Assis devant sa petite maison de berger, Hylas sourit en pensant à cet instant: la foule stupéfaite de voir Héraklès parler à un parfait inconnu, la haute stature du héros qui le soutenait et le palais royal de Tirynthe qui s'étalait devant lui...
Hylas se secoua et se leva. Il avait déjà passé deux jours à Sparte et n'avait encore trouvé aucun défi à relever avant d'être dérangé par Anderion. Il se demanda ce qui s'était passé après qu'il les eut laissés à la caserne.
Il repartit en direction de Sparte. Il n'avait plus que cet objectif: accomplir le défi et retrouver son père. Il décida de chercher une dernière fois. Si il ne trouvait rien, il chercherait un autre but à sa vie. Sa mère ne lui avait jamais parlé de son père. Il se surprit à l'imaginer: selon lui, il devrait plutôt lui ressembler. Héraclès l'avait appelé "fils de Janus". C'était ridicule. Comment Héraclès aurait-il pu connaître son père? Et qui était ce "Janus".Héraclès avait du faire appelle à une métaphore. D'ailleurs tout ce que le héros lui avait dit était mystérieux et éthéré:
-La Pythie de Delphes m'avait prévenu de ta venue et du rôle que tu aurais à jouer "Σκιασερώς". Je sais que tu dois partir, mais bientôt, j'aurais besoin de toi. Quand tu seras prêt, rejoins-moi. Beaucoup de choses reposent sur toi.
Si ce n'avait été le plus grand héros de Tirynthe, Hylas l'aurait pris pour un fou. Mais c'était quand même difficile à croire: Héraclès, avait besoin de lui? Hylas, l'ex-apprenti ferronnier, à qui on n'avait jamais rien confié d'important, de grandes choses reposaient sur lui?? Et puis, Héraclès l'avait appelé "Σκιασερώς", "le héros de l'ombre"... Bah, il verrait bien. Le plus important était de relever ce défi et d'en finir avec son père. Après...Il se débrouillera. Il avait toujours été à l'aise avec les différentes opportunitées du destin.
Après avoir passé les portes de Sparte, il se dirigea vers le centre en s'enfonçant dans les rues pour rejoindre l'esplanade des temples. Il vagabondait depuis une heure quand une jeune femme jaillit derrière lui et le bouscula violemment. Ils tombèrent tout deux au sol.
-Tu pourrais faire attention, pesta la jeune fille, une belle brune vêtue d'une robe beige, je vais arriver en retard aux inscriptions.
-Mais c'est toi qui m'as bousculé, se récria Hylas, tu t'es mise en retard toute seule!
Elle se releva et lui décocha un regard furibond et Hylas se rendit compte qu'elle était beaucoup plus grande qu'il n'avait eu l'impression. Après un instant il se rendit compte que son visage avait changé: ses yeux étaient passés de bruns à gris et ses cheveux de brun à noirs de jais. C'était des modifications très subtiles et Hylas n'arrivait pas à saisir l'instant où elles se déclenchaient mais c'était tout de même très troublant. Comme si elle n'avait rien remarqué, elle continua:
-Fais attention à ce que tu dis, petit, s'écria-t-elle, tu ne voudrais pas provoquer la colère d'Eria!
Et elle repartie comme elle était arrivé en lui jetant un dernier regard assassin. Hylas, perturbé, se dit qu'elle devait être folle. Il se remit à marcher au hasard, s'arrêtant quelque fois en demandant au passant "s'il n'avaient pas vu de défi à accomplir". Ceux qu'il abordait le regardaient comme si c'était lui le fou. Quand il arriva au niveau du temple de Niké°, la déesse de la compétition et de la victoire où se tenaient tous les éventuels défis, il vit un attroupement qui se pressait devant les portes du temple. Il se fraya un chemin parmis la foule pour voir de quoi il retournait. Devant le temple se tenait deux bureaux où étaient assis deux scribes. Une dizaines de personnes s'inscrivaient à ces bureaux.
-C'est une compétition, demanda Hylas à la foule?
Des petits rires fusèrent.
-Ouais mon gars, lui répondit un homme aux dents jaunes et abîmées, c'est même la compétition de l'année.
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Les Chroniques de La Clé
ParanormalLa Mythologie grecque retracée en suivant Hylas, le compagnon d'Héraklès