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PDV Dean:

Je me devais de rester calme. Ne surtout pas paniquer. Me rendre compte que j’étais sur le point de combattre un démon des plus imposants, sans doute même le plus puissant que je n’eus rencontré. Peut-être même celui qui m’avait sorti de l’enfer. Qui pouvait avoir la prétention de savoir, au final, mise à part cet être lui-même que je désirais connaître ? Enfin, que je désirais connaître.. Cela était de grands mots. Je n’étais plus le même depuis que je m’étais retrouvé extirpé de cet endroit qui était bien sûr le pire lieu que l’on puisse imaginer. Alors, je m’efforçais d’être patient, de prendre mon temps afin de retrouver ce monstre, de lui poser les bonnes questions et surtout, de faire en sorte que sa vie devienne un feu éternel.

Et j’étais sur une piste, une très bonne piste, même. J’avais suivi les actualités, m’étais suffisamment renseigné pour savoir ce qu’il s’était passé et en déduire que ce n’était pas de vulgaires meurtres causés par des humains. Ces trois disparitions ainsi que quatre morts étranges, du souffre retrouvé sur chaque scène de crime, me laissait penser que celui auquel j’avais à faire était assez puissant pour que je m’intéresse à lui, pour qu’il puisse s’agir de l’abominable être que je recherchais sans relâche et ce, depuis que j’eus été ramené sur Terre.

J’étais justement devant la porte, prêt à entrer sans demander d’autorisation, lorsque j’entendis ce cri glaçant de désespoir et effrayant de par son intensité et son prolongement. Les vitres du bâtiment se brisèrent, les lumières éclatèrent, les installations électriques de la ville furent détruits. Je dus même poser mes mains sur mes oreilles afin de limiter les dégâts de la puissance de ce cri du cœur qui me parvenait jusuqu’aux esgourdes. J’attendais quelques minutes, histoire de retrouver un semblant de lucidité, lorsque j’entendis un bruit sec d’un objet qui tombe au sol. Je me mordillais les lèvres, trouvant ceci étrange, mais je ne voulais pas le prendre en considération, d’autant plus que cet hurlement ne m’avait pas laissé insensible.

Puis, j’aurais pu demander à Sam de venir, mais je n’avais pas besoin de lui sur ce coup là. Je ne voulais pas le déranger, pas lui faire perdre de temps alors qu’il était bien trop occupé à chasser un certain démon de son côté. Je ne voulais pas lui enlever le plaisir et la satisfaction d’éliminer cette espèce de fils de pute. Et j’allais faire pareil, pour sûr. J’allais abattre le chien qui m’avait fait revenir, quand bien même cela pouvait paraître assez étrange d’en vouloir à celui qui m’avait sauvé de l’enfer. Mais je me comprenais, je savais pourquoi je voulais faire une telle chose. Cela était un jeu morbide pour eux, sans doute ; me faire torturer des gens pour ensuite m’extirper de ce lieu et me laisser avec tout ceci sur la conscience. Tellement facile que c’en était déconcertant.

Je savais que la plupart des choses que je savais étaient en réalité des mensonges. La seule chose auquel je pouvais faire confiance était le carnet de mon père, John Winchester. D’ailleurs, il était sans doute avec Sam, pour le coup. Un miracle qu’il n’eut pas été tué comme cela aurait pu se produire, comme cela avait du se produire dans d’autres réalités alternatives et complètement aléatoires. Allons, donc ! On ne la faisait pas à moi. Je savais que la vie que je vivais était le résultat d’un mélange assez subtil de destin et de choix complexes que j’avais pu effectuer durant tout le chemin qu’était ma vie et qui m’avait mené à cet instant déterminant, celui qui allait changer mon monde.

Alors, je n’hésitais plus une seule seconde. Une fois que j’eus bien les idées en place, j’ouvrais la porte d’un coup de pied, entrant à l’intérieur, sur mes gardes, lorsque je tombais sur un homme qui avait l’air des plus banales, si on omettait le fait qu’il se traînait au sol, puait l’alcool et marmonnait des paroles incompréhensibles. Pourtant, malgré le fait fort probable que je me fus trompé, je restais sur mes gardes, l’observant droit dans les yeux. Quelque chose clochait chez lui, je pouvais le sentir d’ici. Je serrais la mâchoire, l’arme toujours pointée sur lui, si j’avais oublié de le préciser. Je reniflais, me décidant à poser une simple question qui allait déclencher bien des animosités :

Unknow DestielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant