LOST BOY ☆ || ᴛɪᴀɴsʜᴀɴ

💐chapitre 二十四

Durant le trajet du retour, Mo avait posé la tête contre la vitre du petit bus et observait sans grande attention le paysage urbain ainsi que le ciel bientôt nocturne défiler sous ses yeux soudain fatigués.

En effet, une brusque vague de fatigue s'était abattue sur le jeune homme après qu'il ait quitté le cabanon et She Li.

Les événements des jours passés lui revenaient en mémoire et pesaient lourd sur son cœur, comme si on l'avait serré d'une grosse chaîne.

La première chose qui occupait l'esprit du lycéen était l'annonce de sa mère à propos de son père. Alors comme ça ces salauds avaient encore décidé de repousser la date de sortie de prison de son géniteur... Depuis combien d'années ne l'avait il pas vu à la maison ? Trop pour qu'il en ait des souvenirs clairs. Tout était tellement plus simple avant ça.
Mo sentit sa gorge se serrer. Son père lui manquait. Il attendait avec beaucoup d'impatience sa prochaine autorisation de visite. Il avait tellement à lui dire. Ça faisait plusieurs mois qu'ils ne s'étaient pas vu. Le rouquin s'était souvent demandé si c'était les flics ou son père lui-même qui veillaient à espacer autant les visites. Mo avait bien remarqué les yeux rongés par la tristesse et la lassitude de son père à chaque fois qu'il devait voir son fils partir, lorsque son temps de visite était écoulé.

Un éclat de rire tira le garçon hors de ses pensées. Deux lycéens assis à l'avant du bus peu rempli semblaient avoir une conversation incroyablement intéressante, si bien qu'ils souhaitaient la partager avec l'entièreté des passagers vu leur niveau sonore.
Mo laissa traîner son regard sur les deux garçons inconnus et les observa par réflexe. Un petit châtain à la voix étrangement grave et un grand brun qui le regardait parler, un sourire bête aux lèvres.

Grand brun...
La voilà, la deuxième chose qui tournait en boucle dans la tête du rouquin. Encore et toujours, He Tian, semblable à un petit diable perché sur son épaule, envahissait ses pensées. Même après avoir décidé de l'éloigner de sa vie, le noiraud persistait à s'accrocher à l'esprit de Mo.
Ce dernier poussa un soupir discret et ferma les yeux, tentant de les reposer un peu.

La scène de sa discussion avec le brun dans les toilettes lui revint. Ce n'était pas la première fois qu'il y repensait. Le lycéen ne se comprenait plus. Il était évident que pousser He Tian loin de lui était un de ses vœux les plus chers mais maintenant qu'il l'avait fait, il avait l'impression de regretter et la présence du brun dans ses pensées n'avait en rien diminué, au contraire.

Mo avait envie de se gifler ou de se taper le crâne contre la vitre du bus. Depuis quand réfléchissait-il comme une collégienne amoureuse ? Il n'avait pas besoin d'He Tian, point. Pas la peine de se casser la tête. D'ailleurs, le brun n'avait pas essayé de le recontacter depuis leur conversation du matin et c'était tant mieux. Ça montrait bien que lui non plus ne tenait pas vraiment à lui après tout... Il fallait s'en douter. Mo n'avait dû être qu'une nouvelle occupation pour lui, rien qu'un nouveau jouet. Ça collerait en tout cas avec la réputation de Don Juan et de manipulateur du noiraud.

*

Une fois rentré chez lui, Mo retrouva sa mère. Elle aussi était épuisée par sa journée de boulot et les deux se dépêchèrent donc de dîner afin de vite rejoindre leur lit respectif.

Le rouquin se glissa avec soulagement sous sa couette et ferma les yeux. Bien qu'épuisé et l'esprit emplit de pensées au goût amer, Mo était satisfait de lui. En une journée il avait réglé ses deux problèmes majeurs, et ce, avec brio ; les cas He Tian et She Li étaient réglés. Affaire classée, il allait pouvoir passer à autre chose et retrouver sa vie habituelle.

Réjouit par cette perspective, le jeune homme se laissa sombrer dans un sommeil mérité et réparateur, bercé de rêves doux et abstraits.

*