Appelez-moi Majesté

Chapitre 3 : Oyasumi

Précédemment :

Alex plongea son regard dans les yeux noirs du jeune homme. Elle ne pouvait l'expliquer mais elle ressentait quelque chose qui la poussait vers lui, comme une alchimie. Elle se surprit à approcher ses lèvres de celles de l'artiste quand une voix se fit entendre dans le couloir.

« Antoine ? Tu es avec quelqu'un...? »

Le principal intéressé se redressa brusquement, suivit d'Alex.

« Maman, on t'a réveillée...?

— Pas du tout, le rassura sa mère avec un sourire aux lèvres, visiblement heureuse de voir son fils avec une femme. Qu'est-ce que tu t'es fait à la tête ? Encore le skate ?

— Ne vous en faites pas madame Valentinelli, je me suis occupée de ça, intervint Alex. Antoine n'a rien de grave.

— Oooh, mais c'est la jolie demoiselle qui est venue s'occuper de moi quand j'avais la jambe dans le plâtre ! Alexia, c'est ça ?

— Vous vous souvenez de moi... répondit la jeune femme en souriant.

— Comment pourrais-je vous oublier !

— Pause. Pourquoi j'm'en souviens pas ? demanda le fils.

— Tu étais en Australie avec ton ancienne copine, mon chéri. Tu te souviens, tu m'appelais tous les soirs et je te disais que l'infirmière s'occupait très bien de moi. »

La vieille dame se dirigea dans la cuisine pour préparer le déjeuner, Antoine posa son regard sur sa photographe.

« T'es une petite cachottière.

— J'ai pas osé t'en parler, j'estimais qu'on n'était pas assez proches pour aborder le sujet de ta maman...

— Venez manger un peu les enfants, vous travaillez trop ! »

Le rappeur se mordit discrètement la lèvre et sourit en entraînant la jeune femme dans la cuisine. Ils s'attablèrent avec la mère de celui-ci et partagèrent un repas comme si Alex faisait partie de la famille. Antoine s'était radouci avec elle et semblait incroyablement détendu.

« Je te vois rarement comme ça, chéri, commenta Madame Valentinelli. Je te trouve relaxé.

— Tu sais bien que j'résiste pas à tes lasagnes, mamma.

— Je dois avouer qu'elles sont excellentes, confirma la photographe.

— Merci beaucoup Alexia ! Venant d'une Italienne, ça me va droit au cœur.

— Ah d'accord, donc mes compliments à moi sont pas légitimes ? grogna Antoine. Non mais ok, ça marche.

— Roh mais t'es bête ! »

La jeune femme mit une pichenette à son voisin de table, qui répondit par des chatouilles. Sa victime le suppliait en riant aux éclats.

« Antoine arrête, arrête !

— Les enfants, on ne joue pas à table.

— J'en n'ai pas fini avec toi, marmonna le fils en finissant son assiette de pâtes.

— Et tu la menaces en plus, bah bravo, pour quelle mère je passe, moi ? »