« Tu avais remarqué, Blondie ? Ajoute un t, un i et un a, agite le tout et ça donne DIABLOTINE. Hasard ? Je ne pense pas. »
« Ce n'est pas pour rien que "Tentation" est l'anagramme de "Attention", Blondie. Avec toi, "Jeu de main, jeu de vilain" pren...
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« Toujours avec ta paille, hein, s'amuse Matteo en regardant Blondie revenir du bar avec l'objet en question.
— Elle et moi, c'est pour la vie.
— Je te préviens, je ne te porte pas jusqu'à la voiture. »
Blondie affiche un air scandalisé le temps d'une seconde, avant de pouffer, incapable de garder son sérieux face à l'expression déterminée de Matteo. Matt ne s'est pas garé très loin du bar dans lequel ils se sont installés, et d'ailleurs, ce n'est même pas une place. Mais comme monsieur a laissé le carton indiquant que c'est une voiture de policier, il ne s'inquiète pas trop de se la faire retirer. De toute façon, il ne s'inquiète jamais de rien.
« C'est juste de la bière aromatisée, lui rappelle la petite Blonde en brandissant fièrement son verre comme une fille tout juste majeure et fière de boire enfin de l'alcool.
— Rappelle-moi ce qu'il y a dans la bière ? l'interroge patiemment son ami.
— Du gaz carbonique ? le taquine la jolie fille en ouvrant son sac pour en sortir son tabac à rouler. »
Le policier secoue la tête sans pour autant la suivre dans sa plaisanterie, trop occupé à la regarder déballer ses saletés cancérigènes.
« T'avais pas arrêté ces conneries avec Will ? s'agace-t-il.
— J'arrête jamais complètement, j'en fume par-ci par-là... J'ai dit que j'arrêterai en même temps que Will : Il fume toujours autant, alors je ralentis juste en attendant.»
Matteo fronce le nez, déçu de l'apprendre. Il reporte son attention sur sa boisson déjà presque vide alors que Blondie, elle, n'en a pas bu la moitié. Boire la bière à la paille, en même temps, c'est pas bien rapide.
« Excusez-moi, est-ce que je peux vous voler une... Blandine ? »
Blondie, qui avait à nouveau plongé sa tête dans son sac pour en extirper le briquet, la relève précipitamment en reconnaissant la voix. Matt et elle se sont installé sur la terrasse d'un bar, à l'abris des courant d'air de la nuit et à l'écart des autres clients parfois trop bruyant. Ils ont un grand pot de fleur de côté qui leur apporte un sentiment d'intimidé. Et de l'autre, se tient un type commun, à l'allure un chouïa dégingandé tout de même.
Un type que Blondie ne connaît que trop bien.
« Que... Fabien ? s'étonne la petite blonde. Qu'est-ce que tu fous ici ?
— Ben je pourrais te retourner la question, j'habite dans le quartier, moi. »
Blondie referme la bouche avec une seconde de retard, dévisageant le premier homme à avoir partagé son lit.
Elle l'a connu avec les cheveux longs — à l'époque, la jeune fille aimait vraiment ça chez les hommes : dorénavant, c'est rédhibitoire pour la faire fuir — mais aujourd'hui il les porte courts, davantage passe-partout. Sa peau pâle, parfois tellement translucide qu'elle laisse apercevoir ses veines, contraste avec ses petits yeux noirs dont l'iris est indiscernable de la pupille, ce qui a toujours eu le don de déranger Blondie. Chez certains acteurs, cette caractéristique s'avère sexy, avec ce côté démoniaque en plus ; mais chez son ex, ça lui donne juste l'impression d'observer le néant.
