Chapitre 3

7 0 0
                                    

J'en reste bouche bée. C'est impossible.. non.. co..comment est ce possible :
- " J'ai conscience de la lourde nouvelle que je viens de vous livrer, je vous avoue avoir fais beaucoup de recherche pour vous retrouver. On s'était croisée une fois il n'y a pas longtemps, j'ai voulu vous interpeler à ce moment là mais vous aviez disparu si vite de mon champs de vison que j'ai préféré vous rechercher pour vous parlez plus calmement et tous vous expliquer clairement."
Je ne l'écoute qu'à moitié. Ma mère. Celle qui m'a abandonnée à l'âge de 3 ans. Celle qui a laissé sa propre fille seule dans un appartement, une nuit, sans raison ni explication. Celle qui a totalement disparue et qui m'a renié sans doute à cause de ma maladie veut désormais me revoir, après 23 ans d'absence. C'est impossible. La rousse continue à parler mais je ne l'entends pas, je suis sous le choc. Mes mains tremblent, mais yeux divaguent dans le néant total et j'ai une soudaine sensation de froid intérieur, de vide, de peur. Je sens Eva se relever et je l'entends parler. Sa voix me parait si lointaine, comme si je me trouvais dans un gouffre, loin, très loin du monde humain :
- " Excusez nous ' Leïla ' mais comme vous pouvez le voir, Iris ne se sent pas bien, d'autant plus que nous ne croyons pas un mot de ce que vous racontez alors sortez d'i... "
Je me redresse et interrompt Eva :
- " Leïla.. est-ce vrai ? Est-ce possible que ma ma..maman veuille de moi, veuille me voir ? "
Je la voir sourire, je ne saurai dire si c'est un sourire de satisfaction ou de compassion :
- " Oui ma petite, c'est vrai. Je vois que votre compagne à raison, vous êtes fort bouleversée, je vais vous laisser. Tenez, voila mes coordonnées. Appelez moi quand vous le souhaitez, je vous répondrais immédiatement et j'arrangerai un rendez-vous pour que vous vous retrouviez. "
Elle glissa sa carte dans ma main tremblante et après avoir jeté un regard à ma copine qui la dévisage avec fureur, sorti de chez nous, en fermant doucement la porte. Je me laisse tomber sur le canapé. Je suis si perdue. Eva me regarde. Je vois dans ses yeux l'incompréhension et la tristesse. Je lui fais pitié. Elle s'assoit à mes côtés et saisi la carte, pour la jeter sans doute. Je ressers ma main sur cette dernière, hors de question qu'elle s'en débarrasse ! Je l'entend soupirer :
- " Iris.. sois réaliste, c'est impossible..ta.. celle qui ta donner la vie ne peut pas, après 23 ans, vouloir te revoir et te considérer comme sa fille après ce qu'elle t'a fait. Alors laisse moi jeter ça et allons nous faire à manger. Tu te sentiras mieux après."
Manger ? Elle veux que je reprenne une vie normale, faire comme si tous ça ne c'était pas passé ? Je lui répond, beaucoup plus sèchement et fort que je ne l'aurai voulu :
- " Et pourquoi donc ? Peut être qu'à l'époque elle n'avait pas le choix de me laisser ? Peut être qu'elle m'aime ? Qu'est ce que tu en sais toi ! Je n'ai absolument pas faim."
Je vois que je l'ai blessé mais je m'en fous. Pourquoi veut-elle m'enlever tout espoir ? :
- " Mais ressaisis toi putain ! Iris, n'importe qui peut savoir ce que ta génitrice t'a fait, comment elle t'a abandonné et rejeté ! Tu es passée un mois dans les journaux, tous ce trouve encore sur internet. Les détails de tes 4 jours enfermés dans l'appart, quand on t'a découverte à moitié morte de faim et de soif, tout ! "
Je me met à crier et pleurer de rage. Elle n'a pas le droit de dire ça, de gâcher ce moment, de détruire mes espoirs :
- " Ferme là ! Tais toi ! Et arrête de l'appeler " génitrice " c'est ma mère ! Tu ne comprends rien de toute façon "
- " Oh si je comprend. Elle ne t'a jamais aimé Iris. Elle n'est pas ta mère et jamais elle ne voudrait te retrouver. "
C'est parti tous seul.. j'aurai du me retenir, me calmer, ou juste partir mais non.. je l'ai giflé. Ma main s'impacte sur sa joue si parfaite, sa joue que j'ai embrassé un million de fois, sa joue que j'ai vu rougir, se plier dans des sourires adorables. Désormais sa joue est marbrée de la trace de mon coup. Elle porte sa main à cette marque affreuse que je viens de faire. Une larme roule sur sa peau endolori. Par ma faute :
- " Eva.. je.. je suis désolée.. "
- " Dégage.. "
Je m'approche en tremblant d'elle, voulant la serrer contre moi. Mais elle me repousse violemment :
- " DÉGAGE ! LAISSE MOI IRIS VA T'EN ! "
J'aurai dû rester, lui parler, m'expliquer mais non. J'ai reculé, petit à petit, puis j'ai couru jusqu'à la porte, notre porte, et je suis partie dans la rue, dans la nuit fraîche et humide, mes joues bercés de larmes et comme dernière vision d'Eva, son visage blessé, sa joue rouge de ma main et ses yeux emplis de haine, de tristesse et d'incompréhension.

5- IrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant