La Tresse du destin-Kamigami no asobi

Dix-septième Chapitre

Il fallut deux longues heures pour que les choses soient plus ou moins sous contrôle. On compta le nombre de morts, de blessés et de disparu qui, par un véritable miracle, était presque nul. D'ordinaire, les bandits se montraient bien plus féroces et terribles. Pour la première fois depuis le début de l'existence de ce convoi, ils étaient restés à l'écart, ne lançant que quelques assauts. Cela était inédit et presque suspicieux, comme si ils n'essayaient que de détourner l'attention.

Très vite, un groupe en particulier réagit et s'indigna du manque de sécurité qu'était censé offrir un pareil convoi lors des voyages dangereux. Par malchance, ils avaient perdu trois de leurs chariots dans la mêlée et plusieurs mois de travail acharné dirent-ils. En conséquence ils demandaient réparation.

Pourtant, Audra avait bien remarqué que quelque chose clochait avec les personnes rattachées avec le groupe en question. Ils ne discutaient jamais avec les autres voyageurs, se montraient tout simplement odieux lorsque quelqu'un s'approchait d'un peu trop près et étaient les seuls à être armés jusqu'aux dents. Il y avait alors deux possibilités : soit ces prétendus mercenaires étaient aussi habiles à manier leur fusil qu'un nourrisson d'un mois soit ils avaient délibérement cédé leurs chariot. Pour preuve à l'appui, un blessé dans leur groupe indiquant une faible résistance de leur part.

Et elle n'était probablement pas la seule à être arrivée à cette conclusion en voyant le visage sombre des dieux qui parlaient à voix basse, probablement de ce qui s'était passé à l'arrière.

Elle n'avait pas le temps de réfléchir plus à cela, recopiant avec application le symbole des chariots restant de l'étrange groupe.

"Mademoiselle !"

Elle releva le regard et vit un jeune garçon trottiner vers elle. Arrivé a sa hauteur, il lui tendit un vieux morceau de papier qu'elle prit avec délicatesse et qu'elle cacha dans sa veste.

"C'est bien ce que je t'ai demandé ?"

Il hocha vivement la tête,

"Oui. J'ai profité de la confusion pour me glisser dans la voiture du contre-maître. Il était bien trop occupé avec ces maudits bandits. J'ai soigneusement recopié toutes les informations utiles."

"Bon travail. Voilà ce que je t'avais promis."

Elle lui tendit une petite bourse généreusement remplie que le garçon regarda, les yeux brillants. Avant qu'il ne le touche, elle la mit hors de sa portée. Elle retint ses éclats de rire en voyant son visage déconfit,

"Vous aviez promis !"

"C'est vrai, je l'ai promis et cette bourse est à toi. Maintenant, à toi de tenir tes engagements. Ne gâche pas cette chance."

Elle fit tomber la pochette en cuir dans les mains du jeune garçon et lui tapota gentiment l'épaule avant de s'écarter. Audra finit par rejoindre Idaline qui s'était assise nonchalamment sur le toit d'une voiture et dévorait une pomme.

"Avoue que tu prends plaisir à faire tourner les gens en bourrique."

"Ça ne t'amuse pas toi ?"

"Si, follement."

Elle croqua un autre morceau juteux,

"Au fait, c'est une coquette somme que tu lui as donné, surtout pour une pareille requête."

"... Pour moi, ce n'est rien. Pour lui, cela représente son avenir."

Elle sortit le morceau de papier qu'elle déplia délicatement. Elle n'était définitivement pas déçue du résultat, les tracés étaient tout simplement superbes et détaillaient avec beaucoup de précision chaque passage des gorges et les alentours sur plusieurs centaines de kilomètres. Intriguée, Idaline se pencha,