Chapitre 5

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Je roule avec la voiture de la tarée jusqu'au petit jour. Je ne sais pas où allez, quoi faire, qui voir. Je ne peux pas rentrer chez moi après avoir découché toute la nuit et roulé une énorme pelle à Leïla, sans compter la baffe.. je n'ai pas particulièrement envie d'aller chez un pote avec la voiture volée ou d'appeler les flics car je suis quand même la principale fautive.. j'ai volé une voiture sans raison après avoir frappé ma copine et m'être enfuie de chez la propriétaire de la caisse. Alors je roule sans m'arrêter, faisant le tour de la ville. Le niveau d'essence baisse dangereusement. Je finis par décider de me garer sur un parking donnant sur un magnifique lac. Je descends de la voiture et aspire une grande goulée d'air frais. Je me dirige vers un banc en bois, placé juste en face de cette énorme étendue d'eau. Je m'apprêtais à m'y assoir quand je remarque une femme assise dessus. Au moment où je partis vers un autre banc se trouvant plus loin, je l'entendis me parler :
- " Ne me fuyez pas, s'il vous plaît.. asseyez vous près de moi je ne vous ferrez rien. "
J'ai eu assez de mauvaise rencontre pour aujourd'hui alors hors de question que je papote avec une inconnue.. mais cette voix me rappela quelque chose.. et quand je vis sa tête je compris. Cette femme passe à la télé et à la radio depuis plusieurs jours. Ses cheveux blond ternes et ramener en un chignon fait à la hâte accentue son air perdu. Elle a le teint pâle et d'énormes cernes violettes sous ses yeux bleus. Judy Maulou. La compagne de Victor Koul, disparue depuis 1 semaine environ. Je me dirige vers elle et m'assois à ses côtés :
- " Je suis désolée.. pour votre compagnon.. j'espère qu'on le retrouvera. "
Elle tourne son visage vers moi et affiche un pâle sourire :
- " Merci mais je n'ai plus d'espoirs vous savez. Ces pauvres gosses et cette femme, eux aussi ont disparu et on ne les a toujours pas retrouvé. Je suis persuadée que c'est le même individu qui a fait le coup. "
J'ai l'impression qu'elle va se mettre à hurler, à pleurer mais non, elle continu de parler sur le même ton calme et détaché :
- " Je l'aime vous savez, d'un amour si puissant et intense que rien ne peut égalé. Je l'aime au point de mourir pour lui. Mais voila, maintenant je suis seule, dépourvue du seul être qui compte pour moi et je suis ici, comme chaque matin, sur le lieu où on l'a aperçue pour la dernière fois, pleurant sa perte et attendant la libération. Je veux juste une réponse, une simple réponse pour enfin réussir à crier ma douleur.. "
Une larme coule sur sa joue. Je passe mon bras autour de ses épaules et elle pose son visage sur la mienne, pleurant doucement et sans aucun bruit. Entre deux sanglots, elle arrive à articuler une phrase :
- " Si.. si vous avez la chance d'aimer.. comme je l'aime.. ne gâcher pas cet amour.. il est si unique et.. rare. "
Après être sûre qu'elle soit calmée et une fois nos numéros échangés, je me précipita vers ma voiture et la démarra pour rejoindre Eva, pour rejoindre l'amour de ma vie. Les paroles de Judy m'ont fais réaliser que notre amour pouvait passer au dessus de ça, car on s'aimait à n'en plus finir. Mais la voiture ne fit aucun bruit. J'eus beau tourner la clef rien ne se produisit. Elle ne démarra pas. Plus d'essence. Merde !! Je sortis de cette dernière et commença à passer mes nerfs dessus :
- " Démarre salope !! Allez bouge ! Sale caisse de merde ! C'est pas possible putain.. "
Judy se dirigea vers moi et, voyant ma détresse, me proposa de m'amener ce que j'accepta évidement. Sur le chemin, je lui raconta mon histoire et à quel point j'aime Eva. Une fois arrivée à mon appart, je lui proposa de monter. Elle refusa mais j'insista, je voulais qu'elle rencontre Eva, je voulais qu'elle apprenne à la connaître et qu'elle se rende compte que, même si Victor avait disparu, elle pouvait compter sur nous pour la soutenir et être là pour elle, que désormais elle ne serait plus seule. Elle accepta de rester mais qu'elle attendrais dehors le temps que je parle avec ma belle. Quand on arriva devant la porte de chez moi, je compris qu'il y avait un problème. Cette dernière était entrouverte. Je la poussa doucement, le cœur battant et ce que je vis m'aurait fait crier à m'en péter les cordes vocales si j'en avais eu la force.. Eva. Un amas de bouillis sanglantes, d'os brisés et de cervelles en morceaux remplaçait son visage. Elle était assise sur une de nos chaises de salon, les bras ligotés et le torse ouvert en deux, les boyaux exposés au grand jours, dégringolant jusqu'à ces pieds liés. Son cœur avait été arraché de son torse et était placé sur ces genoux, un couteau planté dedans. Leïla se tenait dernière elle le sourire aux lèvres. Je tomba à genoux et elle s'approcha de moi, les mains maculés de sang, du sang de mon amour :
" Je te l'avais dis, tu es à moi. "

5- IrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant