Sans le i

52 17 16
                                    


Un jour, l'enfant se leva, sauta de sa couche.
À quatres pattes, rampant, ou marchant, avec ou sans force, le regard fou. Le bébé pleura très fort, hurla, tapa sur le sol.
Sa mère entra dans la chambre, excédée.
Elle leva le bras, voulut le taper, s'arrêta, et le serra contre elle.

- Tom, pardon mon enfant ! Je ne veux plus, arrête de hurler, de pleurer, de taper, mon bébé.

- Maman, je n'en peux plus. Donne l'accord, c'est trop dur.

- Je ne peux pas encore. A tes un an, tu pourras, pas avant.

Le garçon se tut, buté et pleura.

Le jour de ses un an, l'enfant alla vers sa mère.

- Je stoppe tout, maman. Je veux le i. S'il te plaît, jolie maman. Je ne savais pas à quel point chaque voyelle avait de l'importance. Ne m'oblige pas à en supprimer une autre.

- Essaye sans le a, mon fils.

- Oui, mère. Pourquoi, elle est belle cette lettre. Elle semble utile pour plein de mots. Pourquoi n'en veux-tu plus ?

- Tom, je veux juste te prouver qu'elles servent toutes, mon fils. Elles se mêlent entre elles avec les consonnes pour créer des sons. Tu en supprimes une et tu ne peux plus tout dire ou différemment. Reprends le a, le e, le i, le o, le u et le y et écrit des phrases avec. Cela fera des plus jolis mots pour te faire comprendre.

Quelques petits textes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant