épilogue

76 32 7
                                    

Les semaines sont passées et j'avoue avoir ressenti quelque chose pour Marco. Lorsqu'il était en cours, je ressentais un manque, autant dans mon vagin que dans mon cœur. C'est tellement pitoyable. Je n'ai jamais prononcé « je t'aime » à qui que ce soit. C'est inutile. De toute manière, les actes parlent mieux que les paroles ne montrent. Je sais que j'éprouvais, au moins, un semblant de quelque chose pour lui alors, l'auteure de cet acte criminel ne peut pas être moi. Je n'ai pas tué Marco Vanders. Je l'ai baisé mais pas tué.

Une petite boîte dans la bouche, j'avance dans les couloirs de la prison. En arrivant devant ma cellule, un garde ouvre la lourde porte en barreaux. Il me jette dans la pièce telle une vulgaire poupée de chiffon. Je lui lance un sourire provocateur, et attends silencieusement qu'il disparaisse de mon champ de vision. Une fois que je ne remarque plus aucun mouvement, je trifouille ma bouche à l'aide de mes doigts et en extirpe la petite boîte dont le couvercle est méticuleusement gravé d'un T majuscule. Le contenant est très petit mais je parviens rapidement à l'ouvrir. Soudainement, une voix résonne dans la cellule. Une voix provenant – sans doute – de la boîte.

— Thereza, si tu entends cela, c'est que je ne suis plus de ce monde. J'aimerais que tu saches que je t'aime et t'aimerai toujours. Cependant, je n'aimais plus ma vie. Je t'aimais profondément mais ton attention m'était de plus en plus réduite. À part pour faire l'amour, tu ne me laissais pas te toucher. Et cela me faisait mal. Tu étais la seule chose qui me retenait sur Terre, mais tu ne m'aimais pas alors j'ai préféré partir comme mon lâche de père. Tu n'es pas tellement la cause de ma mort ; en réalité, j'en suis l'unique cause. Ne te sens pas coupable. Enfin, je sais que tu ne l'es pas. J'espère que tu as bien écrabouillé mon cœur, comme tu me l'avais dit, un rire nerveux se fait entendre. L'Amour fait mal et selon moi, la mort est la délivrance de tout malheur. J'ai passé les plus belles semaines de ma vie avec toi. Merci pour tout ce que tu m'as fait découvrir et ce que tu m'as fait aimer. Tu n'auras plus à supporter quoi que ce soit d'autre. Tu sauras dans quelques secondes pourquoi, sa voix se brise légèrement. À bientôt, et surtout, sache que ce n'était pas toi.

Confuse, j'entends la voix de Marco s'éteindre à la fin de l'enregistrement. Je perçois un bruit, comme un compte à rebours. J'observe la boîte mais rien ne me saute aux yeux. D'où provient ce bruit ? Ce dernier devient de plus en plus fort, presque assourdissant.

— Trois.

Une voix résonne.

— Deux.

Je ne comprends pas.

— Un.

La boîte explose et provoque un énorme désastre. Tout autour de moi vole et quelques lointains sons me parviennent jusqu'aux oreilles. Étendue de mon long sur le béton gelé de la prison, je ne me débats pas pour survivre. À quoi bon ? J'espère simplement que Satan a des paquets de Marlboro là où il m'accueillera.

Je sens petit à petit mon corps s'abandonner à la mort. Mes poumons se compressent et, de mes yeux mi-clos, j'aperçois mon sang s'écouler en abondance sur le sol miteux de la cellule. Puis mes yeux se ferment. Et je lâche mon dernier souffle avec, comme dernières pensées, la confirmation tant attendue : ce n'était pas moi.

 Et je lâche mon dernier souffle avec, comme dernières pensées, la confirmation tant attendue : ce n'était pas moi

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.




ce n'était pas moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant