Chapitre 17

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Sur le coup, je ne comprends pas vraiment, mon cerveau ne veut pas emmagasiner l'information. J'essaie de comprendre, mais c'est comme si un immeuble venait de me tomber sur la tête. C'est la merde. Clairement. Quelqu'un nous devance, mais pire encore, la personne qui nous devance est prête à tuer pour nous éloigner de la vérité. J'ai souvent penser à mourir mais je n'ai jamais songé que ce serait quelqu'un d'autre que moi même qui me tuerait. Et je déteste les imprévus.

Je ne sais pas ce qu'il se passe dans la tête de Noah, mais personnellement absolument RIEN ne va. Mon cœur s'emballe, mes mains tremblent sans que je ne puisse rien contrôler. Je suis littéralement au bord de la crise de panique. J'essaie de contrôler ma respiration, mais rien n'y fait, cette nouvelle ma bouleversée ! J'ai peur, je n'aurais peut être pas du me mêler à cette histoire, elle me parait encore plus sombre que ce que je pensais. Mais d'un autre côté, je suis contente que Noah ne soit pas seul pour affronter cela.

Je suis paralysée, debout au milieu de la pièce, depuis plusieurs minutes quand je remarque la disparition de Noah. Je n'ai pas la force de lui courir après. Il faut que je m'asseye et que je respire. Aussitôt dit aussitôt fait, je me retrouve assise sur un fauteuil confortable, la tête entre les mains, en train de réfléchir à comment faire désormais pour trouver des preuves. Mon QI se barre toujours au mauvais moment. Vraiment un gros con celui là.

Je cogite sans trouver de réponses, ça me ronge. J'ai l'impression de me trouver dans une spirale infernale, je suis piégée et je ne peux rien y faire. Je me déteste de ne pas trouver de solutions, je me déteste d'être aussi bête et de ne pas réussir à servir quelque chose, et je me déteste pour tant de choses encore.

Je ne peux pas abandonner cette histoire, je déteste l'injustice et cette affaire en est remplie, Jane ne méritait pas ça, Noah non plus.

Mais qu'est ce qui cloche chez moi pour ne pas réussir à me sortir ça de la tête ! J'essaie de ne pas y penser, mais c'est impossible, c'est comme si quelqu'un contrôlait mes pensées et les dirigeaient toutes vers cela. Les voix reviennent. Encore et encore...

Je me balance d'avant en arrière, je me bouche les oreilles pour me convaincre que je n'entends plus rien, ce qui est absolument ridicule étant donné que le mal qui me ronge est à l'intérieur de moi, mais j'essaie de me persuader que ça me protège, que me boucher les oreilles est un des meilleurs moyens de ne plus les entendre. Il y a trop de voix, trop de pensées, trop de tout. Ma tête est sur le point d'exploser et je ne contrôle plus rien.

De l'extérieur, je dois réellement passer pour une folle, assise sur un fauteuil au milieu du hall, les yeux fermés, mon corps qui se balance et mes doigts dans mes oreilles. Mais étrangement, je n'y fais pas attention, je n'ai pas vraiment le choix.

Soudain, deux mains froides se posent sur mes épaules tremblantes. Je me dégage le plus vite possible. Je n'aime toujours pas le contact.

« Eh, doucement,ce n'est que moi »

Noah. J'expire, j'inspire, j'expire, j'inspire. Son doux parfum me chatouille les narines et, doucement, mon cœur retrouve des battements réguliers.

« Hailey ? Tu vas bien ? »

« Non. J'ai besoin de rentrer. Désolée. »

« Ne soit pas désolée. Tout est de ma faute, je n'aurais pas du te laisser venir ici. C'était trop dangereux et je le savais. J'ai été égoïste, j'ai voulu te garder près de moi. Mais ça ne se reproduira pas, je ne te mettrais plus en danger. »

Je ne trouve même pas la force de répliquer. Un autre jour peut être. J'espère tout de même qu'il ne culpabilise pas trop, car ce sentiment est horrible.

« Ce n'est pas grave. Je vais y aller. »

« Je t'aurais bien ramené, mais je dois régler certaines choses avant de partir. »

J'hoche doucement la tête. C'est mieux comme ça. Noah et moi loin l'un de l'autre, c'est ce qu'il faut. Des que nous sommes ensemble, tout dérape.

