Tentation

A comme Amour

Blondie a rencontré William il y a 6 ans, sur un jeu vidéo en ligne. De compagnon de jeu, il est devenu son ami, puis son confident avant de devenir son petit ami. Blondie sortait d'une amourette chaotique, en relation longue distance. Elle avait rompu avec son ex dés l'instant où elle avait réalisé que leurs rares retrouvailles se transformaient inévitablement en dispute, pour se finir au lit. S'il avait été un bon coup, Blondie aurait pu poursuivre encore quelques mois.

Mais ce n'était définitivement pas le cas. 

Le problème, c'est que son ex était aussi son premier petit ami ; et en l'occurrence, son dépuceleur. Un dépucelage qui s'était déroulé en bonne et due forme, dans le respect de la jeune fille. Sans pour autant atteindre ses attentes, encore moins les dépasser. 

Blondie avait fini par comprendre que dans le sexe, seuls les préliminaires sont important. Et le fameux "batifolage" du début. La drague, quoi. Ce moment où la tentation est plus grande que le reste, où le moindre contact physique vous enflamme, où chaque parole est un graal et chaque baiser un nouvel étage à franchir vers le septième ciel.

Blondie avait découvert les bienfaits du flirt assez tôt, vers douze ans, lorsqu'elle avait développé son premier vrai béguin pour le frère de son meilleur ami. A l'époque, ses problèmes familiaux lui pompaient tellement l'air qu'elle se réfugiait sans cesse chez Lucas, avec qui elle partageait la même classe depuis la sixième. Si elle avait compris bien plus tard que son meilleur ami en pinçait pour elle, ça n'avait pas été le cas pendant ses années de collège. Ces fameuses années où elle avait acquis un certain penchant pour le "flirt". 

Si elle ne s'appréciait pas physiquement, il était pourtant indéniable que Blondie avait un "quelque chose" qui attirait les garçons malgré elle. 

Blondie considérait qu'elle avait un paquet de défauts, qui faisaient d'elle une grenouille plus qu'une colombe. Déjà, Blondie avait un sourire de cheval, envenimé par un appareil dentaire immonde qui, dans sa jeunesse, n'était ni glamour ni chose commune. Ensuite, loin de la peau nette et parfaite de certaines de ses camarades, la sienne semblait accueillir de bonne grâce les boutons disgracieux. Et pour couronner le tout, si Blondie était la plus grande de sa classe en première année, au fil des ans, il avait fallu qu'elle se résigne à finir comme "la petite" de l'équipe. 

Malgré tout, sa scolarité au collège avait été riche en émotions. Notamment en garçons. 

Si son meilleur ami Lucas n'était alors pas à son goût, son grand frère Hippolyte, de quatre ans plus vieux, avait été le premier amour de Blondie. Métaleux et marrant, ses cheveux longs et lisses, perpétuellement attachés en queue de cheval avaient rendu Blondie complètement amoureuse. Même si elle avait mis un certain temps à comprendre son penchant pour lui, d'abord persuadée qu'elle le voulait juste comme "grand frère" puisqu'elle était fille unique. La période "gothique" qu'elle avait franchi était d'ailleurs en partie dû à son existence.

Toutefois, Hippolyte ne l'avait jamais considéré comme autre chose que "la copine de son petit frère". Le fait que Blondie passait des jours et des nuits fourré chez eux, à dormir dans le lit de Lucas, n'était sans doute pas sans y jouer. Pourtant, ça n'avait pas dérangé les meilleurs amis d'Hippolyte. 

Zedd - de son vrai prénom Zoran - avait été le premier à vouloir Blondie. Ainsi que sa première victime. Blondie n'avait que treize ans, elle ne connaissait rien à l'amour, encore moins au sexe. Mais elle s'était prise au jeu de la séduction, et l'avait fait tourner en bourrique de longs mois. Jusqu'à ce que Zedd prenne ses distances, après avoir compris qu'elle était toxique.

Tom, un autre ami proche d'Hippolyte, avait été le second. Un gringalet doux, gentil et beaucoup trop timide pour le caractère enflammée de Blondie, qui avait eu tout le temps de faire ses dents sur Zedd. Alors, charmée comme elle était par sa capacité de séduction visiblement innée, la jeune fille s'était aussi amusée avec Tom. Incapable de savoir si ce qu'elle éprouvait pour le jeune homme était de l'amour, ou seulement de l'attirance lié à la curiosité, Blondie n'avait pas plus fini dans le lit de Tom que dans celui de Zedd. 

Et les années avaient passé et la vie avait poursuivie son cours. 

Comme Blondie s'attachaient sans cesse à des garçons plus âgés, ceux-ci finissaient toujours par prendre le large, souvent pour les études, dans d'autres villes. Vint le jour où elle-même quitta le collège pour le lycée, où elle fini à l'internat, plus pour éviter sa vie familiale que par réel confort.

Ainsi, Blondie cessa peu à peu de fréquenter Lucas, son frère - trop occupé à vivre sa vie d'étudiant -, et les autres garçons qu'elle avait rencontré au fil du temps : Raph, son voisin métisse terriblement sexy qui jouait au foot ; Killian, un ado plus jeune de deux ans qui lui avait fait la cour sans relâche ; Valentin, le beau gosse lycéen qui jouait des bolas ou encore Harold, surnommé Ronron par Blondie, qui avait rejoins en dernière année le duo qu'elle formait déjà avec Lucas. Harold s'était montré assez entreprenant, avant de laisser tomber lorsqu'il avait compris que Lucas craquait déjà pour la jolie Blondie. 

Toujours est-il que la séduction et Blondie, c'était une vieille et grande histoire d'amour. Une histoire qui manque de toucher à sa fin lorsqu'elle rencontre le fameux William. Le deuxième homme pour qui elle accepte de donner son corps.

Will lui paraît parfait. L'homme idéal. L'homme dont elle a besoin pour affronter la vie, survivre à celle-ci. Devenir une adulte. Pour lui, elle abandonne définitivement la séduction, le frisson de la nouveauté.

En tout cas, c'est ce qu'elle pense. 

Jusqu'au jour où son Will lui présente son ami policier, Matteo, qui vient de s'installer sur Paris. A ce moment, la séduction ne semble plus si loin que ça...