Chapitre 14

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Le dortoir commençait à s'assombrir. Bientôt la salle commune allait se remplir de filles surexcitées à l'approche du prochain match de Quidditch. Et elle ne voulait voir personne. Seules ses questions lui tenaient compagnie. Peut-être le Choixpeau s'était-il trompé ? Et si elle était une Serpentard ? Peut-être avait-t-elle, s'en vraiment s'en apercevoir, fait semblant d'être Poufsouffle afin de tenir tête à sa famille. Elle ne savait pas. Elle n'avait plus envie de savoir.

Elle n'était pas comme eux. Pas comme ses parents. Ni ceux adoptifs. Elle ne leurs ressemblait pas. Et si c'était faux ? Et si elle devenait comme eux ?Non, elle ne le voulait pas. Il fallait qu'elle trouve un moyen pour démentir ça. Pour prouver à Alex qu'elle n'était pas comme ces familles bien trop fières de leur sang. Pour se le prouver à elle-même.

Elle regarda autour d'elle. Les lits aux draps jaunes sur lesquels elles avaient fait de nombreuses batailles de coussins semblaient bien vides à présent.. Les valises de ses amies souvent au contenu jeté pêle-mêle étaient posées au sol, comme d'habitude. Le pendentif appartenant à sa vraie mère était par terre. Elle n'avait pas réussi à le briser, ni même à le fissurer. Elle regarda tout ce qui se trouvait dans la pièce à la recherche d'une idée, n'importe laquelle.

Son regard se posa sur une armoire.




Drago regarda autour de lui, inquiet. Droite, gauche. Rien. Pour l'instant il n'y avait personne. Il devait faire vite. La cloche allait sonner d'une minute à l'autre. Et par la même occasion le couloir se remplir. A chaque tournant, à chaque porte contournée, le même manège se répétait. Toujours regarder dans toutes les directions. Éviter tous les Serpentards et toutes les personnes qu'il connaissait de près ou de loin. Ce qui n'était pas tâche facile.

Il s'était fait porté pâle pour la fin du cours. McGonagall avait cru à son histoire de mal de ventre. Ses nuits blanches à chercher une solution inexistante à ses problèmes lui avait donné cet air maladif qu'il ne supportait plus. Elles avaient prouvé leur avantage.

Enfin arrivé à la Salle sur Demande, il y passa trois fois devant avec lassitude. Il avança à travers les étagères, le regard dans le vide. Soudain, un bruit lui fit sortir brusquement de ses réflexions. Puis un autre son sourd. Cela provenait du fond de la salle. Il s'avança prudemment. Un cri. De rage. Des sanglots, aussi.

Drago réalisa avec effroi que non, il n'était pas seul.

Dans un geste de défense, il sortit sa baguette et se cacha derrière un meuble où un diadème et des serpents morts enfermés dans des bocaux étaient couverts de poussière. Une personne semblait s'acharner sur son armoire. Déjà, la porte était à moitié arrachée et l'autre allait bientôt subir le même sort. L'armoire qu'il avait passé tant de temps à réparer...

Mais ce n'était pas ça qui avait pétrifié le Serpentard. Mais les cheveux si différents des siens. Une chevelure noir de jais, désordonnée. Les si beaux cheveux de...

-Miza !, s'exclama-t-il de surprise.



L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant