J'ai sommeil.
J'ai froid.
J'ai mal.
Il faut que je termine d'écrire. Il le faut ! Ces mots seront mes derniers.
J'ai pas le temps de réfléchir à la bonne tournure de phrase, aux bons mots. Mon cœur est mis à nu en cette nuit étoilée. Mes joues humides inondent la dernière feuille jaunâtre qui restait. Ça sent la mort. Je n'entend plus rien, je ressens plus rien. Mon heure est arrivée.
Mon combat est terminé. Je t'en supplie Dieu, accorde moi cette unique faveur.
L'ennemi a gagné, on est foutu. Quelques malheureux ayant soif de la mort s'y retrouvent, moi ? Je l'attend.
Elle viendra, je le sais, je le sens.
Je n'ai pas peur mais je suis simplement triste. J'avais tant de choses à dire, à faire.
Encore un effort ! C'est si dur de terminer. Je dois réussir, c'est ma dernière mission.
J'ai tellement de question à poser à Dieu mais tellement plus à toi.
Je ne voulais pas te laisser si tôt. Pardonne moi. J'ai essayé, je te le jure, j'ai essayé.
Ai-je réussi à tout te transmettre mon frère ?
« Fratello, vie ! Toi, oui je sais que tu vas survivre. Je suis Désolée. Tu es tout seul maintenant. Je suis morte.
Mon corps a peut-être cédé mais mon esprit sera toujours avec toi. Je suis heureuse de partir la première.
On se l'est jamais dit mais je t'aime.
Sois fort. »
PS : manges toutes tes assiettes, tes légumes, tes fruits comme de la viande et des féculents ou je viendrais te hanter !
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« La mia sorella, ma sœur,
J'ai bien eu ton mot.
Je suis en colère ! Très en colère ! Je suis si mal j'ai envie de te voir ! Je suis si faible, j'ai pas été à tes côtés jusqu'à la fin ! Je me sens au plus mal. J'ai pas été là pour ton dernier sourire, je peux seulement l'imaginer, celui que tu as fait juste avant de rendre les armes quand malgré tes souffrances, cette douleur intempestive, ton esprit était le plus sage, tu es restée toi même, tu as gardé ton sens de l'humour jusqu'à la fin, je me sens encore plus mal. Ça aurait dû être moi.
On a toujours été chien et chat, mais de nous deux c'était toi la plus courageuse et la plus gentille. Les parents auraient été très fière.
Ne pleure plus là où tu es.
Les docteurs sont venus tout a l'heure, tu le savais ? Quelques temps après ta mort, ils ont créé un vaccin qui va pouvoir prévenir de la maladie et des médicaments qui pourront la guérir. Que tu avais développé des anticorps ? Tu savais aussi que grâce à toi multe personnes ont survécu et sont vivantes ? Y compris moi ?
Je te haie de m'avoir abandonné, mais je t'aime aussi.
Tu te souviens, un jour tu m'as demandé si je croyais au destin. Je t'avais répondu non mais en réalité j'y crois. »
PS : oui, promis.
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Sur sa tombe est déposée la lettre. Après s'être remémoré à haute voix de vielles anecdotes, bu la bière préférée de sa grande sœur, mangé de la soupe et une pomme. Il fuma la dernière cigarette de son aîné, lui promettant d'arrêter. Après 3 heures au cimetière, le cadet brûla sa lettre et les deniers mots de sa sœur, espérant la légende réelle.
