𝐁𝐮𝐭𝐭𝐞𝐫𝐟𝐥𝐲 | K.Taehyung

『10』

- Tae, rends moi la télécommande ! 

- Viens la chercher. 

- Tu sais très bien que je ne peux pas me lever. 

Malgré le ton sévère de l'adolescente, son visage fendu d'un sourire trahit sa sympathie envers le jeune chanteur qui lui rendait visite chaque jour depuis maintenant une semaine. Il ne saurait expliquer pourquoi, mais il sentait presque l'obligation d'aller la voir, de passer du temps avec elle. Il trouvait cet hôpital totalement morbide mais dès qu'il pénétrait dans la chambre de Lize, le monde semblait s'illuminer d'une lumière qu'il ne saurait décrire. Cette jeune française constituait un véritable mystère à ses yeux et c'était pour lui la plus délicieuse des sensations. 

- Tae ! 

Elle avait commencé à l'appeler comme ça après qu'il lui en ait fait la requête. Son regard rencontra le sourire de Lize, ce qui inscrivit un sourire sur son faciès également. Finalement il céda et s'approcha du lit pour lui donner la télécommande de la télévision, bien qu'il affichait une petite moue adorable. 

- Mais je comprends rien aux émissions françaises ! 

- Tu es là pour la télé ou pour moi ? 

Lize plissa les yeux en sa direction tout en gonflant les joues. Il retint un rire avant d'expulser l'air présent dans sa bouche en appuyant de parts et d'autres de son visage. 

- Je viens pour toi, quelle question. 

Les joues de l'adolescente prirent une légère teinte rosée alors qu'elle dégagea son visage de l'emprise de Taehyung, regardant subitement ailleurs. A chaque fois qu'elle était gênée, ses yeux venait chercher refuge dans le paysage que lui offrait la fenêtre de sa chambre. Le coréen avait appris toutes ses petites manies et finissait par les trouver adorable chaque jour un peu plus. C'est d'ailleurs pour ça qu'il ne tarda pas à sourire avant de s'assoir sur le rebord du lit, sans rien dire. Et c'est finalement après quelques instants d'un silence précieux et serein que la voix de Lize raisonna aux oreilles de Taehyung. 

- Tae... Tu peux chanter pour moi ? 

Taehyung fut d'abord étonné par cette requête. Il ne pouvait pas voir le visage de sa nouvelle protégée car celle-ci ne lui faisait pas face. Mais il avait senti la fragilité de sa voix. La cassure. Et les simples sanglots qu'il avait détecté avait provoqué en lui un pincement affreusement douloureux. 

Il vint mordre sa lèvre inférieure, fixant la nuque dégagée de Lize avant de poser son menton sur l'épaule de cette dernière. Il regardait maintenant dans la même direction qu'elle, en la direction d'un magnifique soleil couchant. 

Et doucement, il se mit à chanter avec sa voix grave que la jeune française aimait tant.