand même moi qui vais la conduire tous les jours, je peux décider un peu quand même !

— Elle va te plaire, je te le garantis !

Bah non, apparemment, je ne décide pas...




Bonjour, bonjour!! 

Je suis de retour parmi vous depuis quelques semaines et bien que mon recueil de textes, poèmes... soit dans le classement, je trouve bien maigre vos participations. A mon sens, je suis partie trop longtemps et vous m'avez oublié.... Booooouuuuuuuhhhhhh

Je conçois également que le registre Poèmes n'est pas apprécié par tout le monde. Alors j'ai fait tourner les rouages de mon petit cerveau et à défaut de pouvoir vous présenter un nouveau roman, je me suis dis "Eh! Mais j'ai une nouvelle en stock! Voir peut être même deux mais ça... on verra !"

Bref, la voici la voilà. Je vous présente Net.love. J'espère que vous apprécierez cette petite et légère fiction. C'était un essai dans ce registre, donc vous pouvez me faire toutes sortes de retour (même si cela n'avait pas été nouveau ;)). Je souhaite avant tout avoir vos ressentis et bien entendu....

Vous aurez la suite que si vous participez en likant, commentant, partageant.... et ce en nombre, sinon bah tant pis je garde la fin pour moi, na! ;)

Je vous embrasse

Net. LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant