Partie 3

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  Parce que je suis comme une gosses impatiente de vous poster les nouvelles parties, voici celle qui nous intéresse le plus !! lol. Je vous souhaite un bon dimanche, faites attention pour celles qui se trouvent dans la partie du Nord du pays, les vents sont violents! Bisous et bonne lecture 






 

J'ignore ce qui me perturbe le plus. Qu'il ait osé utiliser ce surnom si diminuant, ou bien que je me retrouve avec cet homme si distant dans un espace si réduit...

— Non... Bien sûr, allons-y !

L'hésitation dans le timbre de sa voix suffit à me confirmer que je ne l'intéresse pas le moins du monde. Encore un désir à sens unique !

Nous entrons dans l'habitacle et nous nous installons. Je démarre et regarde le tableau de bord, les gadgets qui s'allument... Je sors de la propriété et, sous ses directives, je m'engage sur une route pour sortir du lotissement. Quelques centaines de mètres se sont écoulés et un pesant silence trône toujours entre nous. Je finis par y mettre fin.

— Désolée, mon frère peut être familier par moment.

— Pardon ?

Je tourne mon visage vers lui ne comprenant pas sa réaction.

— Mon frère...

— Vous êtes frère et sœur... reprend-il comme pour lui-même.

— Oui et j'avoue que dans ce genre de situation, je suis bien heureuse de l'avoir. Je n'y connais rien à la mécanique !

Un échange s'installe, rien d'extravagant, mais la glace semble avoir dégelé. J'aperçois un stationnement sur le bas-côté et je m'engage sur celui-ci afin de faire demi-tour. Avant de repartir, je décide de l'interroger sur les fonctionnalités du GPS... J'écoute ses explications qui sont accompagnées d'une démonstration sur l'écran de bord. Voulant l'interroger sur une fonction qui vient d'apparaitre, j'avance ma main, et c'est alors que nos doigts se frôlent. Un geste anodin, mais qui, à cet instant, suspend tout dans ces quelques mètres carrés.

Mes yeux fixent nos doigts désormais séparés d'à peine deux centimètres. Antoine ne bouge plus. J'entends juste son souffle. Le silence a repris ses droits mais dans un tout autre registre. L'électricité crépite. Nous savons. J'ignore comment nous en sommes arrivés là alors que rien ne nous prédestinait à ça. Sa distance, sa froideur, mon mutisme... vraiment, aucun critère n'était réuni pour laisser penser à une attirance commune.

— Ém...

— Émilie. Dis-je fébrilement, le voyant chercher l'origine de mon diminutif.

Je déglutis péniblement tandis qu'il plonge enfin son regard dans le mien. Je suis subjuguée. Durant une seconde, ses yeux quittent les miens pour se diriger vers nos mains. Je sens alors la chaleur de son doigt se poser sur le mien. Puis sa main vient recouvrir la mienne dans son intégralité. Sa chaleur se propage sur ma peau et je sens mon corps bouillir. Ma réaction est disproportionnée. Nous ne nous connaissons pas, nous ignorons tout l'un de l'autre, et pourtant un regard m'a suffi pour le désirer et un seul geste pour ne plus rien maitriser. Je n'ai jamais été prude ou du genre à réfréner mes envies, mais cette fois, je me sens complétement perdre pieds.

C'est le moment qu'il choisit pour se pencher vers moi et je m'attends à ce qu'il m'embrasse. Je ferme les yeux. Je sens son souffle sur ma peau. Sa main me quitte. Je n'entends plus le moteur ronronner. Il a coupé le contact.

Ses doigts reviennent à moi, mais cette fois dans une caresse, un glissement sur mon avant-bras, et des frissons courent le long de ma peau au fil de leur ascension. Quand il atteint mon épaule, il s'arrête, s'interrogeant certainement sur la conduite à avoir. J'attends, fébrilement, et quand enfin il ose s'aventurer au-dessus de mon sein, un gémissement m'échappe, conséquence de la douce torture qu'il m'inflige. Ce simple effleurement me prouve que j'en veux beaucoup plus. Je n'ai pas le temps de lui faire part de mes envies que sa bouche recouvre la mienne et j'accueille ses lèvres avec délice. Je laisse la chaleur de ses lèvres, l'impatience de sa langue, les douces morsures de ses dents me posséder. Cet homme va me rendre folle par un simple baiser !

Celui-ci n'est plus tendre. Il est urgent, impatient. Alors que nos langues s'affrontent dans un déchainement de désir, nos mains s'agitent, découvrent nos corps brulants. Ma position est inconfortable et ne m'autorise pas de nous aventurer là où mon esprit est déjà. Cet endroit que j'aimerais découvrir, cette chaleureuse douceur qui doit être prête pour moi. Mais c'est sans compter sur l'audace et l'anticipation dont fait preuve Antoine. J'entends juste le clic de la ceinture, et aussitôt je sens sa main se poser sur ma douce moiteur. Je gémis, je me contorsionne, j'ai besoin de plus. La pression de sa paume s'accentue et alors qu'il s'apprête à faire coulisser ma braguette, nous entendons des klaxons retentirent autour de nous et je devine deux voitures qui passent à nos côtés. Nous nous séparons, et quand j'ouvre les yeux, j'ai le temps d'apercevoir des passagers hilares nous faire des signes à travers leurs vitres et le pare-brise arrière.

Je ris de la situation et du fait que nous avons failli nous faire surprendre en pleine journée alors que nous... que nous ne sommes encore que des inconnus l'un pour l'autre.

— Je crois que nous devrions y aller.

Mon rire s'arrête net. Je suis apparemment la seule à être amusée par le moment. Antoine s'est refermé. J'ouvre la bouche puis la referme. La magie est rompue. Son visage est tourné vers l'extérieur, sa ceinture à nouveau bouclée, le message est clair !

Nous refaisons le trajet inverse dans un silence très différent de l'aller et nous arrivons enfin à destination. Fred nous attend et semble agacé. Antoine est le premier à sortir du véhicule.

— Enfin ! Je commençais à m'inquiéter ! Vous avez eu un problème ?

Antoine se tourne vers moi, et contrairement à mon absence de réaction tout à l'heure, je deviens cramoisie. Se faire capter par son grand frère c'est moins drôle, et ce, même à vingt-cinq ans !

— Non, j'ai juste expliqué à Emilie le fonctionnement du GPS et les différentes options disponibles.

Je suis sonnée par la familiarité qu'il utilise mais je suis conquise par le fait qu'il ait prononcé mon prénom et non ce diminutif si commun. Fred semble penser comme moi, un sourire s'étire sur ses lèvres, et ses yeux malicieux vont et viennent entre Antoine et moi.

— Bien, je n'ai rien remarqué de spécial, dis-je pour mettre fin à ce moment tendancieux. Elle me plaît bien !

J'ai prononcé ces derniers mots tout en fixant Antoine. Le double sens n'est pas dur à comprendre, mais l'heure n'est plus aux batifolages, et il me le fait comprendre en reprenant sa conversation avec mon frère sur les modalités de la vente. Je les laisse se débrouiller, j'essaye de faire abstraction des tiraillements de mon bas ventre, derniers témoins de ma frustration et d'un désir rarement rencontré. 







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