Chapitre 6 - Une entrée.

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Louise avait fait, au total, une semaine en service de psychiatrie en secteur fermé en tant qu'infirmière. Plus les jours passaient, plus elle se sentait à l'aise. Elle connaissait ses patients, et était beaucoup plus fluide dans son organisation et ses gestes. Elle avait prit ses repères, c'était une chose qui la rassurait, parce que ça faisait parti de ses appréhensions de départ. La psychiatrie n'avait rien à voir avec la médecine interne, même s'il y avait un point en commun : un poste d'infirmière avec des patients à charge. Louise s'était tout simplement raccrochée à son métier d'infirmière qu'elle connaissait depuis quelques années, malgré parfois les fonctions qui différaient selon les spécificités des services. Les soins techniques et les protocoles de services n'étaient pas un problème pour elle. Les sangles de contention n'était plus une source d'anxiété non plus, notamment depuis qu'elle avait contentionné un patient violent avec Xavier et deux agents de sécurité. Ce patient s'était jeté sur le médecin afin de le mordre, lors d'un entretien d'entrée. Le médecin avait appelé des renforts. Les séances d'entraînement étaient devenus une situation réelle. Louise, Xavier, et deux agents de sécurité, avaient accouruent jusqu'à la chambre 23, où l'on pouvait entendre les hurlements stridents du patient. Ce dernier était connu du service de psychiatrie. Le personnel soignant connaissait les risques : idées délirantes amenant à de la violence. Ils avaient éloignés le patient qui tenait fermement le médecin par le col. A quatre, ils avaient pu le contentionner. C'était difficile. Un des gardes avait reçu un violent coup de pied dans le ventre. Avec l'adrénaline, Louise avait décupler ses forces malgré ses tremblements et avait réussis la contention des pieds du patient, qui ne cessait de se débattre. Ça s'était bien passé. Cet violence et le soin, attacher une personne à un lit en métal, avaient marqué Louise. Pour la sécurité du patient et de son entourage, on l'attachait à un lit, le privait de sa liberté. C'était une chose qui peinait Louise, même si elle savait que c'était pour la sécurité de tous. Heureusement que Xavier l'avait formé à cet acte. Ce fut un peu plus tard dans la journée qu'il lui avait dit qu'elle était au point sur la contention physique. Jamais elle ne sera seule à faire cet acte, mais au moins maintenant, on pouvait compter sur son aide. Louise en était fière, et ce fut à ce moment là qu'elle s'était senti à sa place, prête pour travailler en psychiatrie. Désormais, elle faisait partie intégrante de l'équipe pluridisciplinaire : c'était sa principale préoccupation, avant d'arriver ici. Internes, externes, équipe infirmière, aide-soignante, psychométricien, cadres de santé, ergothérapeutes, diététicien... Louise les connaissait, désormais, même s'il y avait beaucoup d'intérimaires. Ça ne faisait qu'une semaine qu'elle était là, alors elle ne les connaissait que professionnellement : nom, fonction, traits de caractères. Il n'y avait aucune complicité comme avec ses collègues de médecine interne. Ça n'était que la première semaine, ça viendra plus tard.

Une nouvelle semaine commençait. Le soleil était rayonnant en ce début de mois d'octobre. Louise était de nouveau de garde. Cette fois-ci, elle ne tournera pas avec Xavier, qui était de repos. Il s'agira certainement d'un intérimaire. Louise avait beaucoup dormi. Elle s'était levée tard, et n'avait eu que deux heures pour se préparer. C'était à cause de Robin, qui avait organisé une soirée à l'appartement, hier soir, avec ses anciens camarades de promo. Adèle et Louise n'avaient pratiquement pas dormis de la nuit, et avaient même participer à la soirée - notamment Adèle qui adorait les soirées. Encore lucide, Louise avait décidé d'être raisonnable sur l'alcool et les horaires, alors elle était partie se coucher un peu avant minuit, n'ayant bu qu'une seule coupe de champagne. Dans pas moins d'une demi-heure, les transmissions allaient commencer. En attendant, Louise restait dans sa voiture, café à la main, au téléphone avec sa petite sœur Aela.

-          J'aime bien ton service ! Lança sa petite sœur après plusieurs minutes de débriefing sur sa première journée de stage. Je n'arrive pas à croire que tu as bosser deux ans ici !

Louise, infirmière en psychiatrie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant