Mortal Show ✦ part VI

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◥◤ MORTAL SHOW ◥◤

Vendredi, 10 h 00.
✱Perquisition des studios du Canal 6.✱

— Tout le matériel de communication et d'enregistrement de la régie et du loft ? s'étrangla Marc Teller.

Nil ne négociait pas. Il plaqua presque son mandat sur le visage du coréalisateur ; sa version à lui du « direct ».

— Je vous conseille de trouver une entourloupe, pour justifier pourquoi il n'y aura pas d'épisodes de S.O.S., aujourd'hui, dit Peter.

La production n'avait pas attendu son conseil. Un vendredi sans épisode – à cause de l'état de santé d'un candidat –, suivi d'un week-end sans diffusion leur accorderaient du temps pour retrouver contenance. Mais la fouille-perquisition risquait de prolonger ces délais. L'équipe de réalisation voyait déjà le manque à gagner.

— Je vous donne une « carte dilemme », fit Nil. Vous avez le choix entre coopérer, ou finir en garde à vue pour entrave à une enquête policière. Mes hommes sont tenus au secret professionnel, ils ne divulgueront pas les secrets honteux du Canal 6 sur les réseaux sociaux. Mais juste pour info, la NPD n'est pas du niveau d'enquêteur des lofteurs.

— Patron, pas la peine de les terroriser ! lança Paloma. Non que je me plaigne, mais chercher un support de sauvegarde d'infos, qui passe inaperçu dans un studio-télé, revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Y'a plein de CD et de mémoires flash, ici, geignit-elle en soulevant une boite en plexiglas remplie de disques. Inutile de parler des téléphones, des clés USB, des lecteurs mp3, des dictaphones... Je peux remonter jusqu'au siècle précédent.

— C'est bien, continue de chercher, rétorqua Nil. Rassemblez-moi tout ce qui vous paraît suspect avant la pause déjeuner.

Paloma réprima un soupir. Néanmoins, l'équipe scientifique se fit une joie d'assiéger les plateaux de tournage, la régie technique ainsi que la salle réservée aux primes et débriefings. Au grand dam des employés du Canal 6, les policiers déchargeaient sans doute une forme de frustration, en retournant tout le matériel qui leur tombait sous la main. Certains flics ne bridèrent pas leur plaisir de découvrir les coulisses du show. La peur du scandale rendit la chaine coopérative.

Pour des raisons d'authenticité, les lofteurs ne quittèrent pas leur maison. Parqués sous la pergola, tendus, ils répondaient aux questions de Mike. L'interrogatoire tourna court, lorsqu'ils tombèrent des nues en apprenant la supercherie des jumeaux.

Quand Peter finit d'installer son matériel – un concentré de technologie compactée dans une grande mallette noir carbone –, il donna le feu vert à Nil.

— Mr Teller, l'interpella l'inspecteur, j'ai besoin du portable avec lequel vous avez reçu l'appel supposé de Raphael Manchester, pour le challenge des fraises.

— Il n'y a plus qu'à espérer que notre homme n'ait pas passé l'appel en anonyme, pria Peter.

La chance leur sourit lorsque Marc déclara :

— Avec tous les appels que je reçois par jour, j'ai pour principe de ne pas décrocher aux appels anonymes.

— Dieu vous bénisse ! Saurez-vous identifier le numéro... (Marc fit non de la tête) ou me dire la tranche horaire de l'appel ? soumis l'analyste.

— Mardi, vers vingt heures. Il appelait d'un fixe, et il y avait un fond sonore. D'après lui, sa voisine du dessus passait l'aspirateur...

— Pour vous éviter d'identifier sa voix, marmonna Nil.

CRIMINAL QUEST - PiloteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant