Chapitre Six

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Tout est blanc autour de moi. Je sais que c'est un rêve, pourtant je sens mon cœur battre dans ma poitrine comme si j'étais réveillée. Je tremble. Il fait un froid de canard. Je veux sortir de cet endroit même si j'ignore où se trouve la sortie. Je décide de marcher droit devant moi. Je vois un point noir se dessiner. C'est sûrement la sortie. Au fur et à mesure que j'avance, le trou s'agrandit. Pourtant, quelque chose m'intrigue. Les bords de l'orifice ne sont pas constants. Ils bougent. Ce n'est pas ma porte de sortie. Quelqu'un s'approche de moi. La peur me gagne. Qui est-ce ? Que me veut cette personne ? Quelque chose étrange remue derrière lui. Mon instinct m'ordonne de fuir. Je fais demi-tour et me mets à courir aussi vite que mes jambes me le permettent. Mais je ne fais pas attention où je mets les pieds, alors je tombe. Non, c'est plutôt un saut dans le vide. Un immense plongeon que rien ne semble pouvoir arrêter. Je tends mes bras autour de moi pourtant il n'y a aucune paroi où m'accrocher. Cette chute n'en finis pas, il faut que cela s'arrête. Que va-t-il m'arriver une fois au bout ? Je vais m'écraser au sol ?

Réveille-toi résonne une voix dans ma tête.

Bien sûr, c'est un rêve, pour que cela s'arrête je n'ai qu'à me réveiller. Allez réveille-toi, me dis-je. Réveille-toi, me répétai-je. Rien n'y fait. Je ferme et ouvre les yeux plusieurs fois pourtant ma descente infernale continue.

REVEILLE-TOI

Bon sang !

REVEILLE-TOI

Je cris et soudain tout s'arrête. Tout est noir.

Je réalise que je suis assise sur mon lit. De la sueur perle sur mon front, je l'essuie. Il m'est déjà arrivé de faire des cauchemars mais celui-ci était vraiment particulier. Avait-il une signification particulière ? Reflète-t-il une peur quelconque ? Un gémissement derrière la porte vint interrompre mes réflexions. Brownie. Il a dû sentir ma peur et cherche à me rassurer.

— Tout va bien mon toutou, je lui dis en ouvrant la porte.

Il me lèche la main et semble apaisé. Je me rends dans la cuisine pour me servir un verre d'eau. Je frissonne en ouvrant le réfrigérateur. Ce rêve m'a vraiment foutu la trouille. Je referme la porte et m'aperçois d'une présence à côté de moi.

— Tu te sens bien Charlotte ? me demande Vincent.

— Oui, euh, je ne savais pas que tu étais là.

— Je suis arrivé, il y a une heure, me donne-t-il pour explication.

— Ah, je vais me recoucher. J'ai cours demain.

Je ne peux pas sortir de la cuisine car il me barre le chemin.

— Je suis là si tu as besoin de parler, me propose-t-il en posant sa main sur mon épaule.

Tout à coup, je regrette d'avoir mis ce débardeur et ce short. Devant son regard insistant, je me sens quasiment nue.

— Merci, lui répondis-je en repoussant doucement sa main.

Ma bonne éducation me conduit à rester modérer dans mes gestes. Vincent n'a fait que me proposer son aide. Mais franchement, qui pose la main sur une épaule dénudée d'une jeune fille que l'on connaît à peine ? Cet homme me procure un sentiment de malaise.

— Je dois retourner dans ma chambre, j'insiste.

— Qu'est-ce que tu fais debout Charlie ? m'interroge Audrey qui vient d'entrer dans la cuisine.

— J'avais soif. Je vais me recoucher.

— Je lui disais qu'il ne fallait pas qu'elle hésite à se confier si besoin, s'empresse de dire Vincent.

Le saut de l'angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant