2/ Cyrus

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Cyrus était un garçon un peu plus grand que moi. Il avait les cheveux bruns et des lunettes. Il était en première L. Ce mec, je l'avais rencontré au début de l'année de seconde grâce à mon amie Tina.

Tina avait des cheveux blonds, bouclés et courts. Elle était interne.
Elle avait été ma voisine de classe en début de seconde car elle était juste après moi dans la liste alphabétique de la classe.

Après un quart d'heure, alors que le car sortait d'Amiens et que je parlais par message à tous mes amis avant de m'envoler pour l'étranger ; Cyrus se retourna et m'appela

"- Eh Coralie !

- Quoi Cyrus ?

- T'as reçu mon message ? "

Je regarda mon téléphone puis me rappela que j'avais échangé avec celui de ma mère. Par conséquent, ma mère avait le mien.

"- Non je l'ai pas reçu. J'ai le téléphone de ma mère donc c'est ma mère qui recevra le message.

- Ah, dit il. "

Il me cachait quelque chose et j'avais soudain peur.

" - Dis moi ce que t'as envoyé Cyrus.

- Je t'ai envoyé " Bite"."

Et merde.
Merde, merde, merde ! Comment aurais-je pu savoir en même temps.
Savoir qu'après deux mois sans qu'on se dise rien, il reprendrai contact comme ça. En même temps j'étais sensée connaître Cyrus.

Et puis je pensa à ma mère et à la discussion qu'on avait eu il y avait à peu près deux semaines.

Elle m'avait dit qu'elle me trouvait trop jeune pour le faire et donc pas de contraception pour l'instant. Ma mère et mon père était contre les médicaments en tout genre. Je pense que c'est pour ça que je veux faire médecin urgentiste. Pour mieux les narguer. La preuve étant que quand ma grand mère m'a acheté des Spasfons pour des règles beaucoup trop douloureuses, mes parents m'ont engueulé comme du poisson pourri.

Mais mon père était du même avis que ma mère.

Je commençais à me dire qu'il faudrait s'en charger quand elle me demandra des explications, ou encore mieux, que mon tél pourri planterai et qu'elle ne recevra pas le message.

Mais vu mon karma, je me résigna à essayer de me trouver une excuse.
Et les excuses étaient au nombre de deux .
D'abord je dis à ma mère qu'il s'agit d'un code ... On ne juge pas s'il vous plaît.
Et puis ensuite l'excuse qui excuse tout, l'action ou vérité.

Je devais vraiment être en manque d'impro à ce moment. Mais je me disais qu'à peine le voyage commencé, mes emmerdes arrivaient en même temps.

En attendant la réponse de ma mère, qui ne viendra d'ailleurs jamais, je pris  mon casque et mits ma musique. Je regardais un paysage que je connaissais déjà, un paysage français.

Des arbres banals, des champs banals,des voitures banales, tout cela me rendais affreusement ennuyée.

Arrivée à l'aéroport, je descendis au milieu des autres mais j'étais complètement isolée. Mes lunettes de soleil sur le nez, ma valise avec moi, j'avançais vers les portes de l'aéroport.

Ma valise est passée, je suis passée à la douane sans aucune difficulté.
Alors j'ai attendu, en jouant sur mon téléphone, la seconde partie du groupe, à côté de Aude. Le second groupe nous rejoignit quelques temps plus tard et Neven vint à mes côtes, pour finalement jouer aussi en attendant le troisième groupe.

Neven était un garçon petit, blond et à la couleur des yeux impossible à déterminer. J'ai moi même essayé mais j'ai abandonné. C'était un des amis de Nicolas, mon ex.

D'ailleurs ça faisait longtemps que je n'avais pas pensé à lui.

Depuis que j'ai pris connaissance d'un papier me décrivant de manière ultra péjoratif et mêlant Camélia à cela alors qu'elle n'avait rien demandé. Je l'avais très mal pris.

Neven n'était pas au courant de ce petit incident. Et pour l'instant, je n'éprouvais pas la nécessité de lui en parler.

Ma mère m'appella.

" -Tu es bien arrivé à l'aéroport ?
- Oui maman
- Tu as mangé ton sandwich ? "

Oui je l'avais mangé, sans faim mais de force. De toute façon la douane ne m'aurait pas laisser passer avec.

Je n'avais pas eu le besoin de manger.
C'était une période pendant laquelle je mangeais pour survivre. Et cette période allait toucher à sa faim.

" - Oui maman, je l'ai mangé.
- Bien
- Tu n'as pas eu de problèmes à la douane ? demanda mon hyper protecteur de père.
- Non aucun.
- Bon ...
- Je vous laisse, le groupe avance.
- Oui ma chérie, dit mon père, bon voyage !
- Merci.
- Bisous ! conclurent ils tous les deux
- Bisous. répétais-je avant de raccrocher"

J'étais très peu à l'aise au téléphone, je ne discutais pas vraiment quand on m'appelait.

Je pris mes affaires à la hâte et rejoignit le groupe.

Nous montâmes l'escalator, traversâmes la première boutique du duty free et nous arrêtâmes au milieu du couloir.

Le prof nous laissait une heure pour faire nos achats puis rendez vous à la porte pour embarquer.

Super.

Encore une heure à me montrer parfaitement asociale.

Je ne me mêla à aucun groupe. Je fis mes achats en solitaire.
Besoin de personne pour m'acheter les deux trois trucs qui me serviraient de garde manger pour les deux vols.

Puis je me posa sur un banc devant un piano.
Quel est le principe des pianos dans les aéroports ?
Exiber son talent devant tout le monde ?
Ambiancer l'aéroport ?
Faire joli ?
Attirer les gens seuls comme moi ?

Cela étant, je pris mon téléphone et le ralluma, et la j'ai bloqué.
Ce n'était pas mon code, c'était celui de ma mère.
Merde !
Euh, une solution. Vite !
Le téléphone de ma prof, mais oui !
Je lui emprunta et une fois obtenu, je le nota dans mon carnet.

Sauvée

En passant, elle ne m'a pas parlé du message de Cyrus, c'est une plutôt bonne nouvelle pour moi.

Et le prof nous appela.

Ça y est, dans quelques minutes, je serais dans l'avion.

Dans quelques minutes, mon départ pour l'Australie prendrait forme.

My Australia TripWhere stories live. Discover now