L'entre-deux

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Du blanc. Du blanc à perte de vue. Il m'était presque impossible de distinguer le sol du ciel, ni le sud du nord ou l'ouest de l'est ou... Enfin bref j'étais dans un endroit paumé !

- Eh oh ?! Y a quelqu'un ? Ou quelque chose ?

Je tentai de me relever, mais une douleur atroce me maintint au sol. J'avais comme une pointe dans le dos et dans la poitrine, comme si quelque chose m'avait traversé... Je baissai les yeux et les posai sur un tee-shirt plus rouge que blanc... Oui, quelque chose m'avait bel et bien traversé. En fait j'avais un trou béant dans la poitrine. J'avais très mal, mais je ne me sentais pas me vider de mes forces. Alors je me forçai à me lever. Bordel ! Mais où était donc la salle de concert ? Où était la populace ? Où étaient ces psychopathes de fanatique de mes deux ?! Étais-je morte ? Étais-je en vie ? Et Nikita ?

- S'il vous plaît ? Où suis-je ?

Pas de réponse. Un élan de douleur me fit trébucher. Des larmes commencèrent à couler sur mes joues :

- S'il vous plaît... Aidez-moi...

Toujours sans réponse, je m'affaissai un peu plus. Tout ce sang que j'avais vu, tous ces morts sur lesquels j'ai marché, combien étaient partis ? Combien de familles avaient été détruites ? Qui étaient ces hommes ? Des cris résonnaient dans ma tête comme milles lames me transperceraient. Des meurtriers ? Ah un concert ? Quels étaient leur objectif ? Les derniers attentats en France avaient laissé une profonde plaie tout juste cicatrisée. Le 7 Janvier, Charlie hebdo disparait... Le 13 novembre... Le Bataclan... Au secours, j'ai si mal...

- Ce n'est pas ton genre d'abandonner d'habitude, Lucie...

Je levai la tête vers la provenance de cette voix féminine. Voyant trouble à cause de mes larmes, je me frottai les yeux. Maintenant je ne devais plus ressembler à rien, à part à un déchet... Une femme blonde comme les blés de grande taille se tenait devant moi. Elle portait une somptueuse robe blanche presque transparente. Ces yeux d'un bleu azur me laissèrent sans voix. Oui c'était une très belle femme. Majestueuse, elle me regardait avec tendresse.

- Qui êtes-vous ?

- Qui suis-je ? Je suis ta mère. Et celle de tous les Hommes sur Terre.

Quoi ?

- Je vois que tu es perdue, ma chère, ajouta-t-elle.

La femme s'approcha de moi, et essuya mes larmes. Elle me serra dans ses bras. Je sentis alors comme une douce chaleur m'envahir, la douleur de ma poitrine et celle de mon cœur disparurent. Puis elle s'écarta et me dit avec un grand sourire :

- Je suis celle que les mortels appellent leur dieu. Je porte différents noms : Allah, Dieu ou bien Jehovah. Je dois bien t'avouer que je préfère le dernier.

A ces mots je me senti encore plus perdue qu'au début.

- Dieu ? , dis-je, Ah ah ah ah, commençais-je à faire en étant persuadée que j'étais victime d'une farce.

Mais le regard de Jehovah m'indiqua qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Mes derniers sons se coincèrent dans ma gorge... Une femme ? Dieu était une femme ? Certains avaient dû être sacrément surpris à leur mort ! Cette pensée me poussa à rire à nouveau, mais pas pour les mêmes raisons.

- AH AH AH !

Si bien que je manquai de m'étrangler. Jehovah sourit devant mon hystérie. Une fois calmée, je finis par lui dire avec aplomb :

- Donc je suis morte.

- Euhm... Pas tout à fait... C'est un peu compliqué, tu ne sentirais pas la douleur si tu étais morte, tu es actuellement entre les deux royaumes.

- Ah... Et comment je fais ?

- Ca je vais voir avec Monsieur puisque c'est le premier à avoir répondu à ton appel à l'aide... (Cette fois sa voix démontra une certaine amertume), LUCIFER !

L'âme BlancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant