Pierre m'envoie des messages. Même si il ne le dit pas, je sais que ma sœur est importantepour lui.
Ils sont toujours en train de se charrier ou de se disputer mais ils s'aiment quand même.Il est 4h, une infirmière me prévient que l'intervention est terminée.
Le chirurgien vient me voir peu de temps après.
Il m'explique que rien n'est gagné. Que c'est à elle de se battre.
Il accepte que je sois à ses côtés. Il comprend que c'est important pour moi et que ça peut l'aider.Quand il me conduit dans son box.
Oui des box, pas de chambres. Pas de portes, il y a des bip bip partout. C'est un service lourd et chaque box est accessible rapidement par le personnel en cas d'urgence.
Bref quand je la vois enfin, les larmes coulent seules. Elle a un tuyau dans la bouche qui la fait respirer. Il y a des fils partout.
Un infirmier m'apporte un fauteuil."Je pense que nous n'arriverons pas à vous faire déguerpir d'ici alors ça sera plus confortable pour vous."
"Merci monsieur."
"Alors moi c'est Hervé. On va se voir souvent si tu reste ici alors on va se tutoyer."
"D'accord"
"Je suis là bas. Il me montre la salle de soins Si tu as la moindre question. Si tu veux descendre à la cafet ou juste te changer les idées vient nous voir. Nous allons passer souvent pour contrôler que tout va bien."
"OK merci beaucoup."Il me laisse dans le box. J'approche le fauteuil du lit et je prends la main de Sab.
Je lui parle. Je l'engueule pour finir par lui dire que je ne lui en veux pas. Que je l'aime et que je veux qu'elle revienne.
J'ai senti comme si elle me serrait la main mais d'un coup son bip bip se transforme en un long bip continue.
Je sais ce que ça veut dire. Je recule le fauteuil et le personnel entre dans la chambre avec le chariot d'urgence.Ils lui font un massage cardiaque et l'a choc pour la faire repartir. J'ai l'impression qu'elle va se desarticuler quand ils posent les manettes pour la choquer. Ça dur longtemps mais ils y arrivent. Ces images vont me hanter comme celles de son corps tapant le bus et volant dans les airs.
Ils réussissent à la récupérer et me permettent de me remettre près d'elle.
Hervé m'explique que les arrêts cardiaques sont courant ici, que Sabine est une survivante au vue de son accident et que ça peut se reproduire. Il ne me laisse pas de faux espoir et me prévient que je dois aussi envisager le pire même si rien n'est perdu.
Je m'endors sa main dans la mienne, la tête posait sur celle ci.Le matin, je descends à la cafet pour prendre un café.
Mes parents arrivent. Ma mère me tend un sachet de viennoiserie mais je n'ai pas faim.
Je leur explique ce que je sais. Je leur dis pour l'arrêt cardiaque.
Ma mère craque. Mon père a les yeux remplis de larmes mais ne les lâche pas.Nous montons voir le médecin du service.
Il nous reçoit dans son bureau. Il explique l'intervention en détail à mes parents. J'écoute d'une oreille distraite. J'ai compris les grandes lignes hier.
Je retourne à eux quand j'attends "coma profond". Il va lui falloir du temps, du repos et l'envie de s'en sortir.
Mes parents vont la voir 2h. J'en profite pour aller à la maison me laver et me changer.J'appelle Vaness qui est effondrée. Elle est pour Sab ce que Pierre est pour moi.
Ensuite j'appelle Pierre.
J'ai la chance de les joindre à l'intercourt.Je rejoins l'hôpital assez vite. Je ne suis pas bien loin d'elle.
J'ai pu rester 15 jours avec elle ainsi.
Sab sort des soins intensifs aujourd'hui. Elle va dans un service moins lourd.
Ce qui veut dire que le plus grand risque est écarté mais rien n'est fait.
Elle est transférée en traumatologie.
Quand on arrive dans la chambre, il y a un lit de camp. Je souris bêtement car ils ont compris que je ne la lâcherais pas.Par contre, je dois retourner au lycée.
J'ai assez manqué même si mon absence est comprise, ils ne l'acceptent plus.A partir d'aujourd'hui, Sab a droit à de la visite. Par contre j'ai mis son connard d'ex en personne indésirable.
Je ne veux pas qu'il s'approche d'elle tant qu'elle ne peut pas faire de choix elle même.
Je ne sais pas de quoi il est capable.Voilà à quoi se résume ma vie : j'attends que ma soeur, ma moitié, ma princesse se réveille.
Les problèmes de mes potes me paraissent tellement futiles. Je suis souvent dans la lune. J'appelle 3 fois par jour le service pour avoir de ses nouvelles. Et je dors là bas 5 fois par semaine. Mes parents prennent 2 jours. Je ne leur en laisse pas plus.
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Mamange, Ne Jamais Rien Lacher ...
General FictionQuand on est seule, complètement seule, on est abandonnée... C'est ce que l'on croit notre subconscient agit pour nous et on s'enferme dans notre monde, dans nos souffrances, dans nos terreurs, dans nos peurs ... Lancez vous et dites moi ce que vo...