LOST BOY ☆ || ᴛɪᴀɴsʜᴀɴ

🌷chapitre 十六

Le regard vide, He Tian observa la voiture de luxe s'arrêter devant son immeuble. D'un pas las, il descendit les quelques marches du perron afin de rejoindre l'automobile garée. La fenêtre tintée de celle-ci glissa et fit apparaître le visage de l'homme assit sur la banquette arrière.

— Monte.

Prenant son air le plus détaché possible, le grand brun resta silencieux et contourna la grosse Mercedes noire puis rentra dans le véhicule et s'installa sur le siège arrière, à côté de l'autre. L'intérieur cuir de la voiture dégageait une aura de richesse intimidante mais le brun y était habitué.

L'homme à sa droite indiqua au chauffeur qu'il pouvait redémarrer. Un silence froid gelait l'atmosphère. Seul le ronron du moteur troublait l'air ainsi que les doigts du conducteur qui tapotaient nonchalamment son volant dans un rythme aléatoire.

Le lycéen encra son regard sur la vitre teintée, observant la ville défiler, bien décidé à ne pas prêter attention à l'homme à côté de lui.

Ce dernier était grand, brun, la peau de la même couleur légèrement dorée que celle d'He Tian. En vérité, ils se ressemblaient en tout point au plus grand malheur de l'adolescent. On aurait pu les prendre pour des jumeaux si ils avaient eu le même âge.

Mais non, ce n'était pas des jumeaux. C'était bien des frères en revanche. He Cheng l'aîné et He Tian, le cadet.

— Tu t'es enfin décidé à venir.

Les yeux toujours rivés sur la vitre, le brun haussa les sourcils d'un air amer.

— C'est pas comme si on m'avait laissé le choix.

Le plus vieux ne répondit rien pendant un instant mais sa voix grave résonna à nouveau.

— C'est important que tu viennes.

— Bien sûr que non. C'est juste pour pas faire honte à cette famille d'hypocrites. Elle aurait jamais voulu tout ce merdier chaque putain d'année.

— Arrête de faire l'enfant s'il te plaît. T'as plus l'âge pour ces caprices.

He Tian serra les poings, son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il pouvait sentir son sang battre à ses tempes. Il fallait qu'il se calme.

À l'extérieur de la voiture, le paysage défilait toujours. Ils avaient quitté le centre ville. À présent des rangées d'arbres longeaient la route, couvrant le ciel de leur feuillage qui commençait à se teinter de rouge.

Le lycéen expira doucement.

— J'ai pourtant l'impression d'être le plus mature ici.

— Ce n'est qu'une impression.

Le lycéen laissa échapper un petit rire sec suite à la pique lancée par son frère.

— Sérieux, à quoi ça sert de tous aller voir ce connard et jouer cette pièce de théâtre géante où tout le monde se console et pleure alors qu'en vérité je sais bien qu'ils s'en foutent complètement.

— He Tian...

— Ça vous amuse ? Parce que moi non. J'en ai plein le cul de cette comédie. Parce que moi, je m'en fous pas. Moi ça me fait putain de mal, et depuis qu'elle est partie, chaque putain de seconde me tue, à chaque inspiration l'air dans mes poumons me brûle et le sang qui coule dans mes veines me consume. Je veux pas jouer un rôle et faire semblant d'être désolé pour ces gens juste parce qu'ils sont de ma famille. Et j'ai encore moins envie de devoir être en présence de cette pourriture qu'est mon géniteur.