À la suite d'un désaccord avec Harold Godwinson, roi d'Angleterre, le duc de Normandie, plus connu sous le nom de Guillaume le bâtard, décide de s'emparer de la couronne avec l'approbation du pape Alexandre II. Le duc normand rassemble sous sa bannière une armée composée de Normands, de Bretons, de Francs,et de Flamands.
Le 12 août 1066, les navires sont enfin regroupés dans l'estuaire de la Dives, mais les conditions météorologiques désastreuses retardent son départ pour les côtes anglaises. Après avoir fait halte à Saint-Valéry-sur-Somme, la flotte traverse la Manche et les troupes normandes débarquent près de Pevensey, dans le Sussex au sud de l'Angleterre, le 28 septembre.
Après une rapide reconnaissance des lieux, Guillaume choisit d'établir un camp pour y attendre la venue des soldats saxons et ordonne la construction d'une fortification en bois et en terre aux environs de Hastings.
Environs d'Hastings — 14 octobre 1066
Alors que le jour se levait sur Hastings, l'armée saxonne conduite par le roi Harold quitta son campement de la colline de Caldbec, au nord-ouest d'Hastings, et alla s'installer sur celle de Senlac.
Pendant ce temps, après la messe célébrée par l'évêque de Coutances, Guillaume de Normandie, flanqué de son porte-étendard et de la bannière de Saint-Pierre, donnait l'ordre à ses troupes d'abandonner son camp fortifié pour marcher vers le champ de bataille.
Arrivé sur place,Guillaume constata que l'ost d'Harold était retranché sur la butte de Senlac, contrariant ainsi ses plans.Le Normand réunit alors ses barons afin d'organiser l'attaque.Sur la carte déroulée devant lui, Guillaume FitzOsbern,son fidèle sénéchal, pointa tour à tour les positions des deux armées en le mettant en garde :
— Sire, nous ne sommes pas dans une posture favorable.Nous sommes en contrebas alors que l'ennemi bénéficie d'un emplacement surélevé.
— Je sais cela, FitzOsbern. Mais maintenant que les navires de Godwinson patrouillent le long de la côte, nous ne pouvons plus faire demi-tour et nous replier en Normandie. Il n'est plus temps d'atermoyer, nous n'avons d'autre choix que d'attaquer et vaincre, sinon, nous resterons coincés et périrons sur ce sol. Nous avons l'avantage du nombre. La bataille du Nord contre les troupes de Tostig et les Vikings d'Harald Hardrada a affaibli les Saxons. De plus,ils ont fait une longue marche depuis Stamford Bridge, et doivent être exténués. À nous d'en profiter.
Le duc de Normandie interpella tour à tour ses barons :
— Alain le Roux, vous protégerez notre flanc gauche,avec votre contingent de Bretons, d'Angevins, de Poitevins et de Manceaux. Quant à vous, Guillaume de Crépon, vous seconderez le comte Eustache de Boulogne avec les Picards,les Boulonnais et les Flamands. Votre détachement soutiendra notre aile droite. Nous concentrerons nos forces normandes au centre et je les mènerai moi-même au combat.
Guillaume de FitzOsbern approuva d'un mouvement de tête avant de demander :
— Quelle stratégie souhaitez-vous suivre, sire ?
— Dans un premier temps, j'escompte affaiblir l'ennemi avec nos archers avant de faire avancer l'infanterie au corps-à-corps. La cavalerie pourra alors exploiter les brèches ouvertes par nos fantassins, transpercer les troupes d'Harold et mettre en déroute les Saxons. Il suffira ensuite de poursuivre les fuyards. Disposez les archers en première ligne, devant les lanciers à pied, et gardez les cavaliers en réserve.
Après avoir distribué ses ordres, Guillaume de Normandie renvoya ses barons et se tourna vers un chevalier tout de noir vêtu :
— Fougères, je vous veux à mes côtés avec vos hommes pour la charge finale.
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Combat d'amour - Tome 1 [ 2018 ADA Editions - 2023 auto-édition]
Historische RomaneOctobre 1066 Les troupes normandes du Conquérant déferlent sur l'Angleterre. Gautier de Fougères, fidèle chevalier de Guillaume de Normandie, reçoit la mission de prendre le fief de Thurston au nom de son sire. Cette conquête se révèle toutefois plu...