LOST BOY ☆ || ᴛɪᴀɴsʜᴀɴ

🌱chapitre 一

Le grand brun s'étira en levant les bras, fit rouler les muscles de ses épaules et soupira. Le soleil de fin d'après-midi léchait sa peau, légèrement dorée après ces vacances d'été, et la réchauffait malgré l'air assez frais de ce début de mois de septembre. Le jeune homme passa la lanière de son sac de cours autour de son cou et la fit passer sous son bras puis se leva du banc sur lequel il était installé depuis près d'une heure, faisant un bain de soleil tel un chat. Après un rapide coup d'œil sur l'écran de son portable, lui indiquant qu'il était 17h48, l'adolescent se mit en route vers son domicile, mains dans les poches et écouteurs dans les oreilles.

He tian était un lycéen de 18 ans. Grand, brun, yeux sombres, allure mystérieuse, musclé mais fin, doué en sport... Bref, tout pour faire chavirer le cœur de la quasi totalité des filles du lycée. Un véritable tombeur. Cependant, malgré sa popularité envers la gente féminine, tout le monde connaissant son nom le craignait et autour de lui, se dégageait une aura poussant au respect et à la peur.
En effet, He Tian était connu pour se battre plutôt régulièrement, et surtout, à gagner ses combats.
Voilà pourquoi, en dehors de quelques pots de colles ou de personnes tentant de se l'avoir à la bonne, le brun n'avait jamais réellement eu d'amis.
Mais récemment, l'adolescent avait rencontré deux autres garçons de son lycée. Jian Yi et Zhan Zheng Xi. Ces deux là étaient tout le temps collé ensemble et bien qu'ils étaient mal partis pour s'entendre avec le brun, ils s'étaient finalement mis à traîner tous les trois ensemble depuis le début de l'année scolaire. Le fait que ces deux là ne soient pas plus intimidés par lui que ça avait à la fois étonné et rassuré He Tian. À présent, il pouvait affirmer avoir deux amis, bien qu'il régnait toujours entre eux une sorte de tension et qu'ils ne pouvaient s'empêcher de se chamailler h24.

Sur son chemin, le grand brun s'arrêta à une épicerie afin d'y acheter de quoi faire son repas du soir, puis repartit en direction de son chez-lui, son sac en plastique à la main. Il monta rapidement les nombreux escaliers qui menaient à son étage, boudant depuis longtemps l'ascenseur trop lent selon lui, et entra enfin dans son logis. Après avoir presque balancé ses chaussures, son sac et la nourriture au milieu du gigantesque salon, He Tian se jeta à son tour sur son lit deux places.

Tout dans cet appartement lui rappelait à quel point il était seul. Les pièces étaient toutes bien trop grandes, trop vides, trop silencieuses.
Le regard planté sur le plafond, l'adolescent se mit à penser. Bien qu'il affirmait à tout le monde qu'il s'était fait à ce studio vide et spacieux, le brun se sentait toujours un peu trop isolé du monde une fois dedans. Comme si la distance qui le séparait des murs devenait des océans brumeux, l'empêchant d'en voir l'horizon. Il était seul, sur son lit, comme flottant sur la mer, essayant de ne pas couler dans l'eau, emplissant ses poumons d'air avant de sombrer dans les flots de sa solitude, tel un matelot perdu au milieu de rien.

« L'argent ne fait pas le bonheur. »
Ça, le brun l'avait compris très vite. Dès petit, il fut confronté à des problèmes qu'il ne comprenait même pas et l'absence trop fréquente et douloureuse de ses parents avait fait de lui un enfant difficile. Sans son frère pour le garder, l'éduquer et lui tenir compagnie, il se demandait parfois ce qu'il serait devenu. Bien que sa relation avec son frère s'était considérablement détériorée, il avait en lui une part de reconnaissance et d'admiration envers son aîné.

Alors qu'il allait plonger dans le sommeil, la sonnette raisonna dans le silence épais qui régnait dans la pièce. He Tian grogna bruyamment et se leva avec difficulté de son lit avant de se traîner jusqu'à sa porte d'entrée, qu'il ouvrit. De l'autre côté se tenait une adolescente du même âge que lui. Ses cheveux châtains lui tombaient gracieusement sur les épaules. Elle sourit timidement au jeune homme devant lui.

—Bonjour Mr. Tian He., fit-elle d'une voix fluette.

—B'soir. Les courses sont sur la table., répondit simplement le brun avant de refermer la porte derrière la jeune fille qui s'avançait déjà vers la cuisine.