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Ça fait 30 min que mes parents sont là et que nous sommes silencieux.
Je dois leur dire ce que j'ai découvert. 

"Papa maman je crois savoir pourquoi Sabine était en pleurs."

Mon père relève la tête et m'interroge du regard. Je lui tends son téléphone.

"Quel enflure !"
"Pourquoi elle ne nous a rien dit ?"

Maman me regarde mais je ne sais pas.
Enfin si, mes parents croient tellement en nous que nous avons peur de les décevoir.  Je crois que c'est ce que ma soeur a eu.

Elle aime tellement ce connard. Je ne l'ai jamais apprécié mais pour elle, j'ai accepté.
Je n'aurai jamais du.
Je ne peux pas dire à mes parents que c'est leur faute.
A moi non plus elle ne m'en a pas parlé. De moi aussi elle a eu peur ?

Son portable sonne, c'est une de ces copines Vaness'
Je lui réponds :
- Allô Sab !  T'es où ? 
- excuse Vaness' c'est Thomas.
- tu sais ce qu'elle fout ta soeur ! Elle nous a lâché ce midi.
- on est à l'hôpital Vaness. Sab a eu un accident. C'est assez grave !
- merde ! Je vais prévenir Max. Il ne doit pas être au courant.
- pas la peine. Elle est là parce qu'il l'a quitté alors qu'elle avait besoin de lui.
- mais pourquoi. Ils s'aimaient.
- non elle l'aimait. Lui a juste profiter d'elle et l'a lâché alors qu'elle est enceinte. Alors je refuse que tu le prévienne.
- euh ok. J'étais pas au courant. Je peux venir la voir ?
- non Vaness pas la peine. On ne sait encore rien. On est en salle d'attente. Je te donnerai des nouvelles. N'ébruite pas la nouvelle s'il te plaît. 
- pas de problème Tom. Sab est comme ma soeur. Préviens moi dès que tu as de ses nouvelles.

Je raccroche car l'entendre pleurer me fend le coeur.
Elle est la seule de ses copines à s'être inquiétée de son absence.
Mes amis sont à l'entrée des urgences.
Je préviens mes parents que je vais les rejoindre pour récupérer mes affaires et leur dire de partir.

"Salut les mecs "
"Tom comment elle va ?" Pierre est mon ami depuis la maternelle. C'était d'ailleurs une source de dispute avec ma soeur. Elle disait toujours qu'il me volait à elle.
"J'en sais rien gros. J'ai pas encore eu de nouvelles !"
"Tu sais pourquoi elle s'est sauvée comme ça ? "
"Ouais mais je peux pas en parler pour le moment !"
"C'est à cause de ce connard ? ! J'en suis  sûr !"
"Oui mais pas que ça Pierre. Vous pouvez y aller les gars. Je vous préviendrai quand j'aurai des nouvelles."
"Tiens le coup bro.  Elle va avoir besoin de toi."

Je retourne dans la salle d'attente ou le médecin du smur parle avec mes parents.
Mon père me dit de presser le pas car ils m'attendent pour parler.

"Sabine est dans un état grave mais stationnaire. Elle a plusieurs fractures et elle est en ce moment au bloc car elle a une hémorragie interne. Je ne peux rien dire sur la survie du foetus. Je ne sais pas s'il va rester accrocher ou pas. Mais je suis pessimiste sur ce point."

Je tombe à genou.
Son état est stable mais rien n'est gagné.
Le médecin nous conduit dans une autre salle d'attente.
Sab va aller en réanimation quand qu'elle sortira du bloc. 
Mes parents comprennent qu'ils ne me feront pas partir de l'hôpital tant que je ne saurais pas, tant que je ne l'aurai pas vu.

Les infirmièr(e)s nous donnent quelques informations. Je trouve que le temps passe lentement.
Un médecin nous informe que l'opération est plus importante que prévue. Le foetus est mort. Il s'est expulsé pendant l'opération et que ça a créé une hémorragie au niveau de son utérus. Un deuxième chirurgien s'occupe d'arrêter celle - ci.

Ils ont besoin de sang mais ils en ont plus beaucoup en réserve. Je me propose car nous avons le même groupe. Malheureusement ça ne se passe pas comme ça.
Il nous dit que nous devons retourner chez nous car il ne sera pas possible de la voir avant demain.
Mes parents acquiescent pendant que je refuse.
Mes parents et le médecin acceptent que je reste.

Je ne supporte pas de ne pas être prêt d'elle.
Mes parents s'en vont. Et moi je reste là à l'attendre. Je pense à elle. J'essaie de me connecter à elle comme on le faisait avant.
Sans parler, on arrivait à savoir quand l'un de nous allait mal.
Je la supplie de s'accrocher ...

Mamange, Ne Jamais Rien Lacher ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant