₊˚✧ Abomination coriace ~ mais gentille ₊˚✧ - Livre 2 - (EN PAUSE)

16. La laverie

Les laveries d'Horya. "Gratuites (pour les novices) et sans douleur". C'est beau n'est-ce pas ? Plus exactement, les anti-douleurs sont gratuits. Si tu n'apporte pas ton savon, tu paie. Le système est le même dans toute la cité.

Il n'y a personne actuellement. Juste le son grave des machines qui tournent. Posant mon sac, je remplis un bac de mon linge et verse les petits cailloux dans la bouche béante. Je ferme et ça part. Lentement, silencieusement d'abord, puis plus vite, tandis que le bolide articule d'une petite voix :

"47 minutes, veillez à être présent une fois le temps écoulé"

Je leur fais un signe de tête avant de retourner au travail.

Il nous reste un dernier bassin, nous sommes trois. Je serai de retour à temps.

"ça te dit de venir avec nous ce soir ? Nous allons écouter les sirènes chanter. Me demande Zhya, une corbeille pleine d'algue sur les bras.

- pourquoi pas ? ça changera de la merde de poisson.

Le travail fini, je retourne chercher mon linge. La machine a fini depuis vingt minutes.

" je suis désolée...ça ne se reproduira plus." Je bégaie en reprenant mon linge mouillé.

une machine attire alors mon attention, terminée depuis assez longtemps au vu de son état... Le propriétaire de ce linge reviendra surement bientôt, mais j'hésite...

Autant épargner des souffrances à cette machine.

Ouvrant le hublot, je récupère les étoffes que je mets, dans un panier à cet usage.

Que des draperies et longues robes brodées. Cela appartient forcément à un noble...

En fourrant ma main au fond du bac, j'attrape quelque chose ayant la texture d'une touffe de cheveux.

Qu'est ce que c'est que ça ?...

Troublée, je tire vers moi une chose visiblement assez volumineuse, couverte d'une fine membrane douce.

Une tête.

Je tiens, par de longs cheveux noirs coiffés à la chinoise du moyen-âge, la tête d'une jeune femme.

La peau est toute blanche, vidée de sang en l'occurrence. Son visage sans défaut est totalement imberbe, arborant un air paisible. Comme si elle dormait. Si ce n'est ses yeux pâles entrouverts...

Je ne me sens pas très bien. Elle ne respire plus la vie, mais n'a pas l'air morte pour autant. La section au niveau du cou est noirâtre, mais semble très récente... Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un meurtre.

Cela dit, les cheveux sont totalement propres, et la peau toute douce.

Je la pose sur les étoffes que j'ai soigneusement pliées, dans le panier. En espérant que la propriétaire ne soit pas offensée.

Et j'aurai quelque chose à raconter ce soir!