|Chapitre I|

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~ I ~


J'ai un bon salaire, une entente correcte avec mes collègues. Mais je ne fais que m'adapter, je porte tous les jours un masque, je n'ai pas sentiments, je ne fais qu'imiter ce que font les autres. Je comprends les sentiments mais je ne les ressens pas, du moins je ne les ressens plus.

Comme un bon employé fidèle, je restais tard dans mon bureau pour travailler. Mes collègues quittaient le bureau deux ou trois heures plus tôt. Tandis que moi, tous les soirs je quitte mon bureau vers 19h00 environ.

Je marche rapidement pour rentrer chez moi, je ne prend pas ma voiture car j'habite près de mon lieu de travail.
Tous les jours je fais 12 minutes de marches, ça me permet d'observer le monde qui m'entoure. Même si je n'apprécie pas la compagnie, j'aime observer les gens. Je connais certaines habitudes des habitants du coin.

Comme par exemple ma voisine d'en face, elle doit avoir à peine 80 ans, son mari est décédé il y a 3 ans. Elle ne voit jamais ses enfants ni ses petits enfants, elle attend toutes ses journées assise dans son grand fauteuil, elle prépare toujours une dose de café en plus en espérant que quelqu'un vienne lui rendre visite.
Je sais qu'elle se sent seule et c'est pour cela qu'elle a voulu s'acheter 3 chats, se créant ainsi une présence lorsqu'elle se lève ou se couche.
Elle me salue tous les matins avec un grand sourire.

Il y a aussi la famille Lee, qui habite dans une rue adjacente de la mienne. Ils ont l'air d'être la famille parfaite avec un couple qui s'aime à la folie, un garçon de 16 ans et une fille de 14 ans tous les deux bien sages. Pourtant ils sont loin de l'être, ils veulent juste le faire croire.
Mais moi je sais que le mari aime beaucoup aller rendre visite à leur jeune voisine, qu'étrangement le frère du mari viens souvent voir sa belle sœur quand son frère est en 'déplacement professionnel'. Quand aux enfants, le plus grand se drogue depuis qu'il a 13 ans, il traine avec des gamins plus vieux, et sa sœur se mutile les jambes à cause de son poids qui est la cause des moqueries de ses camarades.
Chaque fois que je rentre du travail, le mari vient tout juste d'arriver et me souhaite une bonne soirée avec un sourire.

Je pourrais vous faire le portrait de beaucoup de personnes, en passant par la petite fille de 3 ans jusqu'au vendeur de hot-dog. Même si nous avons des vies différentes tous le monde est plus ou moins pareil, tous le monde porte un masque.

Je sors de mes pensées quand j'entends des bruits semblables à des pleurs et des appels au secours. Je n'y prête pas attention, je n'ai pas de temps à perdre. Mais soudainement les cris s'intensifient, je m'arrête d'un coup, me prenant quelques passants. Même si ça ne me procure ni chaud ni froid, je suis curieux. Sûrement mon plus gros défaut.

Cherchant le ou la propriétaire m, je découvre une jeune fille, allongé sur le sol pleurant à chaudes larmes.
Je ricane

« - Tu es vraiment pathétique.» Souffais-je.

Si je dis ça, c'est parce qu'en quelques sortes je retrouve en elle le gamin que j'étais quand j'avais 14 ans. Et je la trouve pathétique qu'elle se laisse faire.
Oui j'ai bien compris qu'elle se faisait martyriser, j'ai bien vu 3 jeunes s'enfuir en courant quand je suis venu.

Je la fixe de toute ma hauteur. Je me retourne pour reprendre mon chemin.

« - Merci...» Entendais-je dans un murmure.

Je me dépose un dernier regard sur elle.
Et pour réponse je fais juste claquer ma langue et je repars.








To be continued

PSYCHOTIC WHIRLWIND  [T A E H Y U N G]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant