Jour 2
Une page blanche cela fait penser au vide, non ? Enfin pas pour tout le monde, certaines personnes y voient un espace à combler, une entité à façonner...
Moi j'étais une de ces pages vierges et je croyais le rester à jamais. Mais il y a eu cette femme, avec sa voix granuleuse, pas désagréable non, tout juste semblable au sable fin qu'on retrouve partout et à chaque endroit sans savoir expliquer sa présence.
À vrai dire, je n'avais pas cherché d'explication à son omniprésence, si elle était là c'est qu'elle m'appréciait non ? C'est comme cela que cela marche il me semble. Vous savez les relations qu'on nomme amitiés. J'ai entendu dire que pour que l'un de ces liens soit bien réel il doit être réciproque. Je ne sais pas si le nôtre l'était, de ma part je ne ressentais rien, pas de plaisir ni d'affection. Tout juste une habitude, elle était là et je ne crois pas avoir voulu que cela cesse. Elle non plus, puisqu'elle restait.
Quand j'y réfléchis, c'était assez agréable d'avoir toujours quelqu'un pour chasser le silence, avec elle il n'osait pas s'approcher de moi. Il faut dire ce qu'il est, les émotions négatives avaient peur d'elle. La preuve est que je n'est jamais été triste en sa présence, enfin jusqu'à ce que tout bascule.
Si elle était le sable, je me demande ce que fut l'engrenage. Qu'est-ce qui s'est brisé pour que tout change ? Quelle pièce fut défaillante ? La mécanique du cœur est bien plus complexe que n'importe quelle machine, pourtant aucun ingénieur ne s'y est jamais intéressée. Sinon j'aurais fait appel à un spécialiste pour la réparer, malheureusement cela n'existe pas.
Et cela est bien connu quand on ne peut réparer quelque chose, on finit par le jeter...
Viviane Hublay
Le : 05/02/2017
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Qui y croira ?
Short StoryJe suis une meurtrière. Enfin j'ai tué, je ne m'en croyais pas capable mais je l'ai fait. Je ne regrette rien. Je ne ressens aucun remord ni culpabilité... Avais-je tort ? Avais-je raison ? C'est le genre de questions qu'on a le temps de se poser...