« Qu'est-ce que tu fichais, chuchote de façon un peu véhémente le flic à son meilleur pote qui retire sa veste de costard pour la suspendre à un cintre et la ranger dans le placard d'entrée.
— J'ai été retenu au boulot pour une affaire urgente et après mon boss a voulu qu'on aille boire un coup pour en discuter, » répond William en bayant pour appuyer ses propos.
William s'arrête dans son entrée qui donne une bonne vision de son salon, dévisageant sa petite femme endormie sur la cuisse musclée de son pote.
« Je peux repasser plus tard si tu veux, » se moque-t-il.
Matteo lui lance un regard noir.
« Tu paieras le teinturier, » siffle-t-il le plus doucement possible.
William pouffe de rire mais entreprends d'enlever ses chaussures pour ne pas salir l'appartement qu'il sait propre. Il s'approche ensuite du canapé et observe silencieusement la femme de sa vie.
« Elle devait être crevée pour confondre ta cuisse avec la mienne.
— C'est clair, c'est comme comparer la patte d'un poulet et d'une grenouille, réplique Matteo.
— On est d'accord que c'est ma jambe celle du poulet, hein ? »
Sans attendre de réponse, William glisse ses bras sous sa chérie et la soulève facilement. Blondie est aussi légère qu'il y paraît : tellement que William a pris l'habitude de toujours la porter pour la coucher lorsqu'elle s'endort sur le canapé. Soit leur rituel de chaque soirs.
Alors que William emmène sa douce dans leur chambre à coucher, Matteo ne peut s'empêcher de les regarder s'éloigner, s'imaginant, une folle seconde, à la place de son meilleur ami.
Poussant un long soupir désabusé, le flic fini par se lever pour aller soulager sa vessie, mise au martyr depuis une bonne heure déjà. Une fois son affaire terminé, il se prépare pour partir.
« Tu ne restes pas ? » lui demande William en revenant de la chambre. J'ai du bon whiskey.
Matt s'arrête sur le pas de la porte, sa veste sur le bras et la main sur la poignée.
« Non, je devrais y aller, je bosse demain et on ne peut pas dire que tu sois rentré tôt.
— Comme tu veux, lui répond son ami en ouvrant son frigo pour se prendre une bière.
— Tu aurais pu la prévenir, fini par lancer Matteo malgré lui.
— Mm ?
— Blondie s'inquiète quand tu ne lui envoies pas de message.
— Mais non, elle est habituée maintenant.
— Tu trouves que c'est une raison ? » s'agace fugacement Matt.
Après avoir décapsulé sa bière et sorti une cigarette, William s'adosse à son bar pour observer son ami. Il garde le silence un moment puis fini par dire :
« Y a un soucis, Bro' ? »
Le policier soupire.
« Rien, je suis fatigué d'avoir servi de coussin. Je file, on se voit une prochaine fois.
— A plus', » répond simplement William.
Matteo claque la porte derrière lui avec un peu trop de fermeté, s'interrogeant sur la vrai raison de son exaspération.
« Faut que j'aille tirer un coup, moi, » marmonne-t-il pour lui-même en enfournant sa carcasse dans sa petite voiture.
Sitôt pensé, il sort son téléphone pour envoyer un message à son dernier plan cul. Une étudiante russe assez agréable mais surtout très débridé.
Il ne se voyait pas passer la nuit seul. Pourtant, la nuit venue et alors qu'il profite d'ébats torrides, le policier visualise un tout autre visage que celui de sa partenaire. Un visage un peu trop familier.
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Tentation
Romance« Tu avais remarqué, Blondie ? Ajoute un t, un i et un a, agite le tout et ça donne DIABLOTINE. Hasard ? Je ne pense pas. » « Ce n'est pas pour rien que "Tentation" est l'anagramme de "Attention", Blondie. Avec toi, "Jeu de main, jeu de vilain" pren...