chapitre 4: i will survive

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J'ai passé mon week-end à pleurer et à manger. Tout ! Tout ce qui me passait sous la main a fini dans ma bouche, que ce soit sucré ou salé, des cornichons au nutella, il n'y avait aucune transition. Tout ce que je souhaitais, c'était combler ce vide que je pouvais ressentir. Du coup j'ai rempli mon estomac à défaut de combler mon coeur.. Après une légère crise de foie, j'ai enfin décidé d'arrêter de me lamenter sur mon sort ! Si si c'est possible !

Fini d'être six pieds sous terre, fini de me morfondre tandis que lui s'envoit en l'air. Car ouais ! J'ai été pathétique au point d'aller espionner Jérémiah sur son facebook et devinez quoi? Le goujat m'a bloqué pour que je n'accède à aucunes de ses photos ! Mais même si mes cheveux sont aussi clairs que les blés, faut pas me prendre trop longtemps pour une "blonde", ayant les codes de Lara, je me suis connecté sur son compte et j'ai pu voir les nouvelles photos postées par dizaine. A chacunes d'elles mon coeur s'est brisé un petit peu plus. Mais alors que je pensais avoir touché le fond du précipice, j'ai carrément creusé ma tombe en trouvant une photo de lui et de SA Caroline ! Ils avaient l'air tellement amoureux et se prenaient en selfie en train de s'embrasser. Je pense qu'à partir de ce moment-là, mon cerveau à vrillé. Adieu Jérémiah, adieu les nombreux mois passés ensemble à imaginer un possible avenir entre nous, adieu mes espoirs de mariage et d'enfants.
Après m'être fait une raison, je me suis empressée de le bloquer du compte de Lara pour qu'elle ne tombe pas elle aussi sur ces photos. Manquerait plus que ça ! Heureusement d'ailleurs qu'elle n'est pas accroc à ce genre de réseau sociaux, sinon je l'aurais déjà sur le dos à l'heure qu'il est.

Motivée de passer à autre chose, je suis arrivée aux aurores au travail ce mercredi matin. Un café pour chacun de mes collègues et des viennoiseries pour tout le monde, je suis prête pour tourner enfin la page. Je me plonge dans les différents dossiers qu'il me reste à traiter, ceux que j'avais involontairement mis de côté la semaine dernière suite à ma déprime. J'ai encore à terminer la chambre d'enfant des Martin, la cuisine des Peignon et le salon de la vieille Martha. Mon dieu ! Comment peut-on vouloir avoir un divan façon léopard et des décorations africaines chez soit? Et dire qu'elle m'a même demandé de lui trouver un tapis en véritable peau de bête ! Je mets un point d'honneur à respecter de façon très ordonnée le choix de mes clients, mais parfois leur excentricité ne m'aide pas du tout et là pour le coup c'est carrément hors de question que je soutienne ce genre de commerce !
Ce qui m'éclate le plus dans mon boulot reste encore les gens qui n'ont aucune idée de leurs choix d'intérieur, ou bien ceux qui souhaitent faire du home staging. Vous voyez un peu la dame qui accompagne Stéphane Plaza sur M6 et qui donne une nouvelle utilité aux meubles ou qui réemploi la décoration existante pour impulser un peu de vie dans les habitations défraîchis ? Et bien, c'est moi ! Je vagabonde auprès de divers agents immobiliers pour les aider à vendre les demeures les plus critiques, ou bien je reçois mes clients directement ici, au bureau, qui viennent réclamer mes services avec une idée bien précise, ou non. Et justement, alors que je planche sur mes derniers croquis, je vois arriver un homme d'une trentaine d'année. Instinctivement je me lève et tends ma main dans sa direction prête à l'accueil.

- Emilie Moreno, me présente-je.

- Xavier Dupré.

- Installez-vous.

Je m'assois de nouveau sur mon siège tandis que lui prends place face à moi. Cet homme est séduisant, le genre de beau brun ténébreux et mystérieux. Exactement le genre de mec qui me plaît mais qu'il est préférable de fuir ! Mince ! Ce mec aurait été parfait pour me faire oublier Jérémiah... Mais je ne mélange jamais la vie privée avec la vie professionnel. C'est bien ma vaine !

- Je vous écoute.

- Je viens d'emménager dans mon nouvel appartement et je n'ai pas le temps de m'occuper de la décoration. J'aimerais quelque chose d'assez épuré mais qui reste classe, vous voyez?

Pour le meilleur ET pour le pireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant