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PDV Cas:

Cela faisait quoi..? Deux mois que j'étais sur Terre, trois mois ? Je ne sais pas, je ne sais plus... Qu'est ce qu'étaient que quelques mois pour un immortel ? Rien. Mais lorsque cet immortel ne pouvait plus rejoindre les siens c'était tout. Et oui, voilà je ne sais pas exactement depuis combien de temps j'avais chuté du paradis. Nous étions en pleine guerre depuis que Lucifer avait été libéré. L'Apocalypse menaçait la Terre et nous faisions tout pour empêcher que cela arrive alors même que les humains ne le savaient pas.  Et puis il y avait eu le face à face. La trahison.

J'étais avec Zachariah, à la recherche de Lucifer. Uriel m'avait déjà trahi et c'était Anna qui l'avait tué avant de disparaître. Tout ceci ressemblait à un début d'anarchie pour le Paradis mais je refusais d'y penser, ce serait de l'insubordination. Père ne laisserait jamais une telle chose se faire. Il était à la tête du Paradis, il savait comment régler tous ces problèmes. Cela faisait même probablement parti de son plan pour tester la fidélité de ses enfants. Je me devais donc de rester concentré sur la mission de trouver Lucifer.

Et on y arriva. Nous étions face à lui, face à notre grand frère déchu. Il fit un de ces beaux discours qui n'impressionnent que lui, expliquant ô combien notre Père était injuste et qu'il était normal de jalouser les humains. Je n'avais jamais compris ça. Les humains étaient fascinants, je comprenais que Père en soit fier, ils avaient fait tant de progrès en si peu de temps ! J'aimais bien observer le monde humain depuis le Paradis. C'était toujours très passionnant. Pas assez pour l'Archange face à nous qui voulait tout détruire. Mais alors que je tentais un mouvement pour l'attaquer, je fus éjecté au loin par Zachariah. Je me redressa étourdi, observant la tête de Lion de Zachariah qui semblait être la dominante sur les quatre qu'il avait.

" - Ne comprends tu pas mon frère ? L'Apocalypse ! Laissons le faire, ramenons ainsi Michael parmi nous ! Il ne veut s'en prendre qu'aux humains, pourquoi s'en mêler ? Ça peut être amusant à voir !"

Mes quatre paires d'yeux clignèrent en même temps et j'observais sans comprendre l'ange face à moi, me redressant en même temps d'assimiler ses paroles.

- Comment peux tu ne serait-ce que penser ça ? Ces humains sont innocents, ils n'ont rien avoir dans la querelle entre Lucifer et Père !

Une mine faussement triste prit place sur le visage de l'ange. C'est là que je compris que j'étais à nouveau trahi et seul.

"- Je cherchais Lucifer pour l'aider à collaborer, pas le tuer. Je ne peux pas te laisser ici Castiel, je suis vraiment désolé. J'avais espéré pouvoir compter sur toi..."

Je le vis faire un signe de tête à Lucifer et aussitôt je sentis le sol se dérober sous moi.

Et je tombe. Je tombe, je tombe. La chute fut longue et douloureuse. Alors que je chutais, mes ailes brûlaient, se consumaient avec une douleur qui était des plus horribles. En voyant la Terre je compris. Exilé, j'étais exilé ! Mon corps prit une apparence humaine, ce qui m'étonna puisque je n'avais possédé personne. Peut être un instinct de survie angélique qui n'avait jamais été nécessaire jusque là ? Je m'écrasa dans le désert du Texas, provoquant un séisme d'envergure moyenne et créeant un nouveau cratère.

J'eus du mal à me lever. Mon dos me brûlait et je me retenais d'hurler cette souffrance insoutenable. Pas tant la douleur physique mais surtout la compréhension. Comprendre que j'avais perdu mes ailes. Je ne pourrais plus jamais retourner chez moi. J'étais dans un endroit inconnu, la Terre. J'avais un corps humain mais mon dos me brûlait quand même.

Les premiers jours sur cette planète furent monotones. Je ne faisais que marcher sans but dans le désert. Le soleil ne me faisait rien, je ne ressentais ni la faim ni la fatigue ni rien. Je me sentais vide au fond de moi. La seule chose que je ressentais était la douleur de l'emplacement de mes ailes et le sang qui avait collé sur mon vêtement dans le dos. Puis mon estomac me fit mal. J'avais faim. Un ange qui a faim, qui pu y croire ? J'arriva dans une ville, Plainview. Une ville au milieu du désert.

Je n'avais aucune idée de comment me comporter avec des humains. J'essayais de leur parler mais ils me trouvaient toujours étrange. Alors que j'errais dans les rues, une gérante d'un petit hôtel a eu pitié de moi et m'a offert une chambre. Un ange qui faisait pitié... Je ne me nourrissais pas beaucoup, j'avais très peu faim à vrai dire. Je mangeais environ une fois tous les deux trois jours. Cette jeune femme, Vivanne, m'avait proposé de travailler à son hôtel et j'avais accepté. Que pouvais je faire d'autre ?

J'aurais pu aller voir Dean, cet humain que j'avais sorti de l'enfer. Le premier sceau qui avait permis la libération de Lucifer. J'avais du le sortir de l'enfer pour qu'il puisse nous aider à arrêter l'Apocalypse mais... Mes frères m'avaient dit de ne pas m'approcher de lui, qu'il devait trouver sa voie seule. Alors je n'avais fait que l'observer de loin, sans interagir avec lui. Alors il ne m'aurait pas reconnu si j'étais venu, il pensait même que c'était un démon qui l'avait sortit de là... Je pense que mes frères étaient encore en train d'agir en faveur de l'Apocalypse.

Si je n'avais plus mes ailes et ressentais la faim, je restais toujours un ange et possédais toujours mes pouvoirs. Mais quel ange... J'avais découvert en l'alcool un moyen de changer les idées, de ne plus penser par moi même quelques instants. Mais que quelques instants. Je devais voir une grande quantité pour en ressentir les effets et ce n'était jamais long. Je me perdais, j'attendais un signe de Père qui n'arrivait pas et je ne savais pas comment récupérer mes ailes.

Cependant, un beau matin, j'eus la surprise de voir trois démons entrer dans le petit hôtel. Et ils furent apparemment tout aussi surpris de m'y voir. On se regarda longtemps dans les yeux avant qu'ils ne détalent. Ils savaient ce que c'était de s'en prendre à un ange, même déchu. Je voulais les poursuivre mais une fois sortis ils avaient disparu je ne sais où.

Il y eu trois disparitions cette semaine là ainsi que quatre morts étranges, du souffre retrouvé sur chaque scène de crime. Je m'en voulais terriblement. Si j'avais pu les rattraper j'aurais pu empêcher ces morts. Alors un soir, dans ma chambre, l'alcool ne voulant pas faire effet et Père ne répondant pas, j'hurla. J'hurla à en faire briser les vitres du bâtiment. A faire éclater les lumières. A détruire les installations électriques de la ville qui fut plongée dans le noir. Un cri aïgu qui fit saigner des oreilles la plupart des habitants de la ville. Un cri de désespoir.

Après ça, je me laissa tomber au sol, renversant la lampe de chevet au passage. Je n'en pouvais plus. Je me sentais tellement inutile, seul, sans ordre à suivre... J'avais besoin d'aide... Je voulais retrouver mes frères, combattre à nouveau le mal...

Unknow DestielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant