Chapitre 36

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                        TAEHYUNG
Je suis énervé et déçu et n'arrive pas à me calmer. Je marche vite dans la rue sans trop savoir où je vais. J'ai froid mais j'ai l'impression que ça n'a plus d'importance. Je continue de marcher droit devant moi et commence à ma percevoir des bâtiments qui me paraissent familiers. Je continue de marcher et plus je me rapproche, plus je me rends compte que instinctivement je me dirige vers le hangar. Vers Jules, vers Zelda. Je me rappelle tenir les poches de morphine dans ma main alors, sur un coup de tête, je décide de me rendre au hangar et de me débarrasser du fardeau qu'elles représentent. Sans annoncer mon arrivée, je monte en trombe dans l'escalier menant au grenier du hangar. Je repère tout de suite Jules qui paraît surpris et je lui balance les poches dans les mains. Il les attrape et me questionne du regard. Zelda arrive à son tour marchant vers moi derrière Jules. Sans donner d'explications, j'annonce que c'est fini et que je ne fais plus partie de tout ça et que j'aimerais dorénavant qu'ils me laissent tranquille. Jules, à ma grande surprise, expose un visage plutôt moqueur.
" Quoi? J'ai pas été clair? C'est fini Tout ça. Comptez plus sur moi.
- Comment ça, V? Tu me déçois un peu, tu sais. JP aussi il ma déçu, de la même manière que toi. C'est marrant. J'ai comme une sensation de déjà-vu. "
Je ne comprends pas où il veut en venir, je ne sais même pas ce que JP vient faire dans tout ça. Je jette un œil à Zelda mais son regard m'inquiète. Elle déglutis difficilement quand mon regard se pose sur elle. Elle baisse les yeux et froisse nerveusement le tissu du col de son T-shirt. Jules passe à côté de moi en heurtant mon épaule de la sienne au passage. Je réprime un grognement énervé. Il descend les escaliers, m'invitant à le suivre, je n'ai pas vraiment le choix. Zelda ferme la marche en me suivant. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe. Il m'emmène dehors, pas loin du hangar 3, celui avec toutes les voitures de services qui ne fonctionnent plus. C'est une sorte de grande pièce très sombres remplie aux trois quarts de vielles épaves de ce qui devaient être des voitures SNCF. " Putain, Jules, j'ai pas tout mon temps! Accouche. Ya quoi? ".
Son sourire mesquin est toujours accroché sur son visage. Il sort rapidement de sa poche de veste un objet que je peine à identifier à cause de la pénombre. Il me plaque brusquement contre de mur en fer qui fait un bruit fracassant que je m'écrase contre, pris au dépourvu. Il place se qui se révèle être un petit couteau au contact de ma gorge.
                             
                                LIV
Taehyung claque la porte en sortant et je regrette immédiatement mon mutisme. Merde. Il a du mal comprendre. Bien sûr que je ne pense pas ça de toi. Tu m'avais déjà parlé de la drogue et de ton passé. Je ne m'arrête pas à ça. Je t'aime toi pour qui tu es maintenant. Je ne reste pas plantée la très longtemps et attrape ma veste en jean avant de sortir après lui, bien décidée à le rattraper. Il est déjà bien loin quand je sors de chez moi, j'aperçois sa silhouette se dessiner au loin. Je cours  pour réduire la distance qui nous sépare mais suis vite essoufflée. Je réduis un peu mon rythme mais il marche très vite. Je le suis sur plus de 50 mètres. Heureusement, on est sur une grande avenue donc j'ai peu de chance de le perdre de le vue à cause des virages. Je commence à me poser des questions quand je reconnais le quartier "qui craint". C'est le quartier à la limite de la banlieue ouest de la ville. Je me demande ce que Tae va faire par là. Déterminée, je décide quand meme de le suivre. J'ai toujours entendu de ma mère de ne jamais aller dans ce coin toute seule mais ça compte aussi pour Tae. Je préfère le suivre pour m'assurer de sa sûreté. Il s'avance vers un grand hangar et y pénètre. J'ai un peu la trouille et je choisis de ne pas le suivre. J'attends et un gars immense passe à environ cinq mètres de moi. Il a la peau effroyablement pâle. Ses yeux semblent sortir de leur orbites. Il a des cheveux très courts qui forment des petits pics sur son crâne. Il me regarde d'un œil noir de prédateur. J'ai peur. Je baisse mon regard pour fixer mes pieds. Il passe son chemin. Dieu merci. J'attends encore et entends vaguement des voix qui semblent venir de l'étage surplombant l'entrée du hangar. J'entends des bruits de pas et je me plaque contre le mur perpendiculaire à celui de l'entrée du hangar, cachée par celui-ci. J'entends quelques personnes sortir. Je les vois se diriger vers le hangar d'en face. Tae suit un gars un peu plus petit et trapu que lui, brun. Une fille le suit. Assez petite, blonde. Elle est vêtue d'un T shirt très large et d'un pantalon déchiré. Malgré l'ampleur de ses vêtement, je devine facilement ses formes généreuses qui y sont cachées. Je les suit, le plus discrètement possible toute en gardant une distance d'environ huit mètres entre nous. Ils arrivent finalement à l'entrée du hangar et je cours me cacher derrière trois vielles carcasses de voitures qui sont encastrées lune dans l'autre à pas plus de trois mètre de leur position. Mon cœur bat la chamade et mes mains tremblent d'elles mêmes. J'essaye de rendre ma respiration la plus silencieuse possible. Taehyung ne se trouve qu'à à peine trois pas de moi. Je suis accroupie derrière la roue avant du gros camion écrasé sous le poids de la voiture en meilleur état. Je regarde la scène qui se déroule sous mes yeux avec attention. Taehyung demande au gars ce qu'il fait là. Soudain, le gars le plaque contre la paroi de fer fine qui sert de mur à ce hangar insalubre. Il sort un couteau de sa poche et le place sous le cou de Tae. Des larmes commencent à se former au coin de mes yeux alors que je suis comme pétrifiée par la peur. Je ne peux plus bouger mes yeux suivent la scène d'eux-mêmes.
 
             

Laisse moi oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant