L'héritière

Chapitre 15

Miza se retourna, effrayée. Avec tout ce bruit, elle n'avait entendu personne entrer dans la Salle sur Demande.

- Qui est là !? s'exclama-t-elle avec crainte.

Elle semblait sortir d'une transe avec sa sueur qui perlait sur son front et ses cheveux dans tous les sens. Elle ne se détendit pas pour autant lorsqu'elle reconnut son cousin Drago.

- Qu'est-ce-que tu fais là ? L'armoire ? Qu'est-ce-que tu fais ?

Il semblait anéantit et surpris. Un silence s'installa, un silence leur permettant de comprendre la situation.

- Je t'aide, répondit-elle avec une once de défi dans la voix.

- M'aider ? En détruisant ce que j'essaie de construire depuis des mois ?

- Oui. Je ne tiens pas à ce qu'ils débarquent ici, assura-t-elle.

- Moi non plus, je ne crois plus ... vouloir ça. Mais il ....

- Il, il, toujours lui ! Voldemort n'a qu'à venir ici s'il le veut vraiment ! Sauf que non, il ne le fera pas ! Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il sait que c'est dur et limite impossible ! Explosa-t-elle, hors d'elle.

Drago sursauta à son nom. Il ne lui avait jamais autant inspiré peur et crainte. Ainsi elle osait prononcer son nom. Elle n'avait pas peur ?

- Si je ne le fais pas, il va me tuer, moi, notre mère, notre père, dit-il d'une voix blanche.

- Ils ne sont pas mes parents, répondit-elle, rasoir.

En réalité, elle aurait bien aimé. Ce n'était certes pas son premier choix, mais c'était largement préférable à Bellatrix Lestrange et Voldemort.

- Même ! Ils t'ont élevés !, s'exclama-t-il tout tremblant.

- Je n'ai plus rien à voir avec eux, murmura-t-elle, décidée.

- Très bien. Alors tu n'a plus rien à voir avec moi. Sors.

Miza regarda Drago, stupéfaite. Il était là, le teint plus blanc qu'à l'ordinaire, épuisé mais ferme. Il n'attendait pas d'excuse, ni de débat. Il souhaitait juste qu'elle parte afin qu'il puisse réparer cette Armoire. Mais Miza ne bougea pas. Elle n'avait pas fini. Il fallait qu'il arrête sa mission, ou du moins le convaincre de tout le mal qu'il faisait.

- Drago, ils vont rentrer dans Poudlard, détruire, tuer. Ils vont tuer Dumbledore ! Et sans le directeur, nous sommes perdus. Il est la seule personne capable d'arrêter Voldemort.

- Je le sais..., intervient-il avec lassitude mêlée de fermeté. Sors maintenant.

- Il va y avoir la guerre, et des morts, et ...

- Soit tu m'aide à la réparer, soit tu sors, l'interrompit-il avec autorité.

Miza ne savait que dire. Elle baissa la tête, honteuse et abattue. Tout à coup, elle se sentit coupable. Coupable de laisser tomber sa famille, si fausse soit-elle. Coupable de précipiter Drago vers l'échec et ses lourdes conséquences. Coupable de ne pas l'aider.

Il n'y avait aucun espoir. Ils étaient obligés de le faire et Dumbledore mourra. Ils ne pouvaient rien y faire. Et elle n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'elle ne puisse rien contre. De plus, le fait de savoir qu'ils étaient ses parents l'énervait encore plus. Car comme cet excès de rage dont la victime, n'ayant plus qu'une porte branlante, venait de le démontrer, elle leur ressemblait beaucoup.

Elle se retourna à contre-cœur et s'approcha de l'armoire.

- Reparo !

S'ils ne pouvaient rien faire, là, dans l'immédiat, ils pouvaient au moins réparer cette Armoire. Même si tous deux espéraient qu'elle n'ait pas d'utilité...