🌷chapitre 十八

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Les bras croisés et le dos appuyé contre le dossier de sa chaise, Mo laissait vaguer son regard sur la pièce dans laquelle il se trouvait, c'est-à-dire le salon de He Tian. Ce dernier, assit tout comme le roux à la table en bois près de la cuisine, était occupé à littéralement engloutir un plat de porc au caramel.

Guan Shan jetait de temps en temps des petits coups d'œil vers le brun.

C'est juste pour m'assurer qu'il s'étrangle pas. Ça pourrait se retourner contre moi. Si ce salaud arrivait à appeler la police, il pourrait porter plainte pour tentative d'assassinat... faudrait donc que je l'achève avant qu'il-

— C'était super bon petit Mo !, déclara He Tian, mettant fin au cours des pensées du rouquin. 

— Évidemment. Tu me prends pour qui.

Le noiraud étira ses lèvres en un petit sourire en coin. Ses yeux avaient retrouvé un peu de vie.

— T'avais dis que tu savais pas cuisiner.

— Mh.

— Tu cuisines souvent ?

— Ça te regarde pas.

— Ça veut dire oui donc.

Mo fit claquer sa langue contre son palais afin de montrer son irritation.

— Oui je cuisine, en quoi ça t'intéresse ?

— J'essaie d'en apprendre plus sur toi, c'est tout., répliqua He Tian d'une voix mielleuse, appuyant son menton sur ses mains croisées.

— J'attendais pas une réponse à ma question.

Le brun encra son regard sombre dans celui de l'autre et le fixa intensément quelques secondes avant de détourner les yeux, les laissant errer sur le bois vernis de la table. Il s'amusait à suivre les rainures du bout du doigt.

— J'ai jamais eu à cuisiner. Depuis petit on m'a toujours tout servi sur un plateau d'argent. Du coup j'ai du engager une bonne., il laissa échapper un bref rire suite à sa dernière phrase.

Mo jeta un regard surpris vers le plus grand. Il n'était pas dans l'habitude du noiraud de partager des parties de sa vie. Lui non plus d'ailleurs.

— Viens pas te plaindre s'te plait., répondit amèrement le roux.

Il vit un bref sourire ironique crisper le visage du lycéen en face de lui. Son doigt traçait toujours des lignes sur la table et son regard était dans le vide.

— C'est sûr, j'ai pas à me plaindre. J'ai jamais manqué de biens matériels.

Le brun se stoppa dans sa phrase un instant, comme hésitant. Puis il reprit. Il avait arrêté de bouger sa main.

— Ce qui m'a toujours manqué, c'est une vraie famille.

Mo regardait le grand noiraud, à la fois surpris et, sans qu'il ne comprenne pourquoi, très sérieux et attentif. L'autre l'était aussi. Ses lèvres pincées et ses sourcils légèrement froncés montraient bien qu'il ne blaguait pas.

Guan Shan n'aimait pas cette situation. Il n'était pas le type de personne à être douée dans les moments délicats. Il n'avait aucune idée de comment consoler quelqu'un qui pleure. Même quand c'était sa mère, il était toujours un peu mal à l'aise et maladroit.

LOST BOY ☆ || ᴛɪᴀɴsʜᴀɴOù les histoires vivent. Découvrez maintenant