Pour le meilleur ET pour le pire

chapitre 5: IL a les yeux révolver, il a le regard qui tue...

Après avoir posé mon après-midi, rechercher sur google map toutes les infos pour me rendre à l'hôpital, noté scrupuleusement sur mon téléphone le nom du service et le numéro de sa chambre, je pars en direction de l'hôpital pour aller récupérer mon amie et son mec.

Assise dans la voiture, je chante en yaourt sur les musiques de ma playlist Deezer, vive les années 90 ! Toutes ces musiques n'ont aucun secret pour moi. Si j'ai peur d'oublier tous mes rendez-vous, ou ce qu'on me dit, je dois dire que ma mémoire ne me fait jamais défaut quand il s'agit de retenir les paroles de chansons. Même si c'est un peu dépassé, je ne me lasse pas d'écouter tous ces tubes qui deviennent rétro, me ramenant à mes années spice girl et boys band. Punaise, ça c'était de la musique !

- If you wanna be my lover, you have got to give ! Taking is too easy, but that's the way is it... chante-je à tue-tête.

Je n'arrive pas à me retenir de me trémousser, le cul collé au siège et offre un véritable spectacle au motard qui s'arrête à côté de moi à un feu rouge. Quand je tourne ma tête vers la gauche, je le vois qu'il m'observe et quand il relève sa visière pour m'offrir un clin d'oeil je sens le rouge me monter aux joues.

Punaise, la honte !

Le mec est carrément pas mal, une mâchoire carrée recouverte d'une légère barbe de deux ou trois jours, un blouson de cuir noir qui lui donne un petit côté sexy et sa moto dont le moteur puissant vibre près de l'habitacle du véhicule suffit à attirer mon attention plus qu'elle ne le devrait. D'un signe de tête il me salut et file à tout allure alors que le feu passe au vert. Comme une gourde, je reste en place et me fait réprimander par un coup de klaxonne d'un automobiliste impatient.

- Ca va, deux minutes, il n'y a pas le feu ! crié-je.

Il m'a fallu plus d'une heure après son appel pour y arriver. Vive les bouchons sur le périph et la circulation dense de paris !

J'extrais mon portable de ma poche et lis le mémo que je me suis mis pour me souvenir de toutes les informations nécessaires pour retrouver la chambre de mon amie. Grâce à mes précieuses notes et aux panneaux d'affichages du hall, je trouve avec rapidité là où je dois me rendre. Neuvième étage ! Et bien, les marches vont me paraître longue. J'avise au loin un ascenseur de service. Généralement, il est très mal vu de les emprunter dans les hôpitaux et ils sont seulements autorisés pour le personnel hospitalier ou pour les handicapés. Je vois au loin un tas de muscles entrer dans la cabine et se retourner en appuyant sur le bouton en pensant qu'il s'agit d'une chance inespérée. Je cours comme une dératée pour l'attraper profitant de cette homme qui l'emprunte pour ne pas à avoir à grimper tous ces étages.

- Retenez l'ascenseur s'il vous plaît, crié-je dans le hall comme une folle.

J'arrive de justesse devant les portes qui se referment sur moi. La seule chose que je distingue avant qu'elles ne se rabattent devant mon caquet, ce sont ces deux billes sombres qui m'électrisent sur place et m'empêchent d'émettre le moindre mouvement. J'aurais très bien pu appuyer sur le bouton d'appel pour que les portes s'ouvrent de nouveau, mais je suis incapable de faire ne serait-ce qu'un geste. Je reste statufiée. Seul le bruit de sonnette de l'ascenseur me sort de mes pensées, et je réalise brusquement que je viens de laisser passer ma chance.

Je grimpe donc les neuf étages à pieds et arrive à bout de souffle devant la chambre de mon amie. Je frappe et ouvre la porte quelque peu stressée de voir l'état dans lequel je vais la trouver. Et si jamais c'était plus grave que ce qu'elle a pu me dire? Mais alors que je m'imaginais la voir elle ou Pierre, je tombe nez à nez avec ce regard. Le même que je viens de croiser il y a à peine cinq minutes et qui m'a scruté d'un air fier en me refusant l'accès à la cabine, ou du moins, qui n'a rien fait pour me le faciliter.