Deuxième partie

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“Tu étais là ! Toi ! Oscar, pourquoi m’effrayer ainsi ?”

C’était ta chère nourrice qui te cherchait depuis des heures.

“ Oh, excuse moi ! Je n’ai pas vu défiler le temps ! “

“ Tu t'instruis ? “

“ Non, non...Ce n’est pas un manuel...juste un roman que j’ai trouvé au sol.”

“ Sais donc tu enfin te réjouir du plaisir de la lecture ?”

“ Pas tellement … Anne, c’est simplement que cette oeuvre là ...est spéciale !”

“ C’est cela ? Que la rend t-elle si extraordinaire ?”

“ Je ne veux vous le faire savoir...pour le moment. Pouvez-vous me laisser à mon activité ?”

“ Je vous en prie , jeune prince.”

Elle s'éloigna.

Ce jour là, tu le passa exclusivement à lire, pas de peinture ni d'échec, rien d’autre.

L 'appétit, tu l’avais également perdu.

Quand tu as refermé ce livre, il ne te restait plus qu’une idée en tête :

fuir.

Pas pour des raisons d'hostilités, là où tu te trouvais, c’était une question d'égalité.

Tu venais de te rendre compte de l’injustice qui régnait dans le monde.

Tu étais un privilégié, par le simple fait de ta naissance. Avant même d’avoir poussé ton premier cri on t’appelait “prince”.

Pour être une grande personne, il faut faire de grande chose, alors tu pris la décision de partir. Rester signifiait avoir une récompense sans mérite.

Tu étais comme tous les enfants, alors, pourquoi ce traitement de faveur ?

La spontanéité, la naïveté aussi t’ont fait faire ce choix. Tu as simulé un suicide et tu as démarré une nouvelle vie loin du royaume.

“ Chers parents,

Quand vous lirez ce message, je serais décédé. Je me désole de la peine que cela va vous provoquer.

Ne vous sentez pas coupable du destin que j’ai choisis de m’offrir, il n’y a pas mieux pour moi, vous n'êtes responsables que de m’avoir donné la vie.

Laissez passer le chagrin de ma mort rapidement, il ne vaut pas la peine de s’y attarder.

Je rencontrerai ma mort au pied de la falaise de Méloria. Je lui sauterait dans les bras ! Ainsi aucune chance de résister au destin.

Ne vous y rendez pas pour chercher l’enveloppe de mon corps. S’il vous plaît !  

Je préfère que vous le laissiez, vous ne pouvez de toutes façons pas vous y aventurer sans y laisser votre vie.

                                   

                                            Mes adieux, Oscar.”

Voilà les derniers mots que tu as laissés à tes parents.

Ceux ci ne t'ont pas écouté et ont coulés sous le chagrin de ton départ. Il n’y avait aucune raison visible que tu te suicide, cela a hanté leur esprit pendant des jours, des semaines, des mois, des années…

Toute la région fut bouleversée par cette nouvelle. La presse ne faisait que parler de cela.

Des gens pensaient que tu te faisais torturer ou des choses atroces  du même registre.

Tu avais également rédigé une lettre pour ta nourrice adorée :

“ Chère Anne-Marie alias la meilleure du monde,

Je te le dis tout de suite, je suis mort.

Certes, c’est une situation particulièrement dommageable mais je ne souhaite pas te voir triste.

Ne le sois pas, je t’en supplie !

Je me suis suicidé et ne cherche pas à savoir pourquoi c’est compliqué…

Dis toi simplement que c’est l’oeuvre d’un enfant capricieux.

Promets moi de continuer ta vie, rester heureuse.

Je te souhaite de trouver un autre petit prince à chouchouter !

Je t’aimais, Je t’aime et je t'aimerai toujours !

         Mes adieux, votre protégé Oscar.”

Quand Anne-Marie lu cette lettre son visage demeura sans expression, elle ne te croyait pas. Pas du tout. Pas une seule seconde. Elle a tout de suite compris que tu avais fugué mais ne dit rien. Elle te faisait confiance, tu avais une raison, elle ne te couperait pas dans ton chemin. Anne-Magie quitta le château chercher du travail. Elle espérait qu'un jour elle reverrai son p'tit prince tout de même.

Toi, tu ne te souciais pas de cela. Tu ne faisais que courir aussi loin qu’il te l'était possible.

Tu avais avec toi toute la nourriture que ton sac à dos pouvait contenir, tout l’argent que tu avais trouvé et ton mental qui n'était pas près de lâcher. Pendant dix-sept jours, tu n’as fais que te déplacer de ville en ville jusqu'à un plutôt grand village, où tu décidas  de t'arrêter.

Les personnes qui vivaient là-bas parlaient la même langue que toi avec une accentuation différente.

Du nord du pays, tu étais passé au sud, sans en avoir la moindre idée.

Senmo ou Le Prince OscarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant