Chapitre 26

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TAEHYUNG ( 3 ans plus tôt )
" Casse toi, connard!".
Je cours et viens abatte mon poing sur la mâchoire de mon beau père. Ses yeux sont fous et je suis sûr que les miens aussi. Je frappe encore et encore. La rage m'empêche de ressentir la douleur des coups de genoux dans mon abdomen. Ma mère est assise par terre et elle pleure. Comme d'habitude. T'as rien d'autre à faire? Je te déteste aussi. Alors que ce fils de pute me retourne et me plaque contre le mur pour me rouer de coups dans le ventre. Je crie. Je serre les dents. Ma mère me regarde. Elle me supplie des yeux de me taire et de m'excuser. M'excuser? Jamais. D'un ultime effort, je mord très fort le poignet qui me retient. Il grogne et j'en profite pour courir. Je claque la porte et cours même si je sais qu'il ne cherchera pas à me rattraper. Je cours. Mes jambes me brûlent. J'ai l'impression que mon ventre est comme troué. Je continue de courir sans trop savoir où aller. Mes jambes me guident de leur propre volonté. Je sens mes larmes couler à flot le long de mes joues brûlantes.
JULES ( 3 ans + tôt )
Je prends le joint de la bouche de Zelda et le fume à mon tour. Un tour d'échauffement. Elle rigole déjà beaucoup. Ce n'est pourtant que le début. Zelda rigole tout le temps vite. Elle porte une chemise bien déboutonnée qui laisse apparaître son décolleté. JP, lui aussi sur son joint, est au téléphone avec un client. C'est lui qui fournit. Chacun a son rôle, c'est comme ça que ça marche. JP fournit. Il a un bon réseau de clientèle et il plaît physiquement à beaucoup de filles. Grand, asiat, les traits fins. Je ne suis pas gay mais honnêtement, il a un vrai charme. C'est pour ça qu'il m'énerve. Zelda, elle, sert à rien. Haha. Désolé. Elle sait pas vendre, seulement consommer. Elle est vraiment belle. Elle rigole beaucoup, danse beaucoup, chante beaucoup et joue beaucoup ( trop ) de ses charmes. Ses cheveux blonds cendrés lui tombent légèrement au dessus des épaules. Elle a de grands yeux bruns et des lèvres pleines. Depuis que je la connais, elle a prit beaucoup de poids mais elle est toujours bien. Je l'aime bien. Tout le monde l'aime bien. Je pense aussi qu'elle m'aime bien. Moi, je me démerde pour trouver un endroit où dormir. Ça fait bientôt 2 mois que je nous ai trouvé notre petit coin. On l'appelle le hangar. On est situés en dessous d'un pont. Juste à côté y'a les voies de chemin de fer. Y'a trois gros hangars. Un premier où tu peux trouver des trains hors services, les deuxième qui est rempli de voitures SNCF. Et le troisième, le notre, il y a aussi des véhicules mais aussi beaucoup de matériaux de construction entassés. Il y a un escalier pour accéder à une sorte de grenier. C'est là qu'on dort. La zone n'est pas empruntée. Un seule train passe par la. Une fois par jour. Personne ne circule sur la zone.

ZELDA ( 3 ans plus tôt )

JP est encore au téléphone. Raccroche. Je porte une chemise ouverte spécialement pour lui aujourd'hui. Je rigole beaucoup pour attirer son attention mais je crois qu'il s'en fout. Il finit par décrocher. Il me parle enfin. Un sourire vient immédiatement trouver son chemin sur mes lèvres. Je l'aime bien. Je crois que Jules m'aime bien. C'est vraiment qu'un pote. Dommage pour lui mais depuis qu'on est un trio tous les trois mon attention est naturellement portée sur JP. Alors que je parle, JP regarde en face de lui mais semble regarder au loin.

JEAN-PHILIPPE ( 3ans + tôt)

Je crois qu'il y a un gamin qui se vide de son sang. Il titube bien qu'il semble essayer de courir.
" Hey, gamin !! ". Il tourne la tête. Il me regarde alors que ses yeux se ferment doucement. Je le vois tomber en avant et s'écraser par terre. Je cours et viens vers lui. Je le secoue mais il semble inconscient. Je le porte et l'amène vers Zel' et Julius. Je l'allonge vers lui et Zel' court dans le grenier pour chercher la totalité de notre pharmacie. Dieu merci, j'ai quelques connaissances. Je soulève le t-shirt du gamin et prends pitié de ce triste spectacle. Son ventre est couvert de zones violacées et ensanglantés. La peau bordant ses abdominaux obliques est déchirée.
" Merde, Gamin, tiens bon ".
On devrait appeler l'hôpital mais ils ne peuvent pas venir ici. On se ferait choper. Désolé gamin t'es venu au mauvais endroit. Je sors de la boîte que Zel' a amené du fil et une aiguille. Zel' lui tient la main et retire sa ceinture. Elle lui fourre dans la bouche pour qu'il puisse la morde. Julius sort le désinfectant et commence à nettoyer les plaies. J'entre l'aiguille dans le lambeau de peau en dessous de ses abdominaux et entreprends de le recoudre. Il lâche un cri rauque étouffé par la ceinture. Il mord très fort le bout de faux cuir. Zelda exerce des pressions avec sa main pour le distraire.
" Merde. Merde. Qu'est-ce qu'on est en train de faire?! Les gars si ça tourne mal cette histoire je...
- Ta gueule, Zelda. Ferme ta jolie bouche pour une fois, faut que je me concentre." J'ai du mal à le recoudre car sa peau glisse à mesure qu'il sue. Ma main est hésitante Mais je me force pour ne pas trembler. Sa peau n'a pas été coupée joliment. Deux grosses déchirures longent ses obliques. Au fur et à mesure, je prends le coup de main et je fais abstraction des cris du gosse. Ça me prend bien quinze minutes pour finir le denier point. Je lâche l'aiguille et me laisse tomber pour m'allonger aux côtés du Gamin. Je ferme les yeux et déglutis. Mes mains sont ensanglantées et ne cessent de trembler. Ma respiration est irrégulière. Putain, j'ai eu peur. J'ai jamais fait ça moi. Il n'est pas en danger de mort mais putain, quand même. En attendant que le gamin se réveille, Julius et moi allons nous coucher et Zelda reste pour le veiller.

ZELDA( 3 ans plus tôt )

J'ai allongé V sur un matelas dans le hangar. J'ai nettoyé son torse. Il est plutôt bien foutu et les points que JP lui a fait partent du haut de ses hanches jusqu'environ là où son caleçon remonte. Les points dessinent un V sur son bassin. C'est pour ça que je l'ai appelé V. Gamin c'est un peu long et pas très représentatif. En effet, au vu de son corps très bien sculpté et de son visage, je ne peux pas l'appeler Gamin. Il a un visage sublime. Honnêtement, merde quoi...

Laisse moi oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant