5- Iris

Chapitre 6

Je voudrais crier, lui sauter dessus, la frapper à mort mais je ne parviens même pas à sortir un son de ma bouche. Mon regard était vissé sur Eva, sur son corps sans vie et saignant, sur ses poignets meurtries par les cordes, sur ses organes exposés, dégoulinant de fluides et de sang. Je n'arrivais pas à croire ce que je voyais, à réaliser l'évidence. Leïla l'avait tué, par ma faute. C'est moi qui est donné notre adresse, qui les ai faite rencontré, qui ai défié Leïla. C'est moi qui ai tué Eva :
- " Les journaux ne cesse de relater que je suis une tueuse, alors que je n'ai jamais tué personne, jusqu'à maintenant. Élise, Théo, Rayna, Victor. Je les ai sauvé de cette société médiocres, de leurs peaux de mortels. Nous sommes une communauté, des compagnons. Tu es des nôtres toi aussi, après le rituel tu seras comme nous, sauvée. Eva t'empêchait de te rendre compte de la situation alors j'ai du utiliser les grands moyens. "
Je ne comprend pas ce qu'elle raconte, rien n'a de sens, je ne comprends plus rien. Je ne vois qu'Eva, morte. Je ne ressens que la souffrance immense qui m'arrache le cœur, me brûle le cerveau, m'assaille les entrailles et me tue à petit feu. Je veux que tout s'arrête, je veux mourir. Soudain, une douleur vive surgit au niveau de ma tête, elle est presque minime comparé à celle de mon âme mais je sombre peu à peu dans le noir. Mon crâne heurte le sol, ma joue touchant les carreaux gelés de mon salon, de notre salon et je perds toutes notions.
J'ai froid.
Terriblement froid.

Je suis couchée sur quelques choses de mou. Je n'arrive pas a bougé mes membres et ma tête me lance. J'essaye de me rappeler quoi que ce soit mais je ne perçois qu'un mélange de flash pas clair. Quand j'ouvre les yeux, une lumière forte et éclatante me force à refermer mes paupières. Mon crâne me brûle. J'ouvre doucement mes yeux à nouveau et aperçois une forme sombre penché au dessus de moi :

- " Iris ! Tu es enfin réveillée ! Je suis si heureuse ! Non ne bouges pas ! Je vais chercher les médecins "
Je tourne la tête et remarque une petite table en bois avec une chaise. Un manteau bleu marine y est posé. Je l'ai déjà vu. Je ferme les yeux et tente de me rappeler où j'ai vu ce manteau.. un lac, un banc, une femme blonde. Judy ! Je sursaute et me redresse vivement. J'ai un tuyau dans le nez, des fils accrochés dans mon bras. J'arrache tout et tente de descendre de mon lit. Mes jambes sont trop faible et je m'écroule au sol. Je me met à pleurer.. je me souviens de tout.. Leïla, ma mère, Eva.. non..
" aaaaAAAAAAAH ! EVVVA ! "
Je hurle. Je hurle si fort que ma gorge me brûle, que les larmes giclent de mes yeux, que mes joues me font mal. Je hurle à m'en casser la voix, à m'en détruire les tympans. Je tremble, tout mon corps est secoué par mes hurlements et mes pleurs. Cette douleur, cette souffrance si écrasante et terrible me broie l'âme. Je me souviens. Je me souviens du rire d'Eva, de son sourire éblouissant, de son regard pétillant, de sa tête si mignonne au réveil. Je me souviens de son visage réduit en bouillis. De ses os écrasés, broyés, détruits. J'entends des pas précipités arriver vers moi. Des infirmiers se précipitent dans ma chambre, remarquent tous les fils arrachés et me voient à terre, effondrée, en pleurs. Ils me redressent et me remettent au lit, rebranchant les fils dans mon bras.. Je n'ai pas la force de me débattre, je n'ai plus de force. Judy arrive suivi par le médecin. Quand elle s'aperçoit de la détresse sur mon visage, elle se dirige vers moi, s'assoit sur le lit et me prend dans ces bras :
" Je comprend ta douleur ma belle.. je serai là pour toi, on ne se quittera plus, c'est promis. "
Je la sers contre moi et pleure contre son épaule. Nous avons perdu nos amours.. La médecin m'explique que j'ai eu un trauma crânien, je me remettrai doucement mais sûrement d'après elle. Me remettre.. d'une blessure physique oui, sans aucun doute, mais jamais je ne me remettrai de la perte de ma belle.. jamais. Une fois la médecin partit, Judy m'explique ce qui s'est déroulé :
" J'ai voulu te laisser du temps t'expliquer avec Ev.. enfin avec elle mais quand j'ai entendu un bruit sourd, je suis rentrée et je t'ai vu inerte par terre, la tête en sang, avec une femme rousse me tournant le dos et tenant une barre de métal dans les mains et un.. un cadavre sur une chaise.. j'ai retenu un cri d'horreur et je suis repartie dans le couloir.. j'ai appeler les flics et le SAMU puis je suis retournée dans l'appart et j'ai assommé cette personne avec un truc en métal qui traîner dans ton entrée. Je suis restée à tes côtés en essayant de te réveiller en vain le temps que les flics arrivent. Ils l'ont emportés puis le SAMU t'a amené à l'hôpital et je suis restée à tes côtés depuis.. Leïla a avoué le meurtre d'Eva et a démenti ceux des 4 disparus mais on a.. on a retrouver leurs squelettes chez elle, exposé dans sa cave façon musée..Elle est folle.. elle pensait qu'ils étaient encore en vie, elle disait les avoir soigné et libéré de leurs défauts de mortels.. elle va être internée.. On ne sait toujours pas ce qu'elle a fait du reste des.. des personnes... " puis elle se mit à pleurer. On sanglota toutes les deux, l'une dans les bras de l'autre, pleurant notre malheur et la libération. On s'en sortira, toutes les deux. Notre vie était détruite mais on allait se reconstruire, ensemble.

--------- une semaine plus tard ----------

Nous voila. Judy et moi, chacune une fleur dans les mains, des larmes coulant sur nos joues. Nous sommes devant les tombes de Victor et Eva. On a demandé à les placés côte à côte. Les familles ont approuvé. Je n'ai pas pu être présente pour l'enterrement, cloué au lit. Je m'approche doucement du dernier lieux de repos de ma belle.. :
- " Eva.. mon amour.. si tu savais comme je suis désolée. Je voulais me marier avec toi, avoir des enfants, vieillir à tes côtés.. mais par ma faute, tu es morte avec comme dernier souvenir de moi, une baffe et une dispute. Je ne te verrais plus jamais.. si tu savais... comme.. comme je suis.. désolée "
Je me met à pleurer, caressant du bout des doigts la tombe froide de ma belle.. je sens la main réconfortante de Judy se poser sur mon épaule. Elle aussi pleure, en fixant la tombe de Victor. Eva, ma douce Eva.. repose en paix, auprès de tes 4 autres compagnons.