« A bientôt »

Je presse le pas jusqu'à la porte, pousse celle ci et me retrouve dans les rues de San Francisco. La nuit ne va pas tarder à tomber. L'air frais vient s'engouffrer dans mes vêtements. Je respire enfin mieux, comme si l'on venait de desserrer l'étau qui compresse mon cœur. Ma tête me fait souffrir.

Je ne voulais pas le dire à Noah, mais je ne sais même pas où je me trouve. Je ne connais pas encore cette ville. Il faut dire que je ne bouge pas beaucoup, les seuls trajets que je fais sont ceux entre mon appartement, l'université, le gymnase et le petit magasin qui se trouve à l'angle de ma rue. Je devrais sortir, aller m'amuser avec les gens de mon âge, traîner dans les bars, me déhancher sur une piste de danse bondée, boire plus que mon foie ne peut le supporter et poster 32 photos de moi sur les réseaux en montrant que je m'amuse, mais je ne peux pas. Je n'arrive pas à être normale.

J'inspire l'air frais, quoi qu'un peu pollué, à pleins poumons. Je sors mon téléphone et essaie de me repérer. Je ne suis qu'à 15-20 minutes de mon appartement, autant y aller à pied, le métro n'est pas mon moyen de transport préféré.

J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles, glisse mes mains dans mes poches et me met en route. Après 10 minutes de marche, la nuit étant tombée, je peine à m'orienter. J'ai beau regarder à droite et à gauche, je ne sais pas où je me trouve. Bravo Hailey ! Encore un de tes supers talents, ton sens de l'orientation ! Il fait froid et je ne me sens pas vraiment bien. Soudain, j'aperçois légèrement plus loin dans la rue, un petit café-librairie qui me parait très accueillant. Je ne sais pas si vous connaissez le concept, mais tout est dit dans le nom. Je réfléchis un instant et ne résiste finalement pas à l'envie d'aller y faire un tour. Je traverse la route et pousse doucement la petite porte peinte en rose.

Une petite clochette retentit et une dame approchant la cinquantaine apparaît derrière un comptoir. Les murs sont peints dans un rose pâle et un vert clair. Des poufs assortis sont disposés un peu partout, des petites tables en bois se trouvent devant. Des plantes  décorent la pièce. Au fond, deux des murs sont entièrement recouverts de livres, plus ou moins vieux. Ce lieu est magnifique et si reposant. Une odeur de gâteaux envahit mes narines. Au moment même où j'ai franchi cette porte, j'ai su que cet endroit allait devenir un lieu important pour moi.

« Bonsoir jeune demoiselle ! »

Elle me fait penser à ma grand mère en moins âgée.

« Bonsoir... »

« Voulez vous quelque chose à boire ou à manger ? »

Je réfléchis quelques secondes et me décide finalement à rester ici quelques temps pour me détendre.

« Un chocolat chaud s'il vous plaît »

« D'accord. Je reviens ! »

Je balade ma main sur les livres, à la recherche d'un en particulier. J'ai toujours rêvé d'avoir une boutique comme celle ci. Je finis par trouver l'ouvrage que je cherchais et pars m'assoir sur un des poufs. La dame de tout à l'heure revient, une tasse à la main et la  pose sur la petite table devant moi en me souriant.

Je reste là bien 1heure, mais voyant qu'il commence à se faire tard, je décide de partir, sans oublier de noter l'adresse de ce lieu magique. Cette fois ci, je ne me perds pas et arrive a bon port dix minutes après. Je ne prends pas le temps de manger, encore une fois je n'ai pas faim. Après m'être changée, je me jette dans mon lit. Je regarde rapidement mon fil instagram avant de m'endormir quand soudain je reçois un message d'un numéro inconnu.

Merde.

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Hey !!
Désolée pour cette absence encore une fois mais j'étais clairement en panne d'inspiration 😬 Désormais, je vais essayer d'être plus régulière ! Et bien évidemment, merci beaucoup pour les 1k de lectures !

Vos avis sur le chapitre ?

A bientôt ❤️

Anxieuse (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant