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Partie 1 : rentrée au village sous une pluie de larmes

Dans mon village, j'assurais deux responsabilités en tant que ninja. La première était mon statut de Jônin. Je partais très couramment en mission afin d'assurer la protection du village de Konoha. Comme je le disais, je ne perdais jamais. J'étais autant fin stratège que talentueux. On m'appelait le ninja copieur. Grâce à mon sharingan, j'avais appris, retenu et étais en capacité de reproduire énormément de techniques. J'étais énormément respecté dans mon village.

Mon deuxième statut, était de former et d'entraîner une équipe de 3 genins. Et il faut le dire, l'équipe que j'entraînais avait changé ma vie. Il est simplement dommage que je ne sois pas aussi talentueux à la transmission du savoir ninja qu'au combat, me rassurant à nouveau dans le fait que je n'ai jamais réussi à dire les choses, à inspirer les gens par mes paroles et ma personnalité. Si seulement les gens pouvaient savoir à quel point je suis normal à ce niveau là. Je restais souvent muet, j'avais toujours préféré rester dans mon mutisme plutôt que d'exprimer les sentiments qui me traversaient. Dans ce propos se retrouvait la raison pour laquelle j'avais des amis, de bons amis même, mais aucune relation amoureuse. Cela ne me dérangeait pas d'être comme ça, jusqu'à aujourd'hui.

Il pleuvait, je zigzaguais entre les arbres portant l'un des genins de mon équipe, Naruto, sur mon dos. L'urgence de la situation faisait que je me déplaçais à une vitesse telle que les arbres autour de moi étaient flous. A moins qu'il ne s'agissent de ces larmes coincées au bord de mes yeux. C'était bien connu, un ninja ne pleurait pas, ne s'attachait pas à ses compagnons lors des missions. Il se trouvait que j'étais doué pour ça, rester mutin et passif, je retiendrais donc mes larmes, une nouvelle fois. Naruto était épuisé, je l'avais retrouvé étendu sur le sol, inconscient. Preuve de son terrible combat avec Sasuke, le second des genins que j'entraînais. La rivalité saine, même plus, l'amitié qu'ils entretenaient tous les deux s'était aujourd'hui ébréchée.

"- Kakashi Sensei ? ... Où est Sasuke ?"

Naruto venait de reprendre connaissance alors que je ne diminuais pas mon allure. Comme tant de fois, je me pétrifiais dans mon silence, incapable de lui répondre. Il sombra à nouveau dans l'inconscience et les tiraillements dans mon ventre reprirent de plus belle. J'accélérais à nouveau. Il me fallait sauver Naruto.

C'était clair maintenant, je n'aurais jamais la réponse à ce tiraillement dans mon ventre. Suivre Sasuke, sauver Naruto ? J'avais fait un choix mais il s'agissait d'un choix insupportable. Comment avait-on pu en arriver là ? Comment avais-je pu laisser passer tout cela ? Ils comptaient sur moi, et je les avais laisser tomber tous les deux . J'avais failli à ma mission.

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Il était sauvé. Shizune avait réceptionné Naruto à l'hôpital de Konoha, sa vie n'était pas en danger. Pouvait-on en dire autant de Sasuke ? C'était moins sûr. Mon poing se serra alors que devant le monument aux morts du village de Konoha, je posais un genou à terre afin de reprendre mes esprits. Comment avais-je pu ? Pourquoi avait-il fallu que j'arrive trop tard ? Ils comptaient sur moi et je les avais laisser tomber. Sakura n'avait pas réussi à retenir Sasuke, Naruto avait échoué aussi mais moi, aurais je pu le retenir ? Moi son tuteur, son maître sensei, son inspiration ?

On se ressemblait tellement. Sasuke était enfermé dans la noirceur de sa rancune et n'était plus en capacité de reconnaître le bien du mal et sa vengeance ne serait maintenant que l'unique objectif qu'il aurait en vue durant une longue période. Je pouvais comprendre cette sensation, moi-même, plus jeune, j'aurais pu hésiter à prendre ce chemin mais je ne l'avais pas fait. Aurais-je pu faire la différence ? Moi qui habituellement n'avais jamais peur, aujourd'hui j'étais terrifié. Terrifié de ne pas pouvoir protéger Sasuke de ce qui l'attendait, terrifié à l'idée de ne plus pouvoir le guider, le ramener sur le droit chemin.

Je ne pus m'empêcher de laisser tous les souvenirs que nous avions tous les quatre lors de nos missions et de nos entraînements s'emparer de mes pensées et me rappeler la bienveillance qui en ressortait. Les rires, les leçons de vie, les pleurs aussi ... Ils étaient liés et aujourd'hui, Sasuke avait brisé ce lien si fort pour s'isoler et devenir un déserteur. Enclin à une seconde vague de culpabilité, je me relevais, il me fallait reprendre mes esprits.

Il me le fallait d'autant plus que je ressentis l'arrivée de quelqu'un derrière moi.

Je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir qu'il s'agissait d'Iruka Sensei, Chunin et maître de l'académie de Konoha. Je plongeais à nouveau dans mon mutisme, le regard droit vers le monument, ne laissant rien paraître de ma courte faiblesse.

"- Bonsoir Kakashi sensei." Dit Iruka.

"- Iruka sensei ..." répondis-je, en adressant un très discret coup d'œil en sa direction.

"- La hokage n'était absolument pas satisfaite de ton comportement. Une mission de rang S, ça ne se refuse pas. Venant de toi Kakashi, je suis surpris."

Mon poing se serra à nouveau. Je ne fis rien paraître de la souffrance que m'infligeait cette remarque. Je n'étais pas fier non, étant donné que je pensais pouvoir sauver mon équipe de genins. Ce renvoi d'échec en pleine figure tombait très mal. De plus, pour cela j'avais refusé une mission de rang S à Tsunade, ninja de légende et Hokage du village.

"- Iruka, parfois la fin justifie les moyens. Dans ce cas là, je t'accorde qu'il ne s'agit pas de la fin escomptée... mais si c'était à refaire, je le referai sans hésiter."

"- Que veux-tu dire Kakashi ? Que s'est-il passé ?"

"- Je n'ai pas pu sauver le gamin. C'est terminé."