Les étudiants avaient regagné leurs dortoirs dès la fin de l'épreuve d'Astronomie, qui s'était achevée très tard, où très tôt suivant le point de vue. La matinée du lendemain était libre, et ils avaient été informés que le petit-déjeuner serait exceptionnellement servi jusqu'à 9 h30, pour leur permettre de dormir un peu plus longtemps. L'examen de Métamorphose étant programmé l'après-midi à 15h. Hermione poussa la porte de sa chambre en baillant, et après un rapide détour par la salle de bains, elle s'écroula littéralement sur son lit. Elle avait pensé sombrer immédiatement dans le sommeil, mais maintenant qu'elle pouvait enfin se détendre, les pensées revenaient tourbillonner dans son esprit. La conversation de la veille avec Remus en particulier.
Si James était allé chez Severus, c'était parce qu'il avait suivi Lily, et qu'il l'avait vue en sortir. Lily avait parfaitement le droit d'aller voir son ami, alors pourquoi cette boule dans sa poitrine ? Contrairement à ce qu'ils prétendaient en public, ils n'étaient pas un couple, et elle n'avait donc normalement aucune raison d'être... jalouse ? Elle s'en voulait. Au contraire, elle aurait dû se réjouir pour son ami, après tout, son but, depuis le début, avait été de rapprocher les deux jeunes gens... De les rapprocher, oui. De les réconcilier oui. Mais... mais pas de... Merlin, et si... non, Severus et Lily ne pouvait pas revenir ensemble, ce changement-là serait trop brutal. Pour le moment, rien de ce qui avait eu lieu n'avait impacté la ligne temporelle irrémédiablement. Les événements majeurs de cette époque suivaient leur cours, n'eut été sa présence, et la nouvelle résolution de Severus, qui de toute façon, n'avait pas pris la marque avant la fin de sa maîtrise. Ils avaient certes récupéré deux Horcruxes, mais sans que leur changement de cachette n'ait aucun impact sur le déroulement de l'Histoire avec un grand H.
Elle ferma son esprit à cette éventualité, se persuadant de toutes ses forces que Remus avait été dans le vrai, lorsqu'il affirmait que Lily avait voulu aller lui rendre visite à elle ! Elle se retourna encore une fois dans le lit, s'obligeant à se concentrer sur sa respiration, comme le lui avait enseigné Severus.
Erreur. Dans son esprit s'imposaient maintenant les yeux sombre du jeune homme. Leur expression était tellement différente de celle du professeur Snape, lorsqu'il les posait sur elle ! Elle se remémora l'étreinte de ses bras alors qu'il tentait maladroitement de la réconforter, sa propre main descendant le long de son corps, pour atteindre le point presque douloureux d'attente, entre ses cuisses. Les lèvres de Severus posées sur les siennes... ses doigts s'activaient maintenant dans une chaude moiteur ... non, ce n'étaient plus ses doigts, c'était... c'était... « Severus ! » La vague brûlante née au plus profond de son ventre explosa alors qu'elle se mordait les lèvres pour étouffer ses gémissements. Encore pantelante, sa respiration et les battements anarchiques de son cœur s'apaisant au même rythme que les spasmes de son corps, elle finit par se blottir entre des bras imaginaires. Dans l'engourdissement qui s'emparait d'elle à présent, l'illusion du corps indubitablement masculin pressé contre le sien était si réelle, qu'elle en avait presque la qualité d'un véritable souvenir. C'est dans cette bienheureuse béatitude que le sommeil l'emporta.
...
Le jeune homme frappa deux coups brefs à la porte, et en personne habituée, entra dans le bureau sans attendre de réponse. Il jeta un coup d'œil étonné autour de lui, et voyant qu'il était seul, se tourna vers le vieillard qui avait été assis derrière son bureau à son entrée. Celui-ci s'était levé et contournait le meuble pour venir se placer dos au meuble, les mains appuyées sur son rebord. Il paraissait préoccupé.
—Bonsoir, monsieur. Personne d'autre n'est encore arrivé ?
—Non. Et personne ne va arriver dans l'immédiat.
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Dans l'ombre du temps
FanficLa bataille est perdue. La guerre est perdue. Harry est mort. Tous ses amis sont morts, où pire, prisonniers. Voldemort a gagné, et elle, elle court. Elle court parce qu'un mourant, en qui elle n'a même pas vraiment confiance, le lui a demandé. Mais...