Dissonance parfaite

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Le week-end touche à sa fin et je n'ai toujours pas de nouvelles, j'ai tant bien que mal essayer de le joindre mais impossible, il ne répond pas. Ça m'énerve d'autant plus que je parle avec sa soeur mais étant donné qu'elle n'est pas au courant, d'ailleurs personne de sa famille n'est au courant. Je suis obligé d'être prudent dans ma manière de parler de lui.

_ Au fait Agathe, ton frère avais pas un match vendredi soir ?

_ Si mais c'est compliqué pourquoi ?

_ Ah comme ça, il m'en avait parlé mais depuis j'ai aucune nouvelle.

_ Ah oui bah comment te dire ... quand il est allé au match samedi soir, on lui a dis qu'il serais sur le banc de touche.

_ Mais il avait pas été faire un stage cet été exprès pour perfectionner ses techniques d'attaquant et arrêter de jouer en milieu de terrain ?

_ Si, mais dans la semaine il y a eu un transfert, un joueur qui vient de déménager, qui ducoup a rejoint l'équipe et qui, apparemment, est execellent en attaque. Ducoup Kevin l'entraîneur a dis à Sam de rester au poste du milieu, mais tu le connais et il s'est énervé contre Kevin, donc il a été consigné au banc avant même que le match commence. Sachant qu'en plus c'était un gros match, Sam n'as rien voulu savoir et à insulter le coach en allant même jusqu'à le pousser contre un mur, puis il est parti. Du coup mon père la engueuler pour son manque de maturité et de discernement, il a reçu un courrier du club en lui disant qu'il serais convoqué et lui expliquant qu'il risquait une mise à pied pour la saison complète etc. donc voilà. Pas un super week-end et toi ?

Je reste bouche bée devant mon portable, qui manque de tomber par terre.

Il a toujours eu le sang chaud mais là, je ne m'imaginais pas qu'il été capable d'arriver à ce stade.

_ Fatiguant et très long ... mais bon j'ai l'habitude mdr ^^ je te laisse je dois aller manger à plus.

_ Okay pas de soucis, à plus.

Je me sens totalement dépasser par les événements, je sais que je devrai être là pour lui, mais il ne veut pas de moi.

Je lui envoie un message, NON il sera encore plus énervé, je le laisse, nan je dois penser "nous" et si on est ensemble je dois le soutenir.

Les idées fusent dans ma tête mais rien ne se produit, je devrai réagir mais je reste assis sur mon lit à réfléchir. Mon portable vibre, c'est lui.

_ Hey Morgan, je voulais te dire que je suis désolé de t'avoir ignoré mais j'avais besoins de temps. De temps pour réfléchir à nous ... Je sais très bien que tu m'aimes énormément mais je me rend compte que je peux pas te donner la même chose et au bout d'un moment tu vas en souffrir, j'arrive pas à le dire à mes parents et j'ai trop peur de la réaction qu'ils aurons, j'ai peur de la réaction de mes amis et des membres de mon club. Je veux pas te faire de mal et je sais que je t'ai donné de faux espoirs mais je me sens pas autant à l'aise avec toi qu'avec une fille et je pense qu'il est mieux pour nous deux que ça en reste là.

Mes yeux me brûlent, les larmes inondent mes joues, je verrouille mon téléphone et le laisse tomber sur ma couette. Je cherche ma respiration, mais je me rend compte que j'ai arrêté de respirer depuis longtemps, j'ouvre la bouche comme pour dire quelque chose mais rien ne sort, soudain l'air s'engouffre dans mes poumons et je me prend de plein fouet la réalité, celle qui a chaque moment difficile de ma vie, fait apparaître cette voix au fond de moi.

Ahahahah, comment il s'est foutu de ta gueule mon pauvre Morgan, t'as rien vu venir. T'es vraiment un bon à rien, il t'as dis des choses tellement adorable et douces que tu t'es encore fait entuber. Il est venu chez toi, tu l'as laissé rentré dans ta chambre et vous vous êtes embrasser, il avais l'air de vouloir plus alors tu lui a donné plus. Et deux fois. Tu été même prêt à perdre complètement ta virginité pour lui, il aurais pu te demander n'importe quoi, tu aurais obéi comme un petit chiot. Enfin pardon maintenant tu as passé ce stade, tu étais devenu sa petite chienne.  Regarde toi, regarde à quel point tu es devenu lamentable.

Je sais que cette voix à toujours vu que le négatif, mais à chaque fois c'est pareil et je me demande si finalement "elle" n'a pas raison. Que faire ?

Que faire ? S'il te fait du mal alors oubli le, tu n'y arrivera pas alors remplace SA douleur et fait la tienne. Fait toi mal pour oublier tes émotions, pour oublier ce que tu es devenu, ce que tu es maintenant.

Je sais pas si "elle" a raison mais pour une fois je vais l'écouter, je chercher machinalement l'objet qui me permettra d'oublier. Pas de lames ou tout objet tranchant, j'aime pas me voir saigner, il me faut autre chose, un briquet, sa brûle mais je risque pas grand chose. Je file discrètement dans la cuisine et en prend un dans la réserve, je retourne dans ma chambre, monte sur mon lit, tend mon bras gauche, j'enclenche le mécanisme et fait apparaître une flamme, je la pose sous mon bras et l'agite dans le sens de la longueur. Sa sent le cramé, mais je n'ai pas mal, juste mon bras qui est légèrement chaud. Je réfléchis à une solution plus rapide.

Il me faut du métal, le métal chaud brûle plus qu'une simple flamme.

Je regarde autour de moi et attrape la petite pièce de 2 centimes posé sur ma table de chevet, et la place au dessus de ma seule source de chaleur. Au bout d'une petite minute la pièce qui avait noirci commence à me piquer le bout des doigts, je tend mon avant bras gauche et la pose dessus, juste après le plis du coude.

Waaaaah, la douleur est tellement intense

Mon premier réflexe et de toucher à la pièce, je la décale de quelque centimètre puis j'attrape ma couette et mord dedans de toute mes forces. La chaleur pénètre dans mon bras petit à petit, je la ressent, après quelque minute je décide de l'enlever car je ne ressens plus rien, à la place de celle ci se trouve deux cercle dont les extrémités sont noircis et le centre rouge comme la braise. Je réitère l'opération plusieurs fois jusqu'àce que mon corps fatigué, ne trouve plus la force de continuer, je repose tout sur le haut de mon armoire, me glisse sous les draps, j'ai l'impression que mon bras est en train de cuire dans un four mais je me force à penser à autre chose et m'endors aussitôt.

Une thérapie à 2 centimes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